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Critique de 974JerLab34


« La Fabrique de la terreur » est un roman habilement construit malgré la multitude des lieux et des personnages qui sont cités. le fait que le cadre géopolitique corresponde à la triste réalité de ces années 2010/2015 facilite la compréhension. Certains protagonistes de ce roman (Merah, Kouachi, Colibaly, Abdeslam, Ben Ali, Kadhafi, el-Assad, Hollande, Sarkozy) sont évidemment connus des lecteurs, comme les termes DCRI, DGSE, Ennhdha ou CNT. Et si, par hasard, vous avez quelques lacunes, un glossaire et une chronologie de ces « anni horribiles » placés en fin de livre, vous aideront grandement. le livre reflète les débats qui enflammèrent l'opinion publique au sujet du terrorisme, rappelle les liaisons dangereuses entre certains despotes du Sud et nos dirigeants français et revient sur les erreurs des services de renseignements occidentaux. Les autres personnages du roman sont fictifs, même si l'on se doute que certains sont inspirés par de « vraies » personnes. Ces personnages contribuent à porter un éclairage sur les ressorts intimes qui amènent à rejoindre le djihad ou au contraire à lutter contre lui, mais aussi sur la façon dont les événements historiques influent sur nos vies.
Frédéric Paulin sait parfaitement décrire les événements et développer des intrigues. Les cinquante dernières pages offrent un exemple assez frappant de symbiose réussie entre fiction et reportage. J'ai apprécié ce livre et pourtant, je suis un peu frustré… Il est habituellement convenu de regretter que certains livres soient des pavés, sous-entendu, des livres trop longs. Et bien, dans le cas de cette « Fabrique de la terreur », j'ai le sentiment inverse, j'aurais volontiers signé pour 800 au lieu de 400 pages. La concision de certains passages sur des événements tels que la chute de Ben Ali ou celle de Khadafi donnait un côté trop « Que sais-je ?» au récit. Dans la même veine, si j'ai trouvé l'évolution des rapports dans la famille Benlazar suffisamment étayée, j'ai, en revanche, trouvé que les engagements de Simon et ses échanges souffraient de la comparaison avec le livre de Karine Tuil «La décision».
J'ai quelques remords à émettre un avis tempéré lorsque l'auteur est indéniablement talentueux et surtout lorsqu'il est aisé de l'imaginer passant des milliers d'heures à accumuler une documentation précise sur une thématique aussi sensible. Mais les pages sombres qui sont décrites dans le roman ont eu une telle importance dans nos vies personnelles ou nos parcours professionnels que je permets cette forme d'indélicatesse.
C'est donc avec sincérité et malgré les réserves émises, que j'espère que vous vous plongerez dans « La fabrique de la terreur » qui mérite mieux que les quelques centaines de lecteurs sur Babélio. Croyez-bien, que je serais ravi que vous me fassiez part de votre légitime réprobation pour ma sévérité.
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