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Citations sur Batailles dans le désert (6)

Para el impensable año dos mil se auguraba —sin especificar cómo íbamos a lograrlo— un porvenir de plenitud y bienestar universales. Ciudades limpias, sin injusticia, sin pobres, sin violencia, sin congestiones, sin basura. Para cada familia una casa ultramoderna y aerodinámica (palabras de la época). A nadie le faltaría nada. Las máquinas harían todo el trabajo.
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Je suis de l’Irgoun. Je te tue : je suis de la Légion Arabe. Les batailles dans le désert commençaient. Nous les appelions ainsi parce qu’elles avaient lieu dans une cour de terre rouge, poussière de tuile ou de brique, sans arbres ni plantes, sans rien d’autre qu’un cube de béton au fond. Il dissimulait un passage construit au temps des persécutions religieuses pour aboutir jusqu’à la maison du coin et fuir par l’autre rue. Nous tenions ce souterrain pour un vestige des temps préhistoriques. Pourtant, à cette époque, la guerre au nom du Christ était moins éloignée de nous que ne l’est aujourd’hui notre propre enfance. Cette guerre à laquelle la famille de ma mère participa avec un peu plus que de la sympathie. Vingt ans après, elle vénérait encore les martyrs comme le père Pro et Anacleto González Flores. En revanche, personne ne se rappelait les milliers de paysans morts, les agraristes, les professeurs ruraux, les conscrits mobilisés.
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Un jeune homme m'a interrogé et a noté tout ce que je lui disais sur des feuilles jaunes quadrillées. Je ne savais pas quoi répondre. J'ignorais le vocabulaire de sa profession et il n'y avait aucun pont de communication possible entre nous.
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Qu’elle est ancienne, qu’elle est lointaine, qu’elle est impossible cette histoire. Mais Mariana a existé, Jim a existé, tout ce que je me suis répété, après avoir refusé si longtemps de lui faire face, a existé. Jamais je ne saurai si le suicide a été vrai. Jamais je n’ai revu Rosales, ni personne de cette époque-là. Ils ont démoli l’école, ils ont démoli l’immeuble de Mariana, ils ont démoli ma maison, ils ont démoli le quartier Roma. Cette ville est achevée. Ce pays est terminé. Il n’y a pas de mémoire du Mexique de ces années-là. Et cela n’intéresse personne : qui pourrait avoir la nostalgie de cette horreur ? Tout est passé comme passent les disques dans l’appareil. Jamais je ne saurai si Mariana est encore vivante. Si elle vivait, elle aurait soixante ans.
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Avant la guerre du Moyen-Orient, le sport principal de notre classe consistait à persécuter Toru. Chinois chinois japonais : mange ton caca ne m’en donne pas. Vas-y, Toru, fonce : je vais te planter une paire de banderilles. Je ne me suis jamais joint à ces railleries. Je pensais à ce que j’éprouverais, moi, unique Mexicain dans une école de Tokyo ; et à ce que devait souffrir Toru en regardant ces films dans lesquels les Japonais étaient représentés comme des singes gesticulateurs et mouraient par milliers. Toru, le meilleur de la classe, supérieur dans toutes les matières. Toujours en train d’étudier avec son livre à la main. Il connaissait le jiu-jitsu. Un jour, il en eut assez et il s’en fallut de peu que Dominguez ne soit réduit en morceaux. Il l’obligea à lui demander pardon à genoux. Nul ne provoqua plus jamais Toru. Aujourd’hui, il dirige une industrie japonaise avec quatre mille esclaves mexicains.
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En attendant, nous nous modernisions, nous incorporions à notre langage des termes qui avaient d’abord résonné comme barbarismes dans les films de Tin-Tan et ensuite, insensiblement, s’étaient mexicanisés : tanquiou, okay, ouatamata, chutap, sorry, oune moment’ plize. Nous commencions à manger hamburgers, payze, donuts, rotdogs, maltades, aiscrimes, margarine, beurre de cacahuète. Le Coca-Cola enterrait les boissons fraîches de jamaïque, de chia, de citron. Seuls, les pauvres continuaient à boire du tepache. Nos parents s’habituaient au whisky-soda qui, au début, leur avait fait l’effet d’un médicament. À la maison, la tequila était interdite, je l’ai entendu dire par mon oncle Julián. Je ne donne rien d’autre que du whisky à mes invités : il faut blanchir le goût des Mexicains.
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