J'ai lu "
Tenir sa langue" comme on consomme un cadeau... avec la joie immense de savoir que quelqu'un a acheté ce livre pour vous et en pensant à vous. Rien que ça, c'est cadeau ! [c'est "du" cadeau, comme ils disent sur les radios de djeuns !]
Ensuite. Non, d'abord. Rien que le titre...
Tenir sa langue. Quelle énigme. Quelle performance surtout ! Mais alors quoi
tenir sa langue ? Cela veut-il dire ne pas parler, se contenir, mettre le filtre, ou au contraire,
tenir sa langue s'apparente-t-il à "tenir son rang". Résister par le langage. Surtout ne pas l'abandonner au risque de le voir disparaître au fond de la cuvette de sa bouche ?
Voilà ce que nous raconte
Polina Panassenko, petite fille russe migrant vers la France avec ses parents, laissant les grands-parents à la datcha pour les retrouver chaque été. Polina, qui ne pète pas un mot de français et tente de trouver un équilibre et un peu de bienveillance parmi tous ces sons (vian, ça veut dire que je dois le suivre, tian, il me donne quelque chose).
Polina, qui finalement pète des mots de français mais ne peut SURTOUT pas les dire quand elle retourne en Russie, sous peine d'être kidnappée par le régime (dixit les grands-parents).
Polina qui perd sa maman en France.
Sa soeur qui retourne en Russie.
Polina qui reste en France, où son père a refait sa vie et lui a obtenu la nationalité française. Bonjour Pauline, au revoir Polina... jusqu'au jour où Pauline veut récupérer son prénom russe, parce que finalement, même si la France est devenu son pays d'adoption, elle, c'est Polina, et pas Pauline.
Les descriptions sont parfaitement sommaires mais néanmoins complètes. Fantastique évolution également de Polina enfant vers Pauline adulte qui retourne enterrer son grand-père en Russie, où tout l'agace ! Et pour ceux et celles qui l'ont lu ou le liront : mention spéciale aux 'tchiks' et à la pelle triangulaire avec un morceau de bois. Merci à celle qui me l'a offert !