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Citations sur Ascendance, tome 1 : Le baptême du soleil (8)

- Alors, c'est ça, un terrien ?
(...)
- Il me ressemble beaucoup, mais qu'est-ce qu'il a l'air sale...
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Avide de connaître cette nature si loquace, Miassa s'agenouilla et enfonça ses mains, toujours écartées, dans le sable.
Sous la clarté de la lune, Maxime vit les traits de la jeune femme se transformer, passer d'une expression à une autre en un claquement de doigts.

Dans un premier temps, un sourire ému exprima son émerveillement devant la richesse naturelle de la Terre. Miassa reçut sa diversité biologique comme une vague rafraîchissante et émouvante, percevant tant la complexité des chaînes alimentaires que les divers flux et reflux, océaniques, géologiques, migratoires ou calorifiques qui la définissent.

Une inspiration plus tard et cette béatitude se mua en un froncement de sourcils et une grimace de désespoir. La sentinelle reçut en pleine figure la souffrance de cette planète et la destruction de son écosystème global. On creusait sa chair pour prélever ses richesses, toujours plus en profondeur. On la vidait d'une force vitale qu'elle avait mis si longtemps à produire. Ses poumons rétrécissaient à vue d'oeil et ne suffisaient plus à absorber un poison gazeux devenu trop dense. Sa flore si pure était manipulée jusque dans sa structure génétique, perturbant les autres espèces qui dépendaient d'elle et stérilisait ses sols. Sa faune si variée disparaissait à une vitesse effrayante ou souffrait des mauvais traitements d'un élevage intensif. Les espèces sauvages perdaient leurs repères, perturbées par des produits chimiques ou des ondes incontrôlables qui envahissait l'atmosphère, entravés, étouffés et empoisonnés par la multitude de déchets qui innondait la surface.

(...)
Elle leva des yeux dévastés vers le représentant de l'espèce responsable de ce massacre et bégaya :
- Pou... Pourquoi ? Qu'avez-vous fait ?
En même temps qu'elle prononçait ces mots, et comme Maxime la touchait, elle lui transmit mentalement cette vision globale et cette sensation qu'elle ne pouvait plus contenir.
Maxime perçut la souffrance indicible de sa propre planète. Ses jambes cédèrent et il se retrouva assis dans le sable encore chaud. Ses larmes communièrent avec celle de l'érenite.
Tous ses efforts en faveur de l'environnement paraissaient si dérisoires. Il éprouvait un profond dégoût pour son espèce et regrettait d'appartenir à cette Humanité ratée.
- Je suis désolé... fut la seule chose qu'il trouva à répondre à Miassa.
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L’ambiance qui régnait dans cette ville fantôme n’était pas très engageante, une odeur soufrée flottait dans l’air et la couverture nuageuse finissait par devenir oppressante. Aucun bruit, pas le moindre coup de vent pour venir siffler entre les façades. N’y avait-il aucune âme dans cette grande cité ? Les yeux écarquillés, Miassa observa longtemps alentour, stupéfaite que l’on ait pu construire une chose de cette envergure. Sous les réclamations répétées de Lyvius, la tour la plus proche se révéla appropriée pour prendre de la hauteur et avoir ainsi une vue d’ensemble. Dans le hall d’entrée comme à chacun des étages, l’espace était totalement nu, vierge de tout mobilier, papier ou déchet quelconque. Seule une fine poussière, parfois agglomérée en petit tas, recouvrait le sol. C’était comme si le temps avait dissous le passage d’hypothétiques habitants, réduisant à néant les preuves d’une antique activité. Seuls les murs résistaient encore, et à part de la pierre, il n’y avait rien à voir.

[Prologue]
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Le questionnement typiquement humain concernant la vie extra-terrestre se résolvait soudainement avec abondance et diversité. La population scientifique terrienne ne serait jamais prête pour cela.
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Ses pérégrinations historiques se doublèrent d'un vol au-delà des frontières, suggérées par la structure de verre et d'acier d'Ieoh Ming Pei. Illuminée par le soleil déclinant, la pyramide impulsa ce mélange des cultures, le faisant passer des campagnes napoléoniennes en Egypte à ce qu'il savait des pharaons et de l'Ancien Empire. Il revit les tombeaux, le Nil, le grand obélisque.
C'est ce qui lui plaisait ici, l'endroit était propice aux divagations et il lui rappelait son dernier voyage au Caire.
Les bâtiments de l'aile Denon prenaient des airs de palais égyptiens et les 86 statues ornant l'ensemble de la cour revêtaient des allures de divinités. Ainsi Rabelais se transformait en Horus, Colbert en Satis, Lavoisier et Mazarin en Ré et Apophis ou encore Voltaire en Seth. A tout moment, Maxime s'attendait à voir Souphis 1er émerger de la pyramide et s'élever au-dessus de son royaume.
Son imagination le fit sourire.

[Terre, France, Paris, Musée du Louvre - 21 juin 2014]
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Miassa venait juste de s'installer sur la falaise qui surplombait la ville, elle serait l'une des dernières à être recouverte par les flots.
Recouverte, pas tout à fait puisqu'elle se situerait du bon côté du Brihel, et resterait en conséquence au sec. Le groupe de sentinelles, composé d'une centaine d'hommes et de femmes reliés par un réseau chimico-organique complexe, prenait place à chaque marée montante pour isoler le reste des habitants du milieu aquatique.

Tout autour de la petite cité, de nombreuses sentinelles émergèrent des méandres de petites ruelles aux murs blancs et vinrent s'installer paisiblement à la limite des dernières maisons, des derniers vergers ou places communes. Là, tandis que la vague quotidienne s'approchait en rugissant, ces individus simplement vêtus d'un pagne de végétaux tressés et le torse nu s'assirent en tailleur simultanément. D'une même voix, un murmure presque imperceptible expira de leurs gorges pendant qu'ils ouvraient leurs bras en croix, offrant ainsi leurs poitrines et leurs paumes aux flots déchaînés. Comme un bruissement de cordes vocales opérant en coeur, ne trouvant sa force que mêlée à celle des autres, la rumeur gonfla et s'éleva au-dessus d'Erenis, si bien qu'elle finit par se mêler au grondement de plus en plus proche de la marée montante.
La vague était tellement massive et rapide qu'un observateur profane de cet étrange rituel aurait pu y voir une pure folie ou un suicide collectif. En effet, l'océan recouvrait la plaine à une vitesse telle qu'aucun animal n'aurait pu le devancer. Le mur bouillonnant s'élevait à plusieurs mètres et s'apprêtait à submerger la ville en quelques secondes.

Depuis le promontoire, Miassa avait une vue imprenable sur l'extrémité sud de la cité et sur l'étendue plane où courait ce puissant torrent.
Bientôt, il serait là.

[Anamets, Plaines inondables, Cité d'Erenis - Marée montante]
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À cette altitude, le désert que les explorateurs avaient arpenté un peu plus tôt était encore plus impressionnant. D’un gris uniforme parsemé de fissures sombres, la terre n’avait pas dû voir couler d’eau depuis des lustres. Ce même paysage de désolation courait tout autour de la cité et l’on ne distinguait rien d’autre, pas une route, pas un lac, pas un relief. (...) L’image était saisissante, une ville démesurée, visiblement construite sur un modèle orbiculaire, encerclée par une étendue aride insondable et un muret régulier. Deux rangées de constructions étranges guidaient le regard depuis les frontières de la ville vers un bâtiment plus imposant encore, semblant crever le ciel.
(...)
Quelles découvertes leur réservait encore cette nouvelle planète ?

[Prologue]
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Les yeux écarquillés, Miassa observa longtemps alentour, stupéfaite que l’on ait pu construire une chose de cette envergure. Sous les réclamations répétées de Lyvius, la tour la plus proche se révéla appropriée pour prendre de la hauteur et avoir ainsi une vue d’ensemble.
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