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Critique de digito


Cet ouvrage « grand public » dresse un panorama des technologies existantes en lien avec les villes et les bâtiments du futur. Ainsi chaque chapitre aborde une thématique, en lien avec des technologies et des exemples. On trouve par exemple la végétalisation urbaine, les villes nourricières, la smart city et la responsive city, l'automatisation vertueuse, le smart building, une nouvelle mobilité, une approche disruptive de l'énergie...

Comme la couverture le laisse supposer (au premier plan, une voiture volante électrique), il donne à voir une vision futuriste et technophile. On trouve dans l'ouvrage de nombreuses assertions technophiles, quelques exemples :
• aujourd'hui la 5G, demain la 6G (p124)
• Croyance aux objets connectés comme solutions, car cela optimisera l'usage
• Télé médecine pour les zones rurales, recours accru au télétravail, car les médecins coûte cher et que cela évite des déplacements
• etc.

Une phrase parmi tant d'autres qui nous font dire qu'Arnaud Pagès croit en la technologie comme solution ultime : « Dans les grandes métropoles de demain, le numérique devra être l'allié indéfectible de la transition écologique, car l'aggravation de la crise climatique ne laissera aucun autre choix » (p105)

En lisant cela on a l'impression que l'auteur donnerait volontiers les clefs de l'urbanisme de demain à des technophiles comme Elon Musk ou Bill Gates.

Pourtant, et c'est l'intérêt de l'ouvrage, malgré une vision clairement techno-centré, l'auteur interview de nombreux spécialistes/auteurs au ton prospectiviste, à la fin de chaque chapitre, soit une dizaine. Et c'est le vrai intérêt de l'ouvrage, c'est d'ailleurs ce qui m'a donné envie de le lire. Quand j'ai vu les noms en couverture d'Alain Damasio, Luc Schuiten, et Philippe Bihouix, je me suis dis qu'il y aurait des choses intéressantes.

Et ces interviews sont le gros point fort, car les spécialistes ou prospectivistes sont variés et disent vraiment ce qu'il pensent. On est toutefois souvent surpris car il y a un décalage entre le côté technophiles des chapitres et de l'autre un ton plus mesuré, plus sobre, davantage low-tech, techno-critique et prudent dans les interviews. C'est particulièrement flagrant avec les auteurs que j'ai déjà cité.

Étonnement le plan d'Arnaud Pagès tient la route et on aurait pu s'attendre à ce que son propos soit plus mesuré surtout au vu des interviews. Peut être les a t-il réalisé après avoir écrit son ouvrage ? En tout cas il n'en a pas vraiment tenu compte. La dernière partie – la plus courte – est consacré aux dystopies, preuve que l'auteur est conscient que la technologie peut aussi se retourner contre nous. C'est d'ailleurs ce que l'on comprends dans la conclusion, ou l'auteur appel à plus de sobriété dans l'usage du numérique. La puissance du digital doit être mise au service d'un rapport équilibré avec notre l'environnement. Les excès doivent être derrière nous, sinon ce sera l'extinction de notre espèce rappel l'auteur.

Il s'agit davantage d'une littérature de science fiction – l'avenir des possibles - plutôt qu'un ouvrage technique avec une présentation techniques des technologies. Cela permet toutefois de se tenir en veille de ce qui existe car il y a de nombreuses bonnes choses à prendre et à apprendre.

Enfin, pour terminer, un petit reproche, les illustrations ne sont toujours très explicite ou à tendance marketing ; elles auraient gagné à être plus didactique ou illustratrice. Heureusement de belles photos d'architecture, et les dessins futuristes de Luc Schuiten sauvent l'ensemble sur cet aspect.
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