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Citations sur La fin du monde n'aurait pas eu lieu (18)

Le communisme et le capitalisme prévoyaient l'un et l'autre un futur toujours plus enviable. Ils ne se distinguaient que dans la forme : le capitalisme promettait le bonheur aux riches tout en laissant espérer aux pauvres d'en faire un jour partie ; le communisme promettait le bonheur à tous à condition qu'ils restent pauvres un bon bout de temps.
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Plus ils étaient ignares, plus les hommes politiques tripotaient le pléonasme.
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Plus il y a d'écrivains, plus il y a d'exaspération. Soit ils sont mauvais : leur nullité nous afflige ; soit ils sont bons : ce qu'ils nous disent nous accable.
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Mais peu à peu, dans les démocraties aussi les gens se sont mis à penser les mêmes choses, démocratiquement. La seule différence avec les régimes totalitaires consistait dès lors à ce que les individus restaient persuadés qu'il s'agissait de pensées propres et originales, d'opinions authentiques. De temps à autres, ils dénonçaient les atteintes à la liberté d'opinion dans les pays non démocratiques, tout en ignorant, superbement, qu'ils avaient perdu la faculté de s'en forger une depuis belle lurette, si tant est qu'ils en eussent jamais eue.
Quoi qu'il en soit, les régimes autoritaires se gaussaient des démocraties en pointant leur incapacité à proposer à leur population une politique visionnaire et conquérante.
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Parmi les injures que j'avais dû apprendre pour pouvoir prouver à tout instant mon intégration réussie à la nation française, il y en a une que j’affectionnais particulièrement : trou du cul. Traiter simplement quelqu’un de cul n’aurait pas eu la même portée. Un cul est un cul, et le reste à jamais. Le trait de génie, c’est le trou. Le déficit. L’absence. Le néant.
L’insulte est philosophique.
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Quant à moi, je suis devenu plus banalement écrivain. Ma principale occupation consistait dès lors à organiser ce que l'on appelait des ateliers d'écriture où je faisais croire à des gens désireux d'acquérir le statut de créateur qu'il était à leur portée.
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Les livres ont pour objectif premier d’éviter le suicide collectif. Leur rôle est social. Il arrive que quelqu’un se suicide après avoir lu un livre : il s’agit d’un accident. La majorité des lecteurs ne se suicident pas, car ils savent que leur envie de renoncement est partagée par l’ensemble des lecteurs sensés. Ça soulage, et provoque en même temps un sentiment de solidarité : je ne peux pas leur faire ça, à mes compagnons d’infortune, mes frères en souffrance.
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Ah ! Devenir, un mot bien vicieux. Le français d'autrefois proposait une expression, devenir à rien.
- À quoi devenez-vous ?
- À rien. Déjà que venir m'était fort pénible.
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Le Sauveur était venu au monde en tant que Verbe incarné mais, comme l'écrivit plus tard l'un des ses amis, le monde ne l'avait pas entendu. Après le Logos inaudible, le temps était venu de l'Epilogos fracassant : maltraité, lapidé, éventré, assassiné, accablé : tel était le verbe à la charnière des siècles.

«J'ai de plus en plus souvent l'impression d'être tombé dans un village de fous où le langage n'a pas le même sens qu'ailleurs.»

Bref, la langue évoluait. Fidèle à sa tâche d'exprimer la pensée du moment, elle était devenue gâteuse. Des orateurs d'une imbécillité à faire fondre les glaciers d'Antarctique circulaient dans la cité, en toute impunité. Ils savaient qu'ils avaient gagné la partie : à force d'être pris pour des demeurés, les gens étaient devenus des demeurés.
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Tout au long de l'histoire humaine, prophètes et augures ont été malmenés par les abrutis qu'ils tentaient de mettre en garde. À chaque fois qu'ils annonçaient l'imminence d'un désastre, on leur riait au nez. Puis, une fois le désastre arrivé, on les accusait d'en être en fait la cause : ainsi, de mon temps, mon présent lisse et savonneux, on inventa la "prédiction autoréalisatrice", une trouvaille d'abruti pour se décharger de leur lâcheté.
- C'est de votre faute puisque vous l'avez prédit !
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