AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Calimero29


Nous sommes en 1880; Phileas Chasselat, jeune peintre plein de promesses, spécialisé dans la peinture militaire, qui a connu son heure de gloire quelques années auparavant et était promis à un bel avenir a dilapidé son argent et son talent dans les futilités et les mirages d'une vie mondaine dissolue. Alors qu'il est au fond du trou, il rencontre la jeune Clémence, qui souhaite être reconnue comme peintre batailliste, qui le subjugue par son enthousiasme, sa pétulance et son talent. Mais le milieu artistique ne peut concevoir qu'une femme peigne des scènes de guerre et les confine aux fleurs et aux vaches dans les prés. Alors Phileas et Constance décident de tricher. Seront-ils démasqués?
Ce roman, proposé, en SP, par l'auteur que je remercie, est arrivé au bon moment après que j'ai lu deux essais sur la place ou plutôt l'absence de femmes dans l'art au 19èsiècle en particulier : "Les femmes artistes vues par une ado (et par sa soeur" d'Alice Brière-Haquet et Appoline Haquet et "Femmes d'art" de Marie-Stéphanie Servos. A travers l'histoire fictionnelle de Clémence et de Phileas, l'auteur dépeint la société artistique française de la fin du 19ème siècle et souligne à quel point le combat des femmes artistes pour être reconnues était terrible et inégal malgré l'exemple de Rosa Bonheur, spécialisée dans la représentation animalière. Les femmes n'était pas admises à l'École des Beaux-Arts et ne pouvaient se faire un nom propre : elles étaient souvent filles de, femmes de. Elles étaient cantonnées à la peinture mineure (fleurs, animaux...) et les sujets militaires, religieux étaient chasse gardée des hommes.
L'auteur décrit, avec brio, la façon dont les femmes, de façon générale, étaient perçues par les hommes et j'ai dû, en permanence, remettre en contexte historique le texte pour ne pas bondir face à la misogynie exacerbée de cette époque. Jugez par vous-même avec deux exemples parmi tant d'autres : "J'étais venu avec la quasi-certitude de voir une mignonnerie pleine d'émotions, de palpitations et de convulsions ainsi que le sont d'ordinaire les femmes" ou "Les femmes sont si inconstantes".
Dans ce roman, les critiques en prennent pour leur grade; Alexandre Page décrit leur toute-puissance qui font et défont, à leur gré, une réputation, qui vilipendent une oeuvre en fonction du peintre et non de son travail et qui, parfois, ne connaissent pas grand-chose à ce qu'ils jugent. Est-ce que ceci pourrait s'appliquer de nos jours? Je vous laisse seul juge.
L'auteur manie les imparfaits du subjonctif et les passés simples avec art et dextérité. L'écriture est belle, recherchée, sans être pédante, rappelant le phrasé de la littérature de la fin du 19ème siècle.
Cependant, une relecture attentive de l'ouvrage aurait probablement évité les trop nombreuses coquilles et fautes de français, qui finissent par être agaçantes pour la lectrice que je suis, amoureuse des mots et de la langue française.
Commenter  J’apprécie          122



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}