C'est l'histoire de Lily Riser, adolescente enlevée un soir d'hiver, ou plutôt l'histoire d'une déception. Je pose ça là, comme ça, parce que vraiment, j'ai l'impression de m'être fait avoir par la quatrième de couverture. D'abord, j'ai eu un peu peur… Entendons-nous, je n'étais pas terrifiée, j'ai eu simplement peur que le roman soit librement – ou grandement, j'ai hésité – inspiré de Room d'Emma Donoghue. Lorsque nous découvrons Lily Riser, elle est déjà séquestrée depuis plusieurs années (point commun n°1). Son ravisseur lui a gentiment offert de la compagnie en la personne de Sky, sa fille, leur fille donc (point commun n°2, c'était un petit garçon dans Room, mais passons). On a quelques informations sur leur quotidien, le lieu dans lequel elles vivent, la présence d'un placard dans lequel la petite Sky doit se réfugier de temps en temps (point commun n°3). Ensuite, elles s'échappent (point commun n°4). Mais mon appréhension a fini par s'évanouir car la suite n'a rien à voir avec Room et j'étais donc davantage disposée à lire un roman « neuf ». Seulement, on m'a promis un thriller, alors moi, bête et disciplinée, j'attends un thriller. Problème : le gros méchant pervers se retrouve très rapidement derrière les barreaux, il ne faut pas longtemps pour comprendre que : 1. Ses actions vont être sacrément limitées. 2. Il va être question de pression psychologique. 3. Il a peut-être un complice. Et ça, ça pose un problème. Ça pose un gros, très gros problème, car le lecteur averti et imaginatif est obligé d'échafauder des théories farfelues tout en attendant le gros coup de théâtre, celui que jamais personne n'aurait pu voir venir. Sauf que là, rien ne se passe. Absolument rien. Cela aurait pu être un très bon thriller psychologique sur l'angoisse ressentie après huit années de captivité, cela aurait pu être un très bon thriller sur la menace psychologique que peut maintenir un individu coincé en prison sur sa proie. Mais il n'en est rien. La psychologie des personnages n'est pas crédible, du moins leurs réactions, leur réadaptation, leurs réflexions sont parfois vraiment très étranges et, surtout, parasitées par des données qui ancrent le récit dans un entremêlement d'histoires amoureuses dont le lecteur (moi, en l'occurrence) se serait bien passé. Et que dire de cette promesse : « Depuis sa cellule de prison, le ravisseur de Lily compte bien punir sa Baby Doll pour sa désobéissance… » ? Hormis l'événement de départ et les huit années de séquestration, l'ensemble est tout de même bien gentillet. Quand je lis un thriller, j'aime me faire avoir, mais je n'aime pas me faire avoir. A méditer.
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