AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Marti94


A part son beau titre, ma lecture du nouveau roman de Julie Otsuka "La ligne de nage" a fait Plouf dans la piscine ! Pourtant, j'avais bien aimé "Certaines n'avaient jamais vu la mer" et j'étais motivée pour cette raison par ce livre de la rentrée littéraire, encensé.
Je suis invitée par Babelio à rencontrer l'autrice et suis bien gênée parce que je n'ai pas aimé ce roman qui n'a ni queue ni tête. C'est bien dommage car l'idée de la métaphore de la piscine comme ligne de vie qui peut se fissurer était bonne sauf que cela ne fonctionne pas du tout.
Dans les deux premiers chapitres il y a des descriptions de nageurs et nageuses sans qu'aucun ne soit incarné. Si certains propos sont justes mais pas très originaux comme La piscine est le nirvana ou Il n'y a plus de frontières entre le corps et l'eau, j'ai l'impression que Julie Otsuka veut en parler de façon universelle sans légitimité : toutes les piscines n'ont pas de larges couloirs numérotés de Un à Huit par exemple et surtout je suis surprise que l'autrice considère que les nageurs forment une communauté. C'est sans doute vrai dans les clubs mais en général, quand on pratique la natation en individuel on n'a pas vraiment le temps d'échanger surtout quand on y va sur l'heure du déjeuner si on travaille et que l'on n'a pas beaucoup de temps. D'ailleurs, la communauté décrite pratique quasi-quotidiennement, ce qui me semble exagéré parce que rare mais peut-être qu'aux États-Unis c'est le cas.
Et puis, cette façon de caricaturer les nageurs occasionnels ou de se moquer des surveillants de baignade est agaçante.
C'est dans cette piscine en sous-sol que l'on fait la connaissance d'Alice, une vieille dame qui perd la mémoire, on n'en sait pas beaucoup plus. Déjà, cela sonne faux puisqu'elle rencontre la narratrice à la pharmacie et qu'elle lui dit A bientôt à la piscine ! Ce qui est peu probable pour une personne qui oublie.
Je suis d'accord avec le fait de se sentir soi-même en nageant mais pas d'avoir l'impression d'avoir gâché sa vie quand la piscine ferme parce qu'il n'y a pas d'explication aux fissures qui apparaissent au fond de la piscine, sans fuites d'eau, mais inquiétantes.
Cette métaphore permet de faire un bon, subitement, dans un établissement où Alice doit séjourner suite à une maladie qui ressemble à Alzheimer (et de changer le point de vue de la narration).
Je sais bien que l'on est au États-Unis mais c'est le genre de description qui me met en colère. L'établissement ressemble à une prison comme si cela ne pouvait pas être autrement. Je m'érige en faux contre cette critique systématique des Ehpad alors que la plupart font un travail formidable et nécessaire, et je parle d'expérience.
On sent dans ce roman le poids de la culpabilité de la narratrice, fille d'Alice. Je me demande quel est le rôle de la famille dans ce cas, le soutien au père qui doit accompagner sa femme et les solutions possibles pour l'aider à vivre de façon apaisée.
J'ai l'impression que ce livre sert uniquement d'exutoire à Julie Otsuka face à la tristesse de la perte de sa mère (vous me direz c'est déjà pas mal). En tant que lectrice, je trouve que le texte flotte, ce qui est gênant compte-tenu du sujet.


Challenge Riquiqui 2022
Challenge Multi-défis 2022
Challenge ABC 2022-2023
Commenter  J’apprécie          532



Ont apprécié cette critique (15)voir plus




{* *}