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Critique de itculture


Présence de Paul Pavlowich à l'émission La grande librairie le 02 février 2023 ; il a 81 ans et vient témoigner de son récit dont l'élaboration a débuté il y a environ 10 ans : « Après les aventures d'Émile Ajar, plus de quarante années se sont écoulées, durant lesquelles j'ai dû vivre. Avant qu'il ne soit trop tard, j'ai décidé d'assembler les souvenirs de ceux que j'ai aimés et qui ont disparu ». Pour la mise en pages du concentré de souvenirs de sa vie, dont ceux avec un surdoué de la littérature avec qui la proximité affective, parce que familiale, fut au sommet du rocambolesque, 465 pages ne démentiront pas l'intensité du contenu.
Les premières images retour en arrière sont en noir et blanc, 1959. JP Belmondo meurt sur l'asphalte du Boulevard Raspail. Jean Seberg, 21 ans, éclatante de jeunesse et de beauté débute sa romance amoureuse avec l'homme qui deviendra son époux, Romain Gary, encore Consul de France à Los Angeles.
Page 461 : « La tombe de Jean Seberg reste une de mes étapes. J'y retourne à chacun de mes passages à Paris ».
Dans cet espace temps, les personnages cheminent, conduisent leur destin, sont parfois malmenés par les événements, mais chacun continue, jusqu'au renoncement fatal de deux d'entre eux.
L'arbre généalogique des familles Owczynski-Kacew-Pavlowitch représenté en fin de volume, est l'indicateur indispensable à la compréhension des générations du clan des « rescapés » des ghettos. Plus ou moins cabossés, en recherche de légitimité sur le sol français, voire de leur identité, ils transmettront, car c'est aussi cela le rôle du groupe lié par l'histoire familiale. Sans jamais se le dire, ils s'aiment, et Paul les aime. Il leur accorde ainsi de longs et nombreux passages dans ses souvenirs ; Romain et Jean y auront une place centrale ; il n'oublie pas la présence de Lesley et sa charge dans le couple Gary-Blanch ; sans oublier Annie, son épouse à qui il dédie l'ouvrage.
Paul Pavlowitch est un conteur, un passeur de mémoire. Dans cette rétrospective lucide et tendre, sincère et lumineuse, il ne règle pas de comptes, sauf avec une certaine caste de critiques littéraires qui démolissaient quasi systématiquement le dernier Gary à sa sortie, et malgré l'épisode Ajar dans lequel il fut l'acteur volontaire, happé car manipulé et parfois malmené.
Pour ceux qui n'ont pas lu son premier opus « L'homme que l'on croyaitAjar » écrit en 1981 après le décès de Romain où il expose longuement l'épisode du livre « Pseudo », ils le retrouveront dans celui-ci car il l'a reproduit à l'identique, un copié-collé d'une vingtaine de pages. Signe que toute l'aventure « Pseudo » a fortement déstabilisé et humilié, non pas Emile Ajar, mais Paul Pavlowitch. Romain s'en est-il excusé ?

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