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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La chasse est ouverte nous plonge dans l'esprit perverti d'un trio d'amis qui s'adonne pendant ses loisirs à des activités plus qu'illicites. Rien n'a vieilli dans ce roman et il pourrait se passer de nos jours sans avoir à en changer un mot tant l'auteur réussi à placer son intrigue hors du temps. Il prend le temps d'installer son histoire et ses personnages, avec une tension qui monte crescendo.
On suit avec intérêt les péripéties des personnages qui vont être amené à dévoiler le pire d'eux-mêmes, et l'auteur n'idéalise aucun d'entre eux leur donnant à chacun des traits à détester. Pourtant, difficile de lâcher le livre tant le style déroule le fil de son récit avec habileté.
Paru en 1974, La chasse est ouverte n'a rien perdu de son suspense, nous offrant un thriller percutant et efficace, qui n'a pas pris une ride;
Merci à Mylène des éditions de l'Archipel pour cette lecture saisissante.
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La jeune Alicia Rennick a été violée par Ken Frazer, Greg Anderson et Art Wallace, trois étudiants de bonne famille, la fine fleur de la jeunesse de la ville de Ann Harbor (Michigan). Mais quand l'Attorney général de la ville reçoit la victime accompagnée de ses parents qui réclament justice, il les dissuade de porter plainte. Pourtant le crime est bien réel. Alicia était vierge et non consentante. Elle s'est débattue, elle a été frappée, trainée de force dans une chambre de motel et abusée à maintes reprises. L'ennui, c'est que la parole de la jeune fille risque de ne pas peser bien lourd face à la version totalement différente des garçons. Pour eux, c'est Alicia qui les a sollicités, aguichés et qui a même demandé à chacun 20 dollars pour pratiquer sodomie et fellation. de plus, la meilleure amie d'Alicia a également donné un témoignage accablant pour elle. Résultat : plus personne ne la croit, même pas ses parents. Pour étouffer le scandale, ils lui font épouser Buddy Garner, un jeune mécano amoureux d'elle, qui ne fera pas d'histoires. Vingt ans plus tard, le trio, qui a très bien réussi dans la vie, part comme chaque année en direction de la frontière canadienne pour une chasse un peu particulière…
« La chasse est ouverte » est un thriller paru en 1974 aux Etats-Unis et en 1977 en France qui n'a pas pris une seule ride et n'a rien perdu de sa charge d'angoisse et de violence intelligemment distillée. Récemment réédité chez Archipoche, ce livre est en passe de devenir un classique du genre dans la lignée et l'esprit de certains titres de Stephen King ou de Dean Koontz. L'intrigue repose sur une histoire de vengeance implacable menée par un justicier dont on ne découvre l'identité et les motivations qu'en toute fin de narration. Avec en prime, une révélation supplémentaire assez surprenante dans l'épilogue. le lecteur suit alternativement les trois prédateurs et les deux futurs victimes en se demandant à quel moment le grain de sable va pouvoir enrayer l'horrible mécanique. La mise en place du drame se fait très progressivement, très minutieusement, puis le tempo s'accélère et monte en puissance avant le déchainement final. D'un point de vue stylistique, Osborn est un peu plus proche de King que de Koontz. Tout est si rondement mené qu'il n'est pas facile de poser l'ouvrage tant le suspens est prenant. Ce n'est donc pas sans raison que cette histoire a été adaptée au cinéma dès sa parution.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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C'est un roman qui malgré son année de première publication, n'a pas vraiment vieilli (ce qui est plutôt agréable à la lecture). le début de l'histoire pourrait toujours avoir lieu aux Etats-Unis de nos jours : la jeune Alicia est violée par trois garçons, de bonne famille et à l'avenir prometteur. On la dissuade de déposer plainte car il ne faudrait pas ruiner leur avenir ; et de toute façon même sa famille doute d'elle et pense qu'elle était consentante. Vingt ans plus tard, ces trois amis sont devenus des hommes riches et puissants. Ils semblent tous rangés dans une petite vie tranquille avec leurs femmes et leurs enfants. du moins en apparence, car une fois dans l'année ils se retrouvent dans un pavillon de chasse isolé à l'ouverture de la saison, choisissant comme proie un couple qu'ils enlèvent sur le chemin. Mais cette année tout pourrait changer, il semblerait que quelqu'un ait percé à jour leurs vacances macabres.

C'est avant tout un roman d'ambiance, avec une ambiance malsaine, glauque à souhait, mais qui en rend sa lecture totalement addictive. Et forcément avec pour cadre une cabane sur une île perdue au milieu de la forêt canadienne, on sait que ce thriller va être oppressant et angoissant. Les grandes lignes de l'histoire sont très prévisibles, mais ça n'enlève rien au plaisir de lire ce roman glaçant. On comprend qu'il ait été adapté au cinéma en 1974, on retrouve d'ailleurs beaucoup de codes des films de rape & revenge dans ce livre – et ce n'est pas forcément plus facile à lire qu'à regarder. À noter tout de même que l'auteur ne met pas le lecteur totalement en position de voyeur. Il y a certes plusieurs scènes de sexes qui sont évoquées, mais en général par réminiscence et non pendant l'action même. Les meurtres et les cadavres par contre ne manquent pas de détails dans leur description.

David Osborn nous livre ici une vision très noire de l'humanité : les victimes ne sont pas vraiment des enfants de coeur (même si elles sont tout de même moins horribles que les « méchants » de l'histoire), la vision du couple et des relations familiales est bien triste. On sent poindre une critique du sexisme de la société et de l'impunité des blancs riches. À moins que ce ne soit juste un regard désabusé sur une société jugée décadente par l'auteur.

C'est donc un roman que je recommande totalement si vous êtes fans de thriller qui ne nous épargne pas dans les détails les plus sordides, autant physiques que psychologiques. Vous n'arriverez pas à le reposer avant d'en avoir atteint la fin, à bout de souffle. Je remercie bien évidement Mylène de L'Archipel pour l'envoi de ce livre.

À très vite pour une nouvelle critique,

Mélissa
Lien : https://leschasseusesdelivre..
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Je ne connaissais pas David Osborn mais je pense que cette lecture va m'amener à me pencher sur son oeuvre tant j'ai adoré cette lecture. C'est une véritable « dinguerie » car bien que l'intrigue semble absolument terrifiante, on finit par se dire : « Mais finalement, c'est tout à fait possible ! » Et là, on commence clairement à stresser et à se dire qu'on ferait peut-être mieux de remettre à une prochaine fois la sortie en forêt prévue pour le week-end.

Derrière l'image de pères de bonne famille parfaitement intégrés dans leur vie et dans leur carrière professionnelle, David Osborn dévoile le visage que pourrait prendre l'horreur absolue, celui d'hommes convaincus de leur virilité et de leur impunité totale, quoi qu'ils fassent, et ce compte tenu de leur position sociale. Illustrant parfaitement l'adage « l'homme est un loup pour l'homme », Ken, Greg et Art s'autorisent tous les extrêmes car il est clair que pour eux, leurs droits sont simplement ceux qu'ils s'octroient à eux-mêmes, faisant ainsi fi de toute autre contrainte imposée par la société. L'autre n'est à leurs yeux qu'une simple proie avec laquelle ils s'amusent un temps tels des chats avec une souris avant la mise à mort. Pas d'émotions, pas de compassion, rien que des plaisirs égoïstes et furtifs. Tout cela se révèle d'autant plus perturbant que la narration et le contexte donnent l'impression d'un réalisme absolu. Rien n'empêche effectivement d'imaginer que son voisin, son collègue ou même son frère ne pourraient pas un jour avoir les mêmes loisirs pervers voire sadiques que nos trois « héros », sans que l'on en ait conscience. Et là, on aurait vraiment énormément de difficultés à leur trouver des excuses. Et c'est en cela que le malaise s'installe magnifiquement bien au fur et à mesure que l'intrigue avance.

Outre cette mise en scène de l'horreur humaine, la réussite de l'oeuvre de David Osborn repose dans la double intrigue qu'il met en place. En effet, en parallèle de l'équipée meurtrière des trois protagonistes centraux, on assiste à une autre « chasse » que ces derniers n'avaient pas prévue. Et c'est là que l'histoire prend une autre dimension car le lecteur se surprend à penser qu'on ne récolte que ce que l'on sème et à devenir aussi pervers que ces trois lascars. On suit alors, en simple spectateur, cette seconde intrigue avec avidité, pressé de voir les deux histoires se recouper enfin et de découvrir la solution de l'énigme qui nous est posée quasiment dès les premiers chapitres du roman : qui peut bien être ce « il » dont on suit les préparatifs particulièrement précautionneux ? Personnellement, je me suis trompé mais lorsque j'ai découvert l'identité de cet inconnu, je dois avouer que j'ai été plutôt heureux de ce choix et de ses motivations. Il est à noter également que David Osborn, dans les cent dernières pages et alors que l'on vient de découvrir le fin mot de l'histoire, parvient à susciter encore une fois l'intérêt du lecteur puisqu'il nous fait assister à la seconde « chasse ». le climax arrive, toutefois, à la dernière page où une dernière révélation amenée de manière très subtile voire presque en catimini exonère définitivement les lecteurs du plaisir coupable qu'ils ont pu éprouver en assistant à ce second récit. On peut alors souffler en se disant que, finalement, nous ne sommes pas aussi malsains que nous l'avions pensé.

Pour ceux qui ont aimé "Des noeuds d'acier" de Sandrine Collette, vous allez adorer ce roman, faites-moi confiance. En tout cas, pour moi, c'est un véritable coup de coeur et, pour les amateurs de thrillers, c'est une lecture indispensable.
Lien : https://mespetitsplaisirsamo..
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