Citations sur Blond cendré (11)
Je le sais à présent, mon amour, que l'amour est le coma de tout être vivant.
Jamais il n'utilisait le mot Häflinge pour désigner les détenus, les considérant comme des Stücke, expression chère aux SS, des milliers de Stücke, des pièces, de vulgaires pièces estampillées d'un numéro, des pièces que l'on faisait fondre dans la cheminée.
Ne restait d’elle que la couleur trouvée en lui, ce blond cendré qui l’avait rendu libre .(…) Il sut alors qu’il avait bâti un sanctuaire pour chacune des femmes dont il avait profané la chevelure .Toutes reposaient dans son salon , toutes attendaient le moment où Maurizio restituerait aux vivants l’au-delà de leur beauté.
« Tu sais maintenant que comme grand-père devant le corps d'Alba, tu n'auras pas le courage de me suivre. Tu sais qu'un sentiment plus fort que moi t'oblige désormais à vivre. C'est peut-être ça l'amour, quelque chose qui t'oblige à vivre. »
« Dis-moi que je n'en finis plus de dormir, dis-moi que demain tu seras adossé au balcon comme au premier jour. Il ne neigeait pas ce matin-là, le soleil crépitait dans nos yeux, je ne reposais pas sur le canapé. Nous étions tous les deux en train de converser avec les fleurs. Que nous murmuraient-elles ces fleurs ? Moi, je t'aurais tout donné, le moindre pétale, mes racines en entier, et le goût de la terre qu'il me faudra avaler. Car je suis comme ceux des fosses, comme tous ceux que l'histoire a ensevelis, l'histoire qui se rappelle à moi. À nous. L'histoire de nos corps qui refusent de se séparer. Ton empreinte d'homme fossilisé dans ma chair. Parce que je te garde en moi. À jamais. Tout est si vivant quand je t'aime. »
Maurizio passa une main experte en démêlant les boucles d’Alba, repérant les
fourches rêches et ternes. Assise devant le miroir de la salle de bains, elle frissonna lorsque d’un sourire émerveillé il épointa la première mèche.
Nous étions tous les deux en train de converser avec les fleurs. Que nous murmuraient-elles ? En voulais-tu vraiment de mes fleurs ? Moi, je t’aurais tout donné, le moindre pétale, mes racines en entier, et le goût de la terre qu’il me faudra avaler. Car je suis comme ceux des fosses, comme tous ceux que l’histoire a ensevelis, l’histoire qui se rappelle à moi. A nous. L’histoire de nos corps qui refusent de se séparer. Ton empreinte d’homme fossilisée dans ma chair. Parce que je te garde en moi. A jamais. Tout est si vivant quand je t’aime.
Domani si, domani saremo insieme.
« « À Auschwitz il n'y avait qu'une seule couleur, murmura-t-il, celle de la cendre. » Le peintre le considéra avec émotion, puis lui dit avec douceur : « Chaque homme a le droit à une couleur, celle de sa liberté, il existe une infinie de couleurs pour chacun d'entre nous. Un jour, tu trouveras la tienne... » »
A l'image de la nature,il existait une infinie variété de blond,oui,la chevelure des femmes pouvait se fondre dans la douceur du miel,refléter les discrets scintillements du cuivre,éclater en des pétillements de blé,réfléchir l'ardeur du soleil,couler entre les doigts comme les nuances du sable.
La lumière de leur enfance rejaillirait,car la plupart d'entre elles avaient exhibé des boucles blondes,celles-la même qu'elles avaient vues rouler à leurs pieds,celles que Maurizio se proposait de leur restituer dans son salon de coiffure.