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Citations sur Un détective à La Havane (6)

Mais la relation entre Mario Conde et moi était devenue très viscérale, j'étais très dépendant. Si bien que je fis appel à lui dans Adios Hemingway pour mettre au clair, plus qu'un mystère policier, mes différences littéraires et humaines avec l'écrivain nord-américain qui avait été mon premier grand modèle.
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La littérature, dans ce cas a servi à pallier l'absence ou la rareté des discours sur la réalité cubaine; en jouant le rôle de l'interprète, du témoin et parfois de la victime de cette réalité, Mario Conde a suscité une identification chez les lecteurs en quête d'autres visions (ni officielles ni triomphalistes) de la société où ils vivent, ou dont ils s'échappent vers toutes sortes d'exils.
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J'ai l'impression que cette ville change trop vite et que je ne sens plus son pouls.
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p. 51 :
En s’engageant dans la rue principale du quartier, la première chose qui surprit Conde fut le nombre de gens, de tous âges, races et allures qui parcouraient les rues, se rassemblaient aux carrefours, tous achetant, vendant ou proposant quelque chose pour gagner leur vie avec le moindre effort. Qui donc ici avait un travail régulier ? Les statistiques, pensa Conde, ne devaient pas être très encourageantes en termes prolétariens.
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Ainsi donc, ce personnage avec lequel je voulais travailler, déjà chargé d’une si haute responsabilité conceptuelle et stylistique, exigeait beaucoup de chair et d’âme pour être à la fois le conducteur de l’histoire et l’interprète adéquat d’une situation aussi singulière que celle de Cuba et de La Havane. Pour créer son indispensable humanité, une des décisions les plus faciles et logiques que je pris alors fut la suivante : choisir comme personnage un homme de ma génération, né dans un quartier comme le mien, qui avait fait ses études dans les mêmes écoles que moi et donc vécu des expériences très semblables aux miennes, à une époque où, à Cuba, nous étions tous égaux (même si beaucoup avaient toujours été « moins » égaux que d’autres).
Cet « homme », cependant, devait présenter un trait différent, une caractéristique qui m’était totalement étrangère, je dirais même repoussante : il devait être policier. La vraisemblance, qui selon Chandler est l’essence du roman policier et de tout récit réaliste, exigeait que mon personnage appartienne à ce milieu professionnel […]. De cette façon, la proximité (que me permettaient le recours à la voix narrative et la composante biographique générationnelle) était relativisée et mise à distance, par une manière d’agir, de penser et de se projeter que, personnellement, j’ignore et je réprouve.
Je crois que ce fut précisément la tentative de résoudre ce hiatus essentiel dans ma relation avec le personnage, qui permit à Mario Conde de respirer pour la première fois comme créature vivante : j’allais le construire comme une espèce d’anti-policier, de policier littéraire, vraisemblable dans le cadre de la fiction romanesque, mais impensable dans le cadre de la réalité policière cubaine. C’était là un jeu que m’autorisait ma condition de romancier et j’ai décidé de l’exploiter. (p. 19)
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Écrire un roman policier peut s’avérer un exercice esthétique de plus grande responsabilité et complexité que ce que l’on attend d’un genre narratif souvent qualifié – à juste titre – de littérature d’évasion et de divertissement. Quand un auteur projette d’écrire un roman policier, il peut envisager différentes variables, ou voies artistiques, emprunter celles qu’il préfère et, surtout, choisir celles qui correspondent à ses capacités et ses objectifs. On peut tout à fait, par exemple, écrire un roman policier pour raconter seulement comment on découvre la mystérieuse identité de l’auteur d’un meurtre. Mais l’écrivain peut aussi se proposer d’explorer en profondeur les circonstances (contexte, société, époque) dans lesquelles cet individu a commis son crime. Parmi les différentes possibilités, il peut décider de recourir à un langage, une structure et des personnages purement fonctionnels. Cependant, il ne doit pas négliger le souci du style, en veillant à ce que la structure de la narration ne se réduise pas à un dossier ou à un simple rapport de police comportant la solution de l’énigme et en cherchant à créer des personnages dotés d’une psychologie et d’une densité spécifiques, des figures inscrites dans une réalité sociale et historique. Bref, il est tout aussi concevable d’écrire un roman policier pour distraire, faire plaisir, jouer avec l’énigme, que, – si on en a la capacité et la volonté – pour s’intéresser, approfondir, révéler, prendre au sérieux la société et la littérature… y compris en oubliant de résoudre l’énigme. (p. 15)
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