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La nostalgie heureuse

Voici un petit livre bienfaisant. Peut-être à cause de cette transe qu’Amélie Nothomb décrit vers la fin du livre, et « que l’on éprouve, à jeun, à côtoyer des gens qui ne le sont pas ». Je devais être à jeun de nostalgie heureuse, bel oxymore pour désigner le désir de revoir les lieux et les gens qui nous ont rendu autrefois heureux. Je n’abuse pas des états d’âme, mais, en la matière, ce livre m’a fait l’effet d’une pluie d’été après la sécheresse.

Bien sûr, il ne se passe pas grand-chose dans ces 150 pages. Amélie Nothomb retourne dans ce Japon qui l’a vue naitre, au gré d’un reportage de France 5 sur les traces de son enfance. Elle revoit son presque-amoureux, Rinri, sa gouvernante, Nishio-san, retourne à Kyoto, visite Fukushima.. Comme à son habitude, l’écrivaine se met en scène, joue son personnage, d’autant qu’elle est constamment filmée. Rien de trop palpitant, même si certaines scènes de retrouvailles ne sont pas dénuées d’émotion.

L’essentiel n’est pas là. L’écriture d’Amélie Nothomb est une musique. Genre classique, bien sûr. Et très élaborée. Il suffit de se laisser prendre par le rythme, et se laisser aller : « Ce que l’on a vécu laisse dans la poitrine une musique : c’est elle que l’on s’efforce d’entendre à travers le récit. Il s’agit d’écrire ce son avec les moyens du langage. Cela suppose des coupes et des approximations. On élague pour mettre à nu le trouble qui nous a gagné. »

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Je suis venue te dire

C'est toujours un plaisir de retrouver la plume de Cynthia Kafka, cette fois c'est une histoire de famille et de non-dits qu'elle nous raconte. On fait la rencontre de Rose qui va venir au chevet de son père qui est en fin de vie et qu'elle n'a pas revu depuis 10 ans.



Elle pensait revenir pour régler ses comptes avec cet homme auquel elle a tant de reproches à faire mais elle va devoir faire un long travail sur elle pour se pardonner et accompagner celui qui, prisonnier de son corps, ne peut plus parler.



J'ai beaucoup aimé cette histoire, Rose va redécouvrir son histoire et celle de sa famille, la puissance des sujets tabous et des non-dits est mise en lumière par le prisme de Rose et son père, elle a grandie sans mère reprochant à son père son manque d'implication dans sa vie. Oui mais voilà, connaît-elle vraiment toute la vérité sur la disparition tragique de sa mère ?



J'ai ris par moment, été émue à d'autre, c'est vraiment un combo d'émotions que l'on partage avec Rose et ses proches.



J'aime beaucoup l'écriture en flash-back, on revient sur l'enfance, l'adolescence de Rose pour comprendre qui elle est, ce qu'elle à vécue et ce qui l'a éloignée de son père.

J'ai frôlé le coup de cœur avec cette lecture.
Lien : https://leblogmathildebouqui..
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La guerre des mondes

Parallèlement à ma lecture de la Guerre des Mondes, qui fut assez rapide, j'ai lu le début d'une biographie de Wells, ainsi que la riche préface, et je compte écouter l'émission de France Culture sur Wells en tant que visionnaire. J'ai donc lu la première attaque de martiens (ou marsiens, dans les premières éditions, preuve que ce n'était même pas dans le langage) de l'histoire de la littérature. Bien que les histoires d'invasions par l'ennemi soient fréquentes, celle d'une "guerre" extrêmement inégale et d'un affrontement entre Martiens et humains terriens est réellement novatrice.



Sur le plan politique, est remise en question la grandeur humaine, et si tout n'est que désolation, . Est aussi remise en cause, brièvement mais de manière mémorable, la colonisation : Wells n'était pas communiste mais socialiste fabien (https://fr.wikipedia.org/wiki/Fabian_Society) et ironise au sujet de ce royaume si puissant et de cet immense empire, lui même réduit en miettes par les Martiens. Peut on le qualifier de livre décolonial ? Je dirais que oui.



On oppose parfois grossièrement Wells à Verne, le premier étant moins rigoureux scientifiquement, le second manquant de profondeur sociale. Je veux bien le croire, et c'est vrai qu'à ma lecture j'ai vu de la profondeur sociale et psychique : la désolation, le point de vue du vicaire (le narrateur anonyme, en n'ayant pas de compassion pour lui "il pleurniche" est peu humain, mais dans son état on ne peut le blâmer. Quand on sait que Wells était antireligieux et que sa seule croyance était l'imagination humaine, on comprend mieux que le vicaire nous agace autant), celui du soldat (qui imagine et spécule sur des élevages d'humains par les Martiens - à mon sens, il est aussi question de la manière dont nous traitons les animaux)... Scientifiquement parlant, ça m'a l'air bien aussi, la description de l'atmosphère terrestre, celle des martiens... Le fait que les martiens ne connaissent pas la roue alors que leurs mécanismes sont très sophistiqués m'évoque l'Amérique du Sud.



Par ailleurs, j'ai trouvé que Wells utilise parfois des procédés comme l' "ineffable" : le narrateur/témoin étant confronté à des situations inconnues, il peine parfois à décrire les Martiens car sa connaissance du monde n'est pas assez grande. Contrairement à une œuvre fantastique, cependant, on a des explications après coup.



Je sais que la fin a déçu, mais pour ma part je trouve que scientifiquement, surtout avec les connaissances de l'époque, elle est plausible, je pense même que c'est la meilleure conclusion à donner à cette spectaculaire attaque. Deus ex machina, non, c'est tout de même amené par l'explication sur l'immunité et par l'Herbe Rouge. Des bacilles (type de bactéries), donc, mais pas de virus, le mot virus étant apparu en labo... en 1898, soit l'année de publication, et les virus n'ont été observés qu'en 1930 du fait de leur petite taille.



Une œuvre que j'ai apprécié lire, qui possède par moment une couleur un peu apocalyptique même si c'est du court terme, au caractère précurseur indéniable, et (même si j'apprécie peu ces injonctions) qu'il faut avoir lue.

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