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Critique de JeanAugustinAmarDuRivier


J'apprécie ce nouveau portrait de Jean de la Fontaine qui fait suite à celui d'André le Notre. Des personnages extraordinaires et si proches de nous. Ils ont percé et marqué l'histoire par leurs talents, par leur mérite à une époque où n'étant pas bien nés, ils étaient quasiment voués à l'oubli.

Pilier de notre culture classique française. Rendons-nous compte, en effet, qu'au XVI siècle seulement, François premier, le 25 août 1539, fit que le français devient la langue officielle du droit et de l'administration, en lieu et place du latin.

Le XVII siècle voit donc naître notre classicisme, par lequel la langue française acquiert une noblesse comparable à celle du latin ou du grec pour exprimer des fables, des tragédies, des poèmes. Non seulement, les oeuvres écrites par Pierre Corneille comme le Cid, Horace, Oedipe, soutenaient la comparaison avec celles de l'antiquité, mais une originalité française émergeait. La comédie se plaçait avec Molière au même rang que la tragédie. La géométrie avec André le Notre s'exprimait par des jardins. le Beau et les Arts prenaient une nouvelle exposition sous le soleil de France.
L'homme Jean de la Fontaine s'inscrit dans ce mouvement à la fois populaire et transcendant. Éclairée par ce contexte, son oeuvre connue de tous prend toute sa place.

Quelle merveilleuse résonance entre la fable du Laboureur et ses enfants et l'art poétique de Nicolas Boileau !

Quelle valse hésitation entre le paraître désinvolte et le travail de construction de l'édifice poétique !

Comment accomplir une oeuvre noble, transcendante par le travail. La vie de Jean de la Fontaine sous la plume d'Erik Orsenna devient une illustration éclatante de ce paradoxe de l'air du temps du XVII en pleine monarchie absolue.

L'émancipation raisonnée des classiques continuera à entériner la valeur populaire du travail. Il s'agira alors d'une contribution majeure au déploiement d'une des idées du siècle des Lumières selon laquelle par le travail, par le mérite et non par la naissance les cimes les plus élevées peuvent être atteintes par des gens du peuple.

La vie de Jean de la Fontaine est l'illustration parfaite de ce combat, de cette gestation de la valeur du travail où le fait de travailler sans paraître prend donc une perspective digne d'intérêt.

Bonne Lecture.
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