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Critique de Wyoming


L'originalité de ce très bon roman rouge et noir, sang et mort, espoirs et désespoirs, réside dans sa structure. On débute en 1949, en haut de la montagne, avec une scène de chasse où, déjà, ce n'est pas que le gibier qui saigne.

Puis, on passe en 2015, en un bond de plus de 65 années, et c'est en 2015 que se déroule la majeure partie de l'histoire. Mais, l'année 1973 tient également une place de choix. Et puis, on a des retours en 1950, 1961, 1981, 1985 et, plus récemment, 2014.

La plupart des protagonistes ont la gâchette facile, donc tous ne sont pas dans l'action de 2015, mais je crois bien que pas un seul d'entre eux est mort dans son lit.

Ce livre m'a parfois fait penser au très bon roman de Ron Rash : le monde à l'endroit. Mais Bull Mountain, c'est plutôt un conflit entre frères qui est développé, même si on retrouve une ambiance de cannabis, et surtout une autorité des héros majeurs qui n'est pas forcément celle de la loi. Ce conflit se transmet quasiment de génération en génération, d'abord en 1949, puis par la suite, pour arriver à une tension maximum entre les deux frères de 2015, Hal et Clayton. Leur conflit est magistralement présenté, tant dans les narrations de sa genèse et la probable impossibilité d'accord, que dans deux scènes où la rencontre entre les deux frères voit la pression monter au plus haut pour parvenir à un dénouement pressenti à mesure que l'on progresse dans leurs parcours.

D'autres personnages étoffent ce roman puissant, particulièrement des héroïnes, Angel alias Marion, la mère courage, et Kate, l'épouse aimante capable d'accepter presque tout et aussi de passer à l'action.

Holly est un personnage plus terne, encore qu'il tire pas mal de ficelles et qu'il apporte une notion plus personnelle au caractère policier de l'histoire.

Enfin, un texte servi par des dialogues qui en sont certainement une des meilleures parts. Il n'est pas une répartie qui tombe à plat. Les silences sont également très bien gérés et parlent tout autant que les mots.

Il ne reste pas beaucoup de place pour la montagne. Hormis le titre, on a quand même quelques références à la nature, à un lac, à un chalet mythique, mais il fallait certainement que l'action violente, les souffrances des uns, les certitudes des autres, les intérêts financiers, les amitiés indéfectibles et les trahisons tiennent la première place et, de ce point de vue, c'est une réussite.

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