L'arbre

Avant que la neige de l'hier ait blanchi ta ramée, et que les oiseaux-fantômes du Nord, portés sur leurs ailes blanches, viennent siffler à travers la forêt, j'aurai rejoint celle qui fut la mère de mes fils.
Je reverrai le grand ours dont l'esprit a combattu à mes côtés ici, contre les soldats.
Bientôt toi-même, tu nous rejoindras. Maintenant que les Indiens sont partis, tu dois t'en aller aussi.
[...]
Arbre, Grand Ours, mes protecteurs, écoutez-moi.
Nous vous attendrons.

Et le récit se termine ainsi :
"Un écureuil rouge traversa la chaussée en courant ; il portait une pomme de pin entre ses dents. Il la posa quelque part sur la prairie, et, l’instant d’après l’oublia. »