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3,61

sur 783 notes
Roman très touchant, qui se lit -se dévore - très rapidement. L'écriture est fluide et extrêmement touchante. le sujet traité est prenant et intéressant. C'est une vraie traversée entre deux mondes, deux cultures et deux langues. La quête de reconnaissance nous implique vraiment. Merci.
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Un livre léger, charmant - sur un sujet pas si léger que cela - car vu avec des yeux d'enfant. Les situations sont attendrissantes, pleines de tendresse et d'humour.les liens forts avec son grand-père et sa grand-mère, cette dernière ayant aussi changé son prénom pour d'autres raisons. Ce monde vu avec des yeux d'enfants, montre l'importance des mots, de la communication. Les paradoxes sont bien décortiquées avec la logique du regard d'enfant.
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Tenir sa langue est le premier roman de Polina Panassenko et l'ambiguité du titre nous laisse à penser à quels écueils va se trouver confrontée la narratrice. Car c'est bien de langues qu'il s'agit dans ce récit plein d'une verve insolente et drolatique : celle de la mère patrie, la Russie et celle du pays de l'exil, la France qui deviendra aussi pour la narratrice son pays d'adoption car elle va devenir "française de pleins droits par naturalisation du père".
A contrario d'autres romans sur le thème des traumatismes de l'exil vécus par des enfants et dont le dénominateur commun est souvent l'évocation du sentiment de solitude, d'abandon et de désespoir lié au déracinement, Polina Panassenko ne va pas choisir la voie de l'affect pour évoquer son départ de Russie à quatre ans, son arrivée en France, son partage entre deux cultures : la russe et la française.
L'auteure choisit d'évoquer les déchirements identitaires qui vont être les siens à travers le prisme de la langue et plus particulièrement celui lié aux prénoms. Polina en Russie, Pauline en France. C'est ce clivage un peu schizophrénique qui va être au coeur de son combat mené auprès de la justice française pour obtenir de garder son prénom russe, avec en arrière-fond, une réhabilitation identitaire et un hommage posthume à sa grand-mère paternelle, juive d'origine et qui avait russisé son prénom Pessah en Polina par souci sécuritaire.
Ce que j'ai aimé dans ce roman auto-biographique c'est avant tout l'humour et le sens du cocasse dont fait preuve la narratrice à propos de situations qui sont a priori dramatiques...Regard décalé de la petite fille russe qui ne voit dans l'arrivée des chars russes à Moscou que "des boîtes kaki, au caléidoscope intégré" ou pour qui "la vraie France s'appelle St Etienne". Ce procédé assez classique se pimente souvent d'un sens de la formule qui fait mouche :"Ma tante a le judaïsme clignotant". Mais les passages les plus savoureux vont être ceux où elle nous plonge en compagnie de la petite Polina dans le royaume d'absurdie, celui de la "materneltchik où sa mère va la traîner de force un beau matin. Ironie du sort les premiers mots de français qui feront sens pour elle seront ceux échangés avec un petit garçon bègue relégué au fond de la cour tout comme elle. Scène désopilante également que celle où elle essaiera vainement de s'intégrer à la ronde des enfants de sa classe sur la comptine enfantine : savez-vous planter les choux ? Derrière ces scénettes fort drôles pointe en filigrane toute la détresse d'une petite fille perdue dans un univers dont elle n'a pas les codes et qui va se défendre bec et ongles contre les insultes et les brimades des autres enfants.
C'est toujours avec un humour cette fois mêlé de tendresse qu'elle évoquera "la chasse aux mots perdus" faite par toute la famille lorsqu'elle se trouve en Russie pour venir en aide à la grand-mère maternelle en route vers Alzheimer...
Ce premier roman de Polina Panassenko m'a donc amusée et beaucoup plu pour son originalité et son parti-pris de l'humour envers et contre tout... Mine de rien, il pose aussi en filigrane un questionnement essentiel sur la place de la langue dans le processus identitaire et les rapports de pouvoir qu'elle peut instaurer dans certaines situations.
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Premier roman autobiographique très réussi pour Polina Panassenko, née en Russie, arrivée en France à Saint Etienne en 1993.

Elle arrive jeune enfant en France avec sa soeur, et ses parents, émerveillée, car elle découvre un château rose, celui de Dineyland que ses parents veulent lui faire découvrir et l'arrivée : « la vraie France s'appelle Saint-Etienne ».

Elle va s'approprier ce nouveau monde avec ses yeux et ses connaissances d'enfant. Elle entre à l'école maternelle sans comprendre un seul mot de français. Et bien sûr, petit à petit, elle va s'immiscer dans cette nouvelle culture au point d'en gommer son accent.

Chaque été, la famille retourne en Russie voir notamment les grands parents restés au pays, avec interdiction formelle d'évoquer la France ou de parler français.

Son prénom va être francisé, à la demande de ses parents, Polina va devenir Pauline, pour une meilleure intégration à sa nouvelle culture, dixit l'arrêté de naturalisation.

Plus grande, elle va entamer des démarches afin de pouvoir « récupérer » son prénom russe Polina. Elle ne souhaite pas nier sa culture russe mais retrouver son prénom notifié sur sa carte d'identité française, va s'avérer difficile.

Ce livre est touchant car il évoque le déracinement d'une enfant, qui devient ado puis adulte.

Il évoque la double-culture : Polina n'accepte pas de substituer une culture, la Russe à une autre, la française. Elles doivent s'additionner et non se substituer.

Très beau premier roman donc
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Polina est née à Moscou, elle porte donc un prénom russe mais lorsqu'à la chute du bloc communiste elle s'installe en France avec sa famille elle devient Pauline. Ce prénom français lui permettra , lui dit-on de mieux s'intégrer... Mais à l'âge adulte Pauline veut redevenir Polina, elle entame des démarches administratives pour changer son prénom. L'auteur entremèle cette quête juridique de souvenirs d'enfance. Ses premiers jours à l'école, la difficulté de l'apprentissage du français . Elle doit "tenir sa langue" et oublier le russe au profit du français. Elle doit "tenir sa langue" lorsqu'elle retourne l'été en Russie pour les vacances et ne pas dire qu'elle habite en France : ses parents redoute par-dessus tout qu'elle soit enlevée.
Avec beaucoup d'humour, l'auteur s'interroge sur l'exil, les origines et la difficulté de naviguer entre deux langues, deux cultures.Il est intéressant de voir qu'une fois adulte, parfaitement "intégrée" par ses études, elle revendique son prénom d'origine et tenir "haut" sa langue! Récit très plaisant à lire.
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Quand j'écoute un morceau de musique tzigane ( Hongrie, Russie,autre) si j'ai envie de pleurer je pleure un bon coup puis je ris, pleine d'une énergie nouvelle.
Ce bouquin c'est pareil.
Extrêmement vivant, extrêmement rythmé.
Drôle et très touchant.
On éclate de rire et on pleure...en tout cas moi à la fin j'ai pleuré,et pourtant il n'y a pas de pathos.
J'ai fait avec l'auteure en la lisant le grand écart entre deux langues,deux façons de vivre,pour n'enterrer ni celle qu'elle fut ni celle qu'elle est,je me suis battue à ses côtés contre des moulins à vent pour qu'elle récupère son prénom de naissance, mais avec elle je n'ai oublié ni mes racines ni ma famille.
Une magnifique réflexion sur le rapport aux langues quand on est immigré,la langue natale,la langue du pays d'accueil, et les combats de tous les jours pour ne perdre ni l'une ni l'autre et en faire sa force.
Tout ça dans une belle écriture dynamique doublée d'un bon gros pied de nez.
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J'ai lu "Tenir sa langue" comme on consomme un cadeau... avec la joie immense de savoir que quelqu'un a acheté ce livre pour vous et en pensant à vous. Rien que ça, c'est cadeau ! [c'est "du" cadeau, comme ils disent sur les radios de djeuns !]
Ensuite. Non, d'abord. Rien que le titre... Tenir sa langue. Quelle énigme. Quelle performance surtout ! Mais alors quoi tenir sa langue ? Cela veut-il dire ne pas parler, se contenir, mettre le filtre, ou au contraire, tenir sa langue s'apparente-t-il à "tenir son rang". Résister par le langage. Surtout ne pas l'abandonner au risque de le voir disparaître au fond de la cuvette de sa bouche ?
Voilà ce que nous raconte Polina Panassenko, petite fille russe migrant vers la France avec ses parents, laissant les grands-parents à la datcha pour les retrouver chaque été. Polina, qui ne pète pas un mot de français et tente de trouver un équilibre et un peu de bienveillance parmi tous ces sons (vian, ça veut dire que je dois le suivre, tian, il me donne quelque chose).
Polina, qui finalement pète des mots de français mais ne peut SURTOUT pas les dire quand elle retourne en Russie, sous peine d'être kidnappée par le régime (dixit les grands-parents).
Polina qui perd sa maman en France.
Sa soeur qui retourne en Russie.
Polina qui reste en France, où son père a refait sa vie et lui a obtenu la nationalité française. Bonjour Pauline, au revoir Polina... jusqu'au jour où Pauline veut récupérer son prénom russe, parce que finalement, même si la France est devenu son pays d'adoption, elle, c'est Polina, et pas Pauline.
Les descriptions sont parfaitement sommaires mais néanmoins complètes. Fantastique évolution également de Polina enfant vers Pauline adulte qui retourne enterrer son grand-père en Russie, où tout l'agace ! Et pour ceux et celles qui l'ont lu ou le liront : mention spéciale aux 'tchiks' et à la pelle triangulaire avec un morceau de bois. Merci à celle qui me l'a offert !
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Grâce à Polina, nous pouvons revivre le voyage de la Russie à la France et l'intégration d'une enfant. Nous partageons ses moments en famille, les bons et les mauvais. Par son attachement à ses racines nous pouvons nous identifier à l'auteure. L'écriture est dynamique, riche, c'est plaisant à lire.
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identité- enfance- Russie.
Ses parents venus de Russie ont voulu bien faire pour intégrer leur fille à St Etienne, elle ne sera plus Polina mais Pauline mais quand elle veut, adulte, reprendre don prénom c'est une autre histoire. Elle est face à un mur au tribunal de Bobigny.
Tout est question d'identité, de culture; "le russe à l'intérieur, le français à l'extérieur; Polina dedans, Pauline dehors".
Un joli premier roman avec beaucoup d'humour. Un beau questionnement sur le regard des autres, sur l'identité avec tendresse et humour.
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Qu'il soit question d'identité, de filiation et de lien du sang, je réponds toujours présente, lecteur. Qu'en plus on fasse de la langue un vecteur d'intégration ou de réflexion, et je veux croire que l'auteur n'a écrit son livre que pour moi.

J'ai apprécié la démarche de Polina Panassenko, dont la quête, dans ce petit roman autobiographique, est d'obtenir de l'administration française l'autorisation d'utiliser son prénom non francisé, tel qu'il a été choisi à sa naissance par ses parents. Et voilà pour Polina l'occasion de nous raconter le lent processus qui fut le sien pour passer de son identité russe à son identité française. La langue de l'auteure est un peu brute, incisive et frondeuse. Elle est imagée et sans concession, elle est emplie de touches humoristiques et j'aime ça. Chez elle, la langue est tantôt un personnage véritable, fait de chair et d'os, tantôt une rivière indomptable qui sort de son lit, tantôt un indice qu'un mystérieux enquêteur linguistique s'applique à débusquer.

Mais ça s'arrête là. Je n'ai pas été emportée par cette histoire familiale un peu confuse racontée à la va-vite, de façon elliptique et à hauteur d'enfant. Je n'ai pas compris le choix de retranscrire certaines anecdotes (notamment celle de la copine chieuse) et celui de ne pas éclaircir après coup les messes basses prononcées par les adultes devant les enfants. Bref, si la démarche m'a parlé, le contenu m'a laissée indifférente. Une lecture rapide et qui sera vite oubliée pour moi.

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