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Critique de Arimbo


Une relecture de ce petit livre d'entretien de l'historien Michel Pastoureau avec le journaliste Dominique Simonnet.
Michel Pastoureau historien spécialiste du Moyen- Age et plus spécialement de l'héraldique, a aussi publié depuis 2000 des livres passionnants sur l'histoire des couleurs, à commencer par le bleu en 2000, pour finir en 2022 par le blanc, livres denses dont je n'ai lu que ceux consacrés au bleu, au vert et au noir.

Ce petit livre, qui se lit rapidement, est en quelque sorte un résumé des autres. Il se présente sous forme d'un entretien au style alerte et simple.

Michel Pastoureau y donne ce que les couleurs bleu, vert, jaune, rouge, noir et blanc, ont voulu dire par le passé, ce qu'elles signifient maintenant, aussi que leur symbolique varie selon les pays de la planète. Ainsi le jaune qui a plutôt mauvaise réputation en Occident est apprécié au Japon.

Il fait aussi une mise au point et démonte le concept pseudo-scientifique que l'on nous enseignait de mon temps, à savoir que blanc et noir n'étaient pas des couleurs, qu'il y avait les couleurs primaires bleu, jaune, rouge, les « pures », et puis les dites secondaires, violet, orange, vert, les « métisses ». Certes, on peut les obtenir en mélangeant les couleurs primaires, ainsi jaune et bleu pour le vert, mais elles ont une existence indiscutable,k des longueurs d'onde bien à elles pour ce qui concerne les couleurs bleue, verte, jaune, rouge, on peut les voir lors de la décomposition de la lumière solaire par un prisme.

On y apprend aussi en quelques pages des tas de choses, par exemple que le bleu avait mauvaise réputation dans l'Antiquité, considéré comme la couleur des personnes fausses ou dépravées, mais qu'à partir du 12ème siècle,le culte marial a conduit à la promotion du bleu, que cette couleur reste toujours la préférée dans la population occidentale. Que les couleurs ont souvent une symbolique ambivalente. Ainsi le noir à la fois couleur du diable a une certaine époque (tout comme le rouge), mais qui sera vu (comme toutes les teintes sombres) comme le signe du dépouillement, de la sobriété par la Réforme protestante, en opposition à la magnificence, le tape-à-l'oeil des couleurs des ornements de l'Eglise catholique.

Mr Pastoureau explique aussi comment des découvertes, des progrès techniques, ont facilité l'utilisation de telle ou telle couleur.

Chaque chapitre du livre d'entretien traite d'une des 6 couleurs.
Puis vient le tour des demi-couleurs, violet, orange, marron, rose, pas très aimées, à l'exception peut-être du rose, et même détestées comme le marron ou le brun.
Et puis la palette de toutes les nuances dont on apprend que notre oeil ne peut en distinguer que 180 à 200, et pour lesquelles les appellations font souvent appel aux noms de fleurs ou de fruits, ou à des noms plus fantaisistes..

En conclusion, un livre plaisant, que l'on peut considéré comme une introduction aux livres plus complets et remarquables consacrés à chacune des 6 couleurs.
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