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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Par quelle aberration de l'esprit peut-on se bercer du mythe d'une croissance infinie dans un monde fini? Pourtant, les politiciens de tout bord et de tous les pays n'ont que ce mot à la bouche depuis des décennies, croissance, croissance, croissance! Et le dogme économique souverain impose que tout soit quantifiable, chiffrable, autrement dit monétisable, d'où ce torrent de nombres qui se déversent quotidiennement sur nos cervelles conditionnées, résultats chiffrés que l'on invoque comme autant d'incantations, tel ce fameux PIB, dont l'auteur démontre fort bien la vacuité. Ce n'est pas là son seul mérite puisque dans son livre, il rappelle que le mur de la réalité se rapproche de plus en plus vite et le fracas n'en sera que plus grand. Je partage son avis sur cette première partie.
En revanche, je me dissocie de lui dans la seconde, et pourtant j'aimerais tellement qu'il ait raison. Je peine à croire en effet que sur le terrain, les initiatives lilliputiennes puissent prospérer au point de changer le cours des choses à l'échelle de la planète toute entière. Notre civilisation est fondée sur le saccage de l'environnement au nom du sacro-saint profit à court terme. Elle est singulière en ce sens qu'elle crée les conditions de son propre anéantissement, phénomène nouveau dans la longue histoire de l'humanité où, jusqu'alors, les empires s'effondraient sous les coups de la guerre contre des ennemis venus d'ailleurs. Ici, l'ennemi est en nous, omniprésent dans l'empire universel du néolibéralisme. Les "idées gadgets" du genre "je vais sauver le monde parce que je cultive un jardin solidaire en bas de chez moi et je mets en commun ma caisse à outil à disposition des voisins" sont sympathiques, mais elles me paraissent tellement dérisoires face à l'ampleur de la catastrophe en cours. Aussi ai-je bien peur que ce livre ne soit qu'un nouveau coup d'épée dans l'eau, une eau de plus en plus rare, gaspillage et désordre climatique obligent. Les choses ne changeront vraiment que lorsque les ressources auront été épuisées, qu'un été en Bretagne à 45°C sera banal ,que les Côtes d'Armor et le bassin parisien auront disparu sous les flots. Les survivants n'auront alors d'autre choix que de se montrer plus respectueux de ce nouvel environnement.
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Le constat est, encore une fois j'ai envie de dire, implacable. Je n'avais pas besoin de ce livre pour en être convaincu. D'autres l'ont déjà dit, écrit, même prouvé. On se demande d'ailleurs comment il se fait qu'on en soit toujours là, à devoir aligner les chiffres accablants pour convaincre. Timothée Parrique le fait d'ailleurs très bien, de manière approfondie, et agrémentée de métaphores drôles et éloquentes. L'immobilisme ambiant des dirigeants, des médias, et plus simplement des gens en devient choquant.
L'auteur semble pourtant croire que quelque chose est en marche. Il a l'air persuadé que son modèle alternatif basé sur un équilibre (économie stationnaire) qui serait acquis volontairement et démocratiquement a une chance. J'ai peine à le croire, tant on n'en prend pas la direction, tant les réflexes toxiques sont ancrés, et tant cela nécessite un haut degré de domptage de la nature humaine. bien que les exemples de solution sont présentés comme très concrets, je ne peux m'empêcher de les qualifier d'utopie.
Il va sans dire que cet ouvrage qui enfonce le clou est utile, comme tous les autres, et on ne peut reprocher à l'auteur de rester trop vague sur les solutions. Mon avis est qu'il a raison, puisons dans ses idées pour "essayer quelque chose" quitte à ajuster, revenir en arrière. L'immobilisme n'est plus permis.
Un dernier petit commentaire sur le terme "décroissance" qu'il défend bec et ongle : appelons un chat un chat. Pas tout-à-fait d'accord. "décroissance économique", alors. Et ce n'est pas un pléonasme : une population peut décroître, une notoriété, une taille, etc... "Croître" est associé à une notion positive, de vie, de progression (on croît en taille depuis sa naissance, on décroît au crépuscule de sa vie). Décroître a automatiquement une connotation opposée, négative. On doit plutôt voir la décroissance (économique) comme "croissance de la qualité de vie" car c'est bien la croissance économique par l'asservissement au PIB qui constitue la principale source de tous les malheurs de la terre (après en avoir fait le bonheur pour permettre d'atteindre un degré suffisant de confort au siècle dernier, je n'en disconviens pas).
Appelons cela un "ajustement".
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L'effort de synthèse est louable et de très grande qualité, notamment sur la première partie qui déconstruit les idées reçues sur la croissance.

Au-delà, globalement assez déçu de ce livre qu'on m'a tant vanté, mais qui reste superficiel dans ses propositions. Parrique énonce beaucoup de lieux communs et se limite à expliquer qu'il suffirait de quitter son bullshit job, introduire de la démocratie directe dans les boîtes, les transformer en coopératives à mission, réduire le temps de travail et le tour est joué pour atteindre une économie stationnaire. Un peu léger quand même... Comment financer l'Etat-providence, la transition énergétique ou l'aide au développement sans logiques capitalistiques? Doit-on maintenir un complexe militaro-industriel dans ces conditions ? Comment faire si les autres pays ne veulent pas adhérer à un tel modèle ? Si les riches se cassent ? Comment repenser l'organisation des territoires français dans ce nouveau paradigme ? Comment faire bifurquer volontairement les millions de marketteux, de communiquants, et autres employés de bullshitjobs, qui n'ont pas pour seul plaisir dans la vie de lire des livres, débattre de politique, et jouer à des jeux sociétés ?

Beaucoup de questions se posent concrètement aujourd'hui concernant les "chemins de transition" à adopter. Face à ces défis, "Ralentir ou périr" reste dans les déclarations de bonnes intentions. Certes, Parrique justifie lui-même que les propositions sont nombreuses, que ce livre est donc une grande introduction à la littérature fleuve sur la décroissance rendue accessible, digeste et concrète auprès des non-initiés grâce à sa plume et son style. Mais je reste dans l'expectative pour savoir si ce livre pourra justement convaincre au-delà des cercles de l'Académie du Climat.
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