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Critique de ASDevriese


Touchée en plein coeur par « Un Si petit oiseau » de Marie Pavlenko

C'était ma semaine de chance. Je venais de gagner - et de relire ¬- « Tu es mon Soleil » grâce à @Lamareauxmots quand j'ai également eu l'heur de remporter « Un si petit oiseau » via @Babelio. Moult péripéties postales plus tard, je l'ai finalement reçu… après sa sortie en librairie. Qu'à cela ne tienne, je me suis jetée dessus et n'en ai fait qu'une bouchée. Quelle bouchée ! Je me pourlèche encore.

Spaghetti d'or ! comme dirait Débo.
Encore une pépite. Juste. Poignante.

400 pages d'émotion pure qui nous baladent du rire aux larmes, un exercice pour lequel l'autrice excelle. [En parlant d'autrice, mon féminisme exulta à la vue de cette mention sur la couverture. C'était un petit bonbon supplémentaire. D'ailleurs mon seul bémol est ladite couverture que je n'aime pas ce qui n'entame en rien le contenu. Tout va bien donc.]

Sans fausse pudeur, sans jamais tomber dans un voyeurisme qu'elle dénonce par ailleurs avec délicatesse, Marie Pavlenko brosse de calvaire d'Abi, jeune aspirante vétérinaire dont la vie explose en miettes suite à la perte de son bras droit (et le premier qui dit « heureusement, elle était gauchère » se prend une baigne 😊).

La gestion quotidienne et émotionnelle de son corps amputé et du moignon-rognon est tantôt drôle, tendre, tantôt d'une crudité salvatrice. Flanquée de personnages remarquables, Abi trace sa route à une main. Elle apprend à se faire une amie de celle qui lui reste plutôt que de se focaliser sur l'absente, la morte, le fantôme déchiqueté qui la torture et l'oblige à se bourrer de médocs abrutissants. Vous ai-je déjà dit combien j'aime les personnages déjantés de Marie Pavlenko ? [sans doute ici] Accompagnée de sa mère d'un dévouement à toute épreuve, de son père touchant de joie de vivre avec ses blagues pourries et sa planche à découper qui change tout, de sa tante complètement déjantée mais si juste, Abi essaie de ne pas couler, de ne pas se brouiller avec sa soeur.

Et puis il y a Aurèle et la romance… J'adore les histoires d'amour. Je le confesse. J'en sors aussi ensorcelée qu'avec Saskia, Marjane ou Déborah.

Je sais, je suis un peu dithyrambique mais c'est sincère. D'autant que dans la vraie vie, j'ai travaillé deux ans auprès d'une collègue qui a vécu un drame similaire que je n'ai jamais osé aborder avec elle. J'ai commis l'une ou l'autre bourde qui ont pu lui compliquer la tâche et pour lesquelles je m'en veux encore. A travers Abi, j'ai reconnu des situations quotidiennes infernales que j'avais effleurées en tentant de comprendre un peu la vie de cette collègue aux cheveux courts et aux manches longues qui jamais, au grand jamais, ne se plaint.

Je terminerai sur une note très perso : comme je vous le disais, les aléas postaux m'ont conduite à recevoir deux exemplaires. Etant donné que je l'ai lu sur un lit d'hôpital du service pédiatrique (pour veiller mon petiot de 9 mois), je me suis dit que je ferai don de cet exemplaire à la bibliothèque dudit service. Comme l'écrit l'autrice dans le mot qui accompagnait le roman : « un livre peut changer une vie. Abi puise courage et espoir dans les récits de Blaise Cendrars ». J'espère qu'un jour, un enfant, un ado malade, une soeur, une tante, un parent dépassé trouveront dans « Un si petit oiseau » « son semblable, son frère ».


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