Ève d'abord, la première femme de l'humanité dans la Bible, LA femme considérée comme éternel féminin.
Ève est aussi une très ancienne racine dans notre langue, si enfouie dans le tréfonds des racines indo-européennes, qu'il fallut l'aide de l'informatique au début du siècle pour en découvrir l'existence et le sens. Ève , c'est l'âge où la vie. Médiéval se décompose ainsi en médi ( milieu, moyen, cf. Midi ou Méditerranée, médiocre etc.) + Eve (âge) = Moyen Âge. de même, longévité= longue vie.
Cette Ève n'a rien d'une Vénus avec son "visage qui n'exprime aucune harmonie...la proéminence des arcades sourcilières et des mâchoires..."
Un physique tout néandertalien et il fallait vraiment l'obscurité d'une salle obscure pour que son charme opérât sur André !
André ensuite. Évidemment, André c'est l'homme ou l'Homme générique. le Sapiens pas très sage qui n'a rien à envier à Néandertal sauf peut-être un physique plus avantageux.
Néandertal se décompose aisément en né ( néo= nouveau) + ander (andro = homme) et tal (vallée en allemand, comme dans emment(h)al ou t(h)alweg).
Wikipédia nous apprend que c'est un certain Joachim Neumann, pasteur et compositeur, qui baptisa cet endroit " vallée de l'homme nouveau". Il ne croyait pas si bien dire.
André est visiblement très attiré par les femmes, de manière très primaire voire animale. Sont-ce les 3% de gènes néandertaliens (cf. Svante Paabo) qui agissent sur son psychisme ?
Toujours est-il que de petites fesses en forme de pommes lui suffisent pour les croquer, oubliant un peu vite que sa femme enceinte de ses oeuvres l'attend à la maison depuis plusieurs semaines.
En lisant
La Vénus de la vallée mosane, j'ai pensé à ce merveilleux film d'Andrew Niccol Bienvenue à Gattaca (ce nom est composé des quatre acides aminés adénine, cytosine, guanine et thymine).
Évidemment, ce roman m' évoque aussi Sapiens de
Yuval Noah Harari, album que j'avais dévoré à sa sortie. Points communs entre ce livre et celui-ci : une réflexion très intéressante sur le métissage, l'absence de descendance linéaire, la coexistence entre plusieurs espèces humaines à un moment donné de l'aventure humaine ( Denisova, Luçon, Florès, Néandertal, Sapiens...).
Au-delà de l'enquête sur le gène responsable de la mort des mères en couche, ce roman est une oeuvre humaniste et sensible, romancée sur des bases scientifiques, apportant une saine réflexion en ces temps troublés sur l'Homme, qu'il soit derrière nous (nos ancêtres aujourd'hui disparus), en nous ( Néandertal) ou autour de nous (questions du métissage, des migrants, du "grand remplacement").
Chapeau l'artiste !