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Critique de FloraRol


Dès les 30 premières pages, deux fautes d'orthographe et un mot manquant dans une phrase, ça commence mal… Bon, passons. Je découvre avec cette lecture un vocabulaire gabonais haut en couleurs (une gossette, arriérer (= reculer), motamoter (= apprendre par coeur), un grommologue, un courbon (= virage), ou encore la tétutesse) et des expressions qui donnent parfois le sourire (« une histoire queue de chat », « chercher la bouche », « avoir le bien-être indigène ») dans l'écriture très imagée de Otsiemi. Mais très vite, c'est le trop plein ! Cette succession d'expressions et de formulations imagées (en fait, tout l'écriture est tournée de cette façon) me donnent le tournis et gênent ma lecture… Ajoutez à cela un peu trop de vulgarité à mon goût dans certains passages et vous comprendrez que je ne suis pas franchement séduite.

L'histoire ne me plaît guère plus. Beaucoup de personnages différents (j'ai un peu de mal à suivre), sans profondeur aucune, tous des malfrats aux spécialités diverses (voleurs de voiture, braqueurs de banques, escroqueurs, maîtres chanteurs ou même kidnappeurs d'enfants) ou des policiers en mal de détenus à détrousser ou tabasser.

Pour ne rien arranger, j'ai le malheur de commencer à lire en parallèle Madame Hayat de Ahmet Altan, roman à l'écriture sublime, à l'histoire entraînante et aux personnages attachants… Ma lecture gabonaise n'en parait que plus pauvre… A ce stade, en parcourant quelques critiques de Babéliotes, je veux bien comprendre que certains puissent apprécier la verve de Janis Otsiemi, mais je me dis que, clairement, ses romans ne sont pas pour moi !

Puis, vient la seconde partie du roman. Les expressions et tournures imagées sont réduites à une quantité raisonnable (les notes de bas de page sont d'ailleurs beaucoup moins fréquentes) la lecture est plus fluide, l'histoire se construit et regagne mon intérêt. Néanmoins, pour un roman policier, je n'y ai trouvé aucun suspense, aucun rebondissement et des personnages peu travaillés… l'histoire est plutôt une accumulation de tristes (ou ignobles) forfaits commis par ces voyous sans foi ni loi, parfois pincés par des flics tous plus ripoux les uns que les autres, avec en fil conducteur une corruption gabonaise omniprésente, jusqu'aux plus hautes sphères de l'Etat. le mot de la fin illustre bien la manipulation des médias à des fins politiques. Ces dénonciations de Janis Otsiemi, ainsi que la découverte colorée de vocabulaire et expressions gabonaises, auront été pour moi les intérêts principaux de cette lecture.
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