Feu le président Omar Bongo, décédé à Barcelone en juin 2009, était sans nul doute le « fils de la Veuve (initiation maçonnique)» le plus connu du continent.
Initié en 1965 à la Loge du Grand Orient à Angoulême alors qu’il n’était que directeur de cabinet de Léon Mba à qui il allait succéder à la magistrature suprême à l’âge de 32 ans en 1967, Omar Bongo avait créé le Grand Rite équatorial et la Grande Loge du Gabon. Ces deux loges étaient devenues au fil des ans le sas obligé pour quiconque voulait accéder aux plus hautes fonctions dans l’administration publique
Yussef le savait. Titot était d'une tétutesse sans égale. Il prenait toujours les choses à la rigolade. Et un de ces jours, ils se feront prendre pour une connerie. Car c'est souvent quand on s'y attend le moins que les ennuis débarquent comme la chiasse.
Je ne t'apprends rien. Quand les mouches te suivent, c'est que tu as pataugé dans la merde.
" Gaston, un bon flic se sert de ses neurones et non de ses biceps. En le disant, Jean Marc avait joint le geste à la parole en tapotant son front à l'index. Ce qui fit éclater de rire Roger et Louis."
- Ne vous en prenez pas à moi, les mecs, rouscailla Solo. Vous connaissez le proverbe : "Qui avale une noix de coco fait confiance à son anus."
Babette était une cinglée. Une véritable amazone. Elle n'avait pas froid aux yeux. Son histoire était presque la même que celle de toutes les fausses Blanches qu'on pouvait croiser dans cette vile.
Babette n'avait pas connu son père, un coopérant Blanc-manioc qui était rentré dans son pays quelques mois avant sa venue au monde. Sa maman en avait souffert car il lui avait fallu supporter le regard des autres. Elle était morte quelques mois après la naissance de Babette. Et Babette s'était retrouvée de matin bonheur seule dans la vie. Elle avait été recueillie par un de ses oncles alcoolo qui la prenait dans son lit pour la doublure de sa femme qu'il venait de perdre lui aussi, dès les prémices des seins de sa nièce. Puis le drame était arrivé. Un soir, elle l'avait coutoyé dans le dos. Et la déchéance avait commencé. Elle avait fait six mois de taule. Et à sa sortie, elle n'était plus la même.
Avant de s'attaquer à une bête, la panthère observe d'abord sa taille.
Koumba avait vu les quelques photos qu'elle lui avait présentées. Franchement, elles étaient cochonnes. Sodomie, brouette, écrin à bijoux, tape-cul, approche du tigre, vignes enlacées, cerf en rut... Koumba aurait sûrement flingué sa femme si c'était elle qui se retrouvait sur ces fichues photos. Il en était sûr et certain. Putain. Malgré ses quarante ans au compteur, Ginette baisait encore comme une gossette de vingt ans, s'était-il permis de penser.
- Où est-ce qu'on va ? lui demanda Solo.
- Au pont d'Akébé.
Solo démarra et poussa un CD dans le lecteur de musique. C'était du rap français. IAM. Le groupe de Marseille. Il fredonna en tambourinant sur le volant :
«La vie est belle, le destin s'en écarte
Personne ne joue avec les mêmes cartes
Le berceau lève le voile,
Multiples sont les routes qu'il dévoile
Tant pis, on n'est pas né sous la même étoile
Pourquoi fortune et infortune,
Pourquoi suis-je né les poches vides,
Pourquoi les siennes sont-elles pleines de thunes
Pourquoi j'ai vu mon père en cyclo partir travailler
Juste avant le sien en trois pièces gris et BMW"
La panthère vit dans les fourrés, disait un proverbe.
La Sûreté urbaine était ses fourrés, à lui. Il allait devoir traquer toutes les pourritures qui pullulaient dans cette ville.