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4,21

sur 243 notes

Le début de la lecture fut laborieux. le passage d'un lieu à l'autre, les sauts temporels et la profusion des personnages ne m'ont pas facilité la tâche. Mais ensuite, la fluidité du récit et l'écriture cinématographique superbement traduite m'ont emportée. Les personnages prenaient vie sous mes yeux. Les bombardements m'assourdissaient, l'odeur âcre du sang et le goût de la poussière emplissaient mes poumons.
Je trébuchais dans les flaques et rasais les murs engouffrée dans les tchadors des femmes. Comme elles, je me trouvais pieds et poings liés face à l'obscurantisme et à la sauvagerie des hommes.
Ces hommes qui usent et abusent de textes religieux qu'eux-mêmes ne comprennent pas mais dont ils se servent pour asseoir leur autorité et opprimer leurs femmes et leurs filles.

Honneur, rage, injustice, violence, soumission et culpabilité constituent la chape de plomb qui écrase ces femmes. Certaines s'en accommodent, d'autres, aussi cruelles que les hommes, savent comment retourner la situation en leur faveur. Et puis il y a celles qui implorent Dieu pour les aider à s'en sortir. Mais Allah leur tourne le dos. Il reste sourd à leurs doléances. Serait-Il, Lui aussi, écoeuré par ces hommes qui n'ont plus d'humain que la forme?

Comme ce voyage de quelques 300 pages entre le Kurdistan et le Danemark fut éprouvant! J'en suis revenue lessivée, l'âme meurtrie, et des questions qui resteront sans réponses plein la tête.
Que nous n'habitions pas tous le même monde, c'est évident. Mais comment s'expliquer l'injustice subie 𝘪𝘱𝘴𝘰 𝘧𝘢𝘤𝘵𝘰 si l'on naissait du mauvais côté de la planète? Jusqu'où peut s'étendre le mal? Et après?

Après, on se retire tout au fond de soi pour rassembler ce qu'il nous reste de force et de sérénité en vu du prochain round.
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Est-ce que c'est un roman ? une fiction ?
Il apparait que c'est une autobiographie.
La construction de l'ouvrage nous ballade entre 2016, hôpital danois, et 1986-1990, village kurde.
Lectrice, j'ai été chamboulée, car j'avais lu des ouvrages sur le Kurdistan et les femmes, et il apparaissait que les femmes combattaient et étaient à peu près les égales des hommes. Ici rien du tout. le Kurde est musulman et à fond les gamelles. Un musulman pur jus, pur coran, pur Allah.
A vous en dégoûter. Car oui, j'ai été dégoûté de ce coran, de ce Allah qui s'incruste partout, ce n'est plus une religion, c'est une secte. Car croire en un Etre suprême, pourquoi pas. Mais promener tous les jours son Coran sous le bras, invoquer les paroles pour tous les actes de la vie quotidienne, celui de faire pipi, celui de craquer une allumette pour allumer le foyer... et tout le reste. Toutes ses croyances qui relèvent de la superstition et non pas de la religion. Des trucs invraisemblables. Et ces pauvres femmes qui sont soumises. Et qui, soumises, oeuvrent, à corps et à cris, pour la soumission de leurs semblables.
Je ressors de cette lecture révoltée contre cette religion de l'islam, qui abrutit, qui soumet, qui nie l'humanité.
A ce point, l'islam n'est pas une religion, une secte tout au plus. Puisque celles (surtout) et ceux qui veulent en "sortir" sont menacés de mort. Une religion qui prône la mort à tous les coins de rue et à tous les coins de pages, n'est pas une religion.
La laveuse de mort essaye de nous raconter deux récits. le premier est celui de l'auteur réfugiée. le second est celui de l'interne en médecine qui devrait par cette chance de faire des études s'émanciper. Mais non.
Donc on a un récit absolument négatif. La première devra être re-refugiée dans un endroit tenu secret, et la deuxième renoncera à ses études qui lui auraient permis une émancipation. Tout cela est donc raté.
Une lecture sombre sans issue.
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Ce roman est le premier d'une trilogie dénonçant la condition de la femme dans le monde musulman. L'ouvrage à été publié au Danemark en 2017 et en ont suivi des menaces de mort à l'encontre de son autrice.

Sara Omar est née au Kurdistan en 1986 et s'est réfugiée au Danemark à la fin des années 90, tout comme son personnage centrale, la petite Frmesk.
Frmesk est élevée par ses grands-parents maternels car rejetée par son père et sa grand-mère paternel fanatique qui la juge impure dès la naissance et veulent même l'enterrer vivante. Son grand-père Darwesh est lui même jugé mécréant et sa grand-mère Gawhar est laveuse de mort. Avec d'autres femmes, elles s'occupent de cadavres de femmes jugées impures et non réclamées pour les enterrer dans des conditions convenable.

Ce roman dénonce l'oppression des femmes musulmanes privées de liberté au nom de l'honneur, des dérives de la religion et des traditions archaïques.

On s'accroche à la petite Frmesk, à l'amour de ses grands-parents, seule véritable espoir dans toutes ces horreurs quotidiennes.

Le récit alterne passé et présent entre le quotidien de Frmesk au Kurdistan et sa chambre d'hôpital au Danemark en 2016.

"La laveuse de mort" est un roman glaçant et révoltant, personne ne sort indemne de cette lecture.
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Voici un livre qui ne laissera personne indifférent ! tout un tas d'émotions m'ont envahie durant ma lecture, de la colère en passant par du dégoût, de l'horreur mais j'ai été percutée par l'amour et la compassion que j'y ai trouvés, sentiments exaltés et décuplés quand ils sortent d'une telle noirceur, je m'y suis accrochée ! C'est un roman que je conseille fortement. Une légère frustration pour la fin. J'en voulais encore !
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Je referme ce roman et je suis en colère que de nos jours, il puisse encore y avoir des enfants puis des femmes qui subissent une telle violence et souffrance. C'est une lecture très dure, éclairée par une infime lueur d'espoir, incarnée par les grands parents, mais perdue dans un milieu hostile où la violence faite aux femmes depuis leur naissance est une institution. Je pense ne pas me tromper en disant qu'une majorité de femmes dans le monde entier a déjà subi des violences sexistes, mais dans ce roman, c'est au delà de tout. La femme représente un défouloir, la cause de tous les maux. J'espère que le combat que mène cette écrivain permettra de faire avancer les choses à défaut de les dénoncer.
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Coup de coeur pour ce roman qui se déroule sur deux périodes où l'on retrouve Fmresk enfant puis femme.
J'ai beaucoup aimé la forme du roman avec ses ellipses et bien entendu le fond.
Comment cette enfant qui grandit auprès de ses grands parents entend une pensée différente, apprend la critique. Comment elle est sauvée bébé et comment le destin semble s'acharner sur elle. J'ai découvert le Kurdistan dans ce qu'il a de sûrement de pire et dans un rôle dévolu aux femmes qui révolte.
Ce roman est dur, l'auteur décrit les horreurs vécues par les femmes et par les enfants. Il vaut mieux le savoir avant de commencer la lecture.
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Âmes sensibles, abstenez-vous, ce roman raconte l'horreur et la violence d'un monde que l'on ne voudrait pas voir sur terre tant il ressemble à l'enfer. Il terrifie, épouvante, écoeure et brise le coeur qui pleure de colère, de tristesse et de désespoir.

Sara Omar décrit ce qu'il y a de pire dans la "culture" kurde qui a pratiqué et pratique encore aujourd'hui malheureusement les crimes d'honneurs sur le dos de ses filles, de ses femmes accablées injustement de mille maux. Chez les Kurdes, en effet, "LA" femme porte l'honneur de sa famille. Il est sacré, fragile au point qu'il peut se perdre sous l'effet d'une parole, d'un geste et d'un regard. Il justifie donc l'oppression sur les corps et les esprits, leur maltraitance, les meurtres, les assassinats et les crimes les plus atroces. Il justifie le sacrifice des femmes.

Je ne le penserai jamais assez fort: les sociétés qui maintiennent l'honneur sur le corps des femmes sont putrides, infectes, misérables. Elles puent la mort. Elles n'ont ni principe, ni valeur; elles sont lâches et hypocrites. Elles sont lamentables. Comme je le disais souvent à mon père, transférer l'honneur d'un homme à la femme, c'est reconnaître que d'honneur l'homme n'en n'a pas. Autrement dit, il n'y a pas de quoi en être fier.

Ce roman, formidable et douloureux, poignant et saisissant, aborde des thèmes lourds et difficiles. Il faut les entendre pour les penser et condamner. Il faut les entendre pour faire évoluer la société. Sara Omar est une fierté. Merci à elle! Sa plume est de talent. Elle est d'acier, elle est forte. Elle est à découvrir et saluer.
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Quelle claque que ce roman ! Violent ? Dur ? Oui. Mais nécessaire.
Je l'avais repéré à sa sortie puis reposé. Une histoire sur une femme qui lave les mortes. Pas très engageant. Quelle erreur !
Car s'il y a de la haine, de la violence et de la méchanceté il y a aussi de la tendresse, de l'intelligence et de la bonté.

Il faudra icise rappeler le massacre de Halajab sur lequel l'Occident a fermé les yeux.
Une cécité et un silence qui finalement frappent aujourd'hui ces femmes, victimes du fanatisme religieux. Un fanatisme qui gagne du terrain. Dont il ne faut rien dire, sous peine d'être taxé d'islamophobie.

Sara Omar est courageuse. C'est une survivante, une morte en sursis sans doute, qui témoigne de l'inaudible.
Elle témoigne de la vie de ces femmes dont la vie ne vaut rien lorsque l'obscurantisme et la haine règnent
C'est un livre à portée autobiographique, puissant.
Sara Omar est une vraie féministe pas une de ces féministes d'opérette d'aujourd'hui. Elle se veut libre et débarrassée de ses chaînes mais à quel prix ?
Elle voulait mourir. Elle a décidé de vivre et d'écrire.
Il faut la lire.

Et à propos d'islamophobie (parce que je la sens poindre cette accusation) il faut lire et relire et transmettre ce petit livre de
Charb : lettre aux escrocs de
l'islamophobie qui font le jeu des racistes.
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Kurde irakienne, réfugiée au Danemark à l'adolescence, Sara Omar partage bon nombre de traits avec son personnage principal, Frmesk, qui, parce qu'elle nait avec une mèche de cheveux blancs, et quelque chose de particulier dans le regard, est considérée comme impure et potentielle source de déshonneur. Dès lors, sa vie est en danger. Elle grandit dans un univers où la vie d'une femme ne vaut rien, et ne tient qu'à un fil. Un roman choc, une atmosphère sombre et oppressante au milieu de laquelle surgit malgré tout une étincelle d'humanité. le roman qui fait suite permettra de combler certaines zones d'ombres de la vie de Frmesk.
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5 étoiles pour ce roman-témoignage car il en faut du courage à Sara Omar, romancière kurde pour l'écrire et le publier. Comment ne pas faire de parallèle avec le malheureux Salman Rushdie. Elle aussi est victime de plusieurs fatwas et vit sous protection policière.
Kurdistan. Les années 1990. Bien que l'autrice tente à travers le zoroastrisme du grand-père et à la gentillesse de la grand-mère de nous prouver que la lumière est dans la curiosité et l'intelligence, tout l'univers de ce récit est empreint d'obscurantisme, de préjugés, de folie sanglante et destructrice. Certaines scènes sont terribles. Hommes et femmes déchainent leurs pulsions sadiques sur quelques-unes sans véritable raison avec en toile de fond le Coran omnipotent. Tortures, mutilations, coups sont monnaie courante. Un récit d'une sauvagerie impressionnante. J'ai la sensation de lire un remake journalier des horreurs de l'Inquisition ou de la Saint Barthélemy.
En arrière-plan la guerre dans le Kurdistan irakien. Ce livre questionne la religion et les terribles violences faites aux femmes. Un livre choc. Merci aux éditions Actes Sud.
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