Saint Anselme identifiait l’une à l’autre la vérité et la rectitude. C’est sous le signe de la rectitude que je voudrais, en manière d’introduction et d’anticipation familiarisante, faire entrevoir, en son allure générale, le mouvement de la pensée blondélienne. Cette pensée trouve l’une de ses plus profondes inspirations dans son souci et dans son sentiment de la rectitude qui sont généralement souci et sentiment de la vérité.
Ce désir, après avoir tenté vainement de m’intéresser à autre chose qu’à la philosophie, j’eus le bonheur de le satisfaire un peu plus tard. C’était l’âge des enthousiasmes. Déjà la lecture des Données immédiates de Bergson m’avait libéré d’un certain verbalisme scolaire et m’avait comblé d’une joie surprenante.