Citations sur Contre-histoire de la philosophie, tome 6 : Les radic.. (12)
La religion propose le salut pour une vie après la mort ; la philosophie, une sagesse dans la vie avant la mort. L'une vend des arrière-mondes ; l'autre invite à jouir de ce monde-ci ici et maintenant.
Nous perdons notre vie à la gagner et nous sommes esclaves de ce que nous possédons. Ce que nous possédons nous possède. Ce que l'on a, ce que l'on veut, ce que l'on souhaite garder quand on l'a, voilà autant d'entraves à être. Or il faut être, il n'y a que ça de vrai.
Le christianisme a séparé les hommes de la nature, il a fait de l'homme le sommet de la création et lui a donné droit d'en user sans modération et de façon déraisonnable. Les animaux, dépourvus d'âme, autant que le reste de la création d'ailleurs, les végétaux pareils aux minéraux, existent ontologiquement au-dessous des humains qui, en fonction de cette fausse hiérarchie, se voient accorder tous les droits sur la nature, donc contre elle. L'homo sapiens exploite la nature, vit en face d'elle, en ennemi.
Les théories du désespoir, de la tyrannie et de la servitude spirituelle ou politique ne furent jamais enseignées par des hommes qui partageaient la sérénité de la nature .
... Lorsque Henry David Thoreau célèbre la philosophie antique, il ne commet pas l'erreur de la réduire au monde gréco-romain: il prend soin de la mettre à égalité le plus ancien philosophe égyptien ou hindou et Homère, sinon Anacréon ou un philosophe dit présocratique. Lui l’Américain sait que la sagesse ignore les frontières, qu'elle n'est pas l'apanage d'un continent, mais le fait d'individus de génie, indépendamment du lieu de leur méditation... [p. 58]
Schopenhauer sait que l'amour du prochain constitue une impossibilité psychologique, à cause de la mécanique humaine qui est essentiellement égoïste.
L'amour-propre guide le monde, l'intérêt également, rien n'est pur, aucun sentiment n'est vrai si on les mesure à cette aune.
Tout ce qui se présente sous de beaux atours (amour, amitié, générosité, gentillesse, bonté, charité, clémence, et autres versions sur l'altruisme et la philanthropie) cache la mécanique cruelle d'une individualité menée par la puissance de son vouloir et conduit à d'abord exprimer son moi, quoi qu'il en coûte.
Pour se libérer du Vouloir, il faut compter sur la connaissance. Réjouissons-nous , il existe donc des consolations pour vivre le plus possible abrité des flammes de l'enfer éternel du Vouloir.
Lisons les livres édifiants et non distrayants. La lecture n'est pas une activité de divertissement, mais un exercice spirituel.
La religion propose le salut pour une vie après la mort ; la philosophie, une sagesse dans la vie avant la mort. L'une vend des arrières-mondes ; l'autre invite à jouir de ce monde-ci ici et maintenant.
Depuis platon, le philosophe s'éclaire au feu des idées intelligibles et l'obscurité est le lot du monde de la caverne, des non-initiés, du grand nombre, de la populace. Un travail philosophique propose donc toujours de porter la torche de la connaissance et du savoir dans le gourbi du monde des ténèbres. Même les penseurs apologétiques du christianisme associent la lumière à la vérité révélée et l'obscurité au monde démoniaque....