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Rue Pareille, à Lyon, les habitants du quartier se débattent dans une vie qui les étouffe, les isole, les oppresse, sous le regard acéré, mais aussi bienveillant de Susanna, une artiste originaire de la même rue. Fragments de vie pleins de mélancolie, morcelés par le temps mais liés par un même lieu, on fait connaissance, petit à petit, avec ces habitants, comme dans une vidéo qui commencerait par un plan rapproché pour finalement s'élargir progressivement et offrir une vue d'ensemble sur une séquence qui prendrait alors toute son ampleur. Elisa, Elisée, Angèle, Violette ou encore Jean-Albert sont tour à tour acteurs, puis figurants de cette jolie tranche de vie.


Avec ce premier roman, plein de finesse et de délicatesse, Dominique Paravel crée un lien subtil et ténu entre quelques habitants vivant dans le même environnement sans réellement se côtoyer. le lecteur se retrouve dans la position de spectateur et observe, silencieux, la scène de la vie quotidienne qui se joue sous ses yeux, faisant le lien au fur et à mesure entre chacun. Une envie persiste une fois la lecture achevée, celle de tout reprendre depuis le début afin de raccorder toutes les ficelles et de renouer les liens. Un joli exercice de style !
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C'est le type même de roman qui enthousiasme sur le moment, par sa forme originale… mais avec un peu de recul, je me demande ce que j'en ai retiré, ce qu'il me reste de cette lecture. Alors qu'il commençait bien, avec les habitants d'une rue tour à tour évoqués, la suite a été un peu plus confuse, avec des réflexions sur les raisons des licenciements économiques, sur l'art contemporain, sur l'exclusion… Pas inintéressant, mais pas un chef-d'oeuvre non plus.
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C'est un roman court qui m'a un peu déroutée mais que j'ai bien aimé même s'il est plutôt sombre.
C'est une galerie de portraits et il semblerait que le point commun à tous ces personnages revienne à un quartier de Lyon. Il y a aussi le fil rouge de la femme aux gants rouges qui montre qu'ils se sont croisés dans ses rues.
Plusieurs classes sociales et plusieurs âges et professions sont représentés, beaucoup de solitude et d'inquiétude pour le lendemain. Il y a aussi une dimension artistique presque fantastique qui se révèle à la fin. C'est intelligent mais je n'ai sans doute pas tout compris.
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Après avoir tellement aimé "Giratoire", il me fallait absolument me replonger dans l'univers et l'écriture de Dominique Paravel. Mais - petite inquiétude de lectrice - et si j'étais déçue par "Uniques", le premier roman qu'elle a écrit ?
Que non ! Mais alors que mille fois non !
J'ai eu la confirmation du talent de Dominique Paravel, ce talent si rare de pouvoir donner chair et sens à des formes littéraires inhabituelles et audacieuses qui mettent à la lumière des déchirures intimes, sociales, universelles que l'on choisit souvent de laisser dans l'ombre pour plus de confort.
Dans "Uniques", l'éclatement des faits et le nombre des personnages forment contraste avec l'unité de temps, le jour de l'Epiphanie, et de lieu, la rue Pareille à Lyon. Ce jour-là on se promène dans cette rue à nulle autre Pareille et pareille à tant d'autres et l'on y rencontre une vieille dame qui compte les quelques sous qui lui restent pour finir le mois, une jeune femme épuisée de l'inanité de son travail de démarchage téléphonique, une adolescente qui ne veut pas se savoir pauvre. On y croise Elisa, Violette, Jean-Albert, Elisée, Jani... toute une humanité réunie sous notre regard et sous celui de Susanna, l'artiste revenue pour un temps dans cette rue où, enfant, elle a vécu. C'est elle qui par son oeuvre provoque l'épiphanie, cette "prise de conscience soudaine et lumineuse" des solitudes et des détresses portées par ceux qui passent et s'arrêtent parfois sur ces trottoirs, devant nos yeux.
La force de l'écriture donne chair, sang et larmes à chacun de ces personnages dans des scènes réalistes ou oniriques. La construction joue des points de vue comme avec un tableau que l'on regarderait de tout près, détail après détail avant de les structurer tous ensemble dans une image entière que l'on complète enfin en y insérant la profondeur de champ du réel.
C'est un livre qui affûte le regard et l'esprit et qu'on lit la gorge serrée. Un livre remarquable !
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La rue Pareille, entre Rhône et Saône, est une petite rue du quartier Saint Vincent à Lyon qui commence rue De La Martinière et se termine rue Bouteille. C'est une rue courte et large, flanquée d'immeubles 1900. Elle est à proximité de l'Ecole Doisneau et possède aussi deux arches de pierre et une belle montée d'escaliers. Voici ce que nous dit le site "Rue de Lyon". La rue Pareille est un carrefour (oui, étrange pour une rue) où les gens se croisent, où leur vie commence ou prend fin. Elle est le lien ténu entre ses habitants qui y vivent ou y ont vécu et qui, s'ils ne se rencontrent pas vraiment, ont tous en commun une vie étouffante, pesante, solitaire, dure. Ils vivent dans un contexte économique et social difficile où règne les apparences et le profit. Une société qui a perdu de vue l'humain. Voici ce que nous dit Dominique Paravel.

Ce court roman se découpe en trois parties qui vont du particulier à une vue d'ensemble sur la société. Je n'ai pas trop aimé cette approche qui m'a donné une impression de précision puis de confusion et c'est déstabilisant ! Sont abordés : la déshumanisation dans le monde du travail, l'art contemporain et la marchandisation de l'art et enfin l'histoire du salariat.

Il y a ici toute une galerie de personnages et de tranches de vie, un constat amer de l'évolution d'un quartier et de l'évolution sociale en générale. Malgré la brièveté de ce roman, les personnages multiples sont assez bien développés et je me suis prise au jeu de les retrouver tout au long de l'histoire, qu'ils soient au premier plan du récit ou qu'un autre personnage les croise brièvement dans la rue.

Malgré un joli exercice de style, une forme originale, une écriture parfaitement équilibrée et le fait que l'histoire se passe dans ma ville chérie, je n'ai pas du tout accroché. Je me suis retrouvée en lectrice - spectatrice qui observe des scènes de vie du quotidien, qui plus est franchement pas gai! Je me suis ennuyée et mon imaginaire et mon optimisme n'avait pas leur place ici...
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C'est l'histoire de vies singulières en proie à la dureté de la vie moderne. Dont celle d'une émigrée italienne perdue dans un hypermarché. Ou bien celle d'une enfant exclue des groupes d'écoliers en raison d'un milieu social défavorisé. D'autres sont en proie à la solitude, ou à un contexte économique très difficile. Ces vies blessées vont se croiser l'espace d'un instant. Mais rien ne va réellement briser leur solitude ou leur détresse. L'auteur dresse un portrait assez dur de notre société contemporaine, où semblent régner l'individualisme, la consommation et le profit. Certes, il y a beaucoup d'éléments réalistes, et l'ensemble sonne juste. Mais à trop en faire, l'auteur tombe dans la caricature. Cependant, elle a le mérite de décrire les pensées des protagonistes, leur ressenti intérieur. Ils ne sont pas seulement des personnages en difficulté, caricature d'une situation donnée. Ils ont aussi une vie, une histoire, un vécu. Et l'auteur montre très bien cette complexité des personnages, qui sont plus que leur situation sociale, personnelle ou professionnelle. C'est vraiment un récit d'une grande humanité. Très original pour un premier roman, malgré les aspects caricaturaux parfois. Un grand merci à l'éditeur Serge Safran pour cette découverte. Et je lirais avec plaisir d'autres romans de ce nouvel auteur.
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Peut-on manier l'humour, de préférence grinçant, et s'essayer à la satire sociale et à la peinture des travers de nos contemporains ?

C'est à ce piège qu'échappe Dominique Paravel, qui signe son premier roman Uniques. le roman, divisé en trois parties, met en scène des personnages souffrant souvent de solitude, de mal-être au travail, de déclassement social. On trouve ainsi dans cette galerie de portraits Angèle vouée à la vente de forfaits téléphoniques et subissant à ce titre les affres du management moderne, la déshumanisation du monde du travail. Jean-Albert, pour sa part, est contraint de justifier l'injustifiable : des licenciements boursiers censés booster les revenus des actionnaires.

Dans la seconde partie, c'est la vie d'une artiste qui est décrite : ses rencontres à Lyon et à Paris, ses déceptions, ses conflits familiaux, ses réflexions sur le statut de la femme : « Déjà s'insinue en moi le goût de la terre. le corps des femmes est un capital qu'il faut entretenir sans relâche .Les vieilles camouflent leur chair flaccide sous des habits de jeunesse(…) Tôt ou tard, pourtant, elles finissent par abdiquer et apparaissent dans toute leur beauté indigne, bonnes à vivre, enfin. »
Il y a aussi, dans ce chapitre, toute une dénonciation de la situation de l'art contemporain, de l'artiste comme voie et moyen d'une médiatisation, d'une récupération. La confusion entretenue par certains milieux entre la culture et l'art est très pertinemment dénoncée ainsi qu'une certaine marchandisation de l'art .Le mécène auquel à affaire notre artiste s'appelle Paul Finault. (François Pinault ?)

Un des passages les plus cocasses de ce roman est celui durant lequel l'artiste, invitée au vernissage d'une exposition : « L'arrivée soudaine de ma galeriste, à peine descendue du train de Paris, change brutalement la configuration spatiale et sociale de la soirée. (…) Un à un, les critiques, commissaires d'exposition, élus locaux, viennent m'offrir leurs félicitations et propositions. (…) J'accueille, hébétée, le miracle. »
La troisième partie de ce roman est composée de différents portraits, d'arrêts sur image sur le monde social, sur l'histoire du salariat. Cette évocation ne tourne jamais à la démonstration, elle est toujours empreinte d'ironie, d'humour, de retenue. L'écriture du roman est dépouillée, le style direct, simple .L'ambiance générale de ce roman nous emporte ; elle nous séduit assez pour prédire à ce premier roman un parcours plus qu'honorable.

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Le résumé m'a interpellé lorsque j'arpentais les allées de la Fnac, puis j'ai débuté ma lecture et là les choses ont changées rapidement !

Le roman est très court puisque les trois parties du récit ne comptent que 128 pages, les chapitres sont la plupart du temps assez courts, mais jamais lecture ne m'a paru aussi longue et laborieuse. Les premiers chapitres m'ont intrigués, mais rapidement je me suis perdue, je voulais savoir qui est qui et qui fait quoi, mais l'auteure malgré un style agréable a été, à mon goût, assez brouillonne. Il n'est pas facile d'identifier le narrateur et de savoir si le temps est linéaire ou s'il y a des flashbacks..

Les personnages ne sont pas attachants, je n'ai pas su m'identifier à eux ou me projeter.. Je suis restée spectatrice du récit, j'ai terminé le roman dans la douleur et je me demande même si j'ai tout compris !

L'intention était bonne, mais les promesses n'ont pas été tenues pour moi.

J'ai été déçue et je ne pense pas relire quoi que ce soit de cette auteure de peur de ne pas accrocher un nouvelle fois. Si vous avez le courage de tenter l'aventure, allez-y sinon, passez votre chemin sans regret.
Lien : http://taste.for.troubles.ov..
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Ce livre est petit par le nombre de pages. Sa lecture peut donc se faire rapidement, facilement. Néanmoins, l'histoire n'est pas bâclée.
L'auteure nous retrace des tranches de vie d'habitants de Lyon. Ils ont plusieurs points en commun dont la rue dans laquelle ils habitent et l'extrême solitude de leur quotidien. En peu de pages, en peu de phrases, Dominique Paravel arrive à nous restituer les émotions, le vide ressentis par les protagonistes. Elle nous dépeint une société contemporaine qui devrait nous permettre de communiquer avec le monde entier mais ne fait que nous enfermer un peu plus sur nous-même.
Beaucoup de thèmes sont abordés au travers des différents portraits : la solitude liée à la vieillesse, la solitude liée à la séparation, la difficulté de nouer des liens, le harcèlement moral au travail ou à l'école, la précarité de nos emplois, l'absurdité de la société de consommation avec des magasins débordants de victuailles d'un côté et les personnes pauvres de l'autre.
La dernière partie est historique, comment cette rue est devenue ce qu'elle est. Bizarrement, je l'ai trouvée déplacée. Je l'aurais plus vue en préambule, un moyen de comprendre un peu mieux le type d'habitants qui se retrouvent dans ce quartier précis.
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Enfin terminé...il ne contient pourtant que 165 pages mais j'ai mis quasi 15 jours pour le lire. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire en elle même me demandant souvent où Dominique Paravel voulait en venir. Ce n'est qu'à la fin que j'ai compris.
Le livre est très bien écrit mais je l'ai trouvé maussade, gris, triste.
C'est sûrement ce qu'à voulu retranscrire l'auteur. Elle a décrit la vie, le ressentie de plusieurs habitants d'une même rue de Lyon, la rue Pareille. Elle a fait des croisements entre des personnages vivant dans la même rue et la même rue dans des tranches de vies différentes. Dominique PARAVEL dépeint la vie de gens souffrant de solitude, de mal-être au travail, de déclassement social. J'ai été assez touchée par les personnages d'Angèle et de Violette.
Ce qui m'a attiré en premier dans la 4e de couverture c'était le fait que tout se passait à Lyon , Ma ville ! Je me rappelle très bien ce quartier de Vaise qui était en effet triste, terme, gris. le paysage a donc très bien été retranscrit.
Néanmoins, je n'ai pas accroché plus que cela, trop sombre pour moi, un peu démoralisant même si l'on trouve quelques pointes d'humour.

Je tiens en tout cas à remercier Babelio pour avoir été choisie dans "Masse critique" et l'éditeur Serge Safran pour l'envoi du livre. Découverte d'un auteur à suivre.
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