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Citations sur Nellie, tome 4 : Conspiration (10)

Le mot « progrès » n’aura aucun sens tant qu’il y aura des enfants malheureux. Albert Einstein
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La duchesse a fait une entrée remarquée, habillée comme une caricature de jeune fille se rendant à un pique-nique. J’ai retenu un éclat de rire. L’ombrelle de dentelle à la main, le chapeau de paille retenu sous le menton par un énorme noeud de chiffon, elle m’a paru ridicule.

Son corset était si serré que sa poitrine semblait sur le point d’exploser. En observant les femmes dans la salle, j’ai découvert qu’elles jouaient toutes le même rôle. Un personnage étrange que je ne pouvais pas comprendre. Elles s’enfonçaient dans le maniérisme, dans la superficialité. Elles devaient prendre un temps fou chaque matin pour peaufiner cette image artificielle d’un romantisme désuet.

Mes yeux ont croisé ceux d’Henri. Il essayait de ne pas rire, lui aussi.

— Nous aurons des oeufs bien frais ce matin, ai-je annoncé.

Il a ri doucement, ses yeux brillaient en m’observant. Il avait eu le même souvenir que moi : notre poulailler au camp, où j’avais imaginé une cour avec des duchesses et des marquises.

Dans son regard, je percevais encore les traces de ce moment passé quand il a tiré la chaise pour aider la duchesse à s’installer. Je savais qu’il ne la considérerait plus de la même façon.
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Cher Armand,

J’ai appris qu’une de mes tantes était très malade en
Guadeloupe. Elle vit seule et a réclamé mon aide d’urgence.
Je suis désolée. Comme je ne voulais pas rater le bateau,
je n’ai pas eu le temps de te prévenir. Ne t’inquiète pas,
je vais rester très prudente. Je te tiendrai informé.

Nellie

J’espérais que ce message suffirait pour qu’Armand me laisse tranquille quelques jours. Je n’avais pas envisagé que le prince découvrirait vite que je voyageais sur le même bateau qu’Henri.
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Justement, je me demandais où j’allais dormir. Le
lit de la cabine d’Henri me semblait assez large pour
deux, mais je n’étais pas prête à le partager avec mon
compagnon. Kim et Margot m’avaient expliqué les
règles dans les relations amoureuses de ce monde et
j’avais l’intention de les respecter.

S’embrasser sur la bouche constituait un acte très
intime et admis seulement dans le cadre d’une relation considérée comme sérieuse. Nous pouvions avoir
des rapports sexuels, mais seulement une fois que le
couple avait annoncé son engagement de façon officielle, ce qui équivalait à une promesse de mariage.

Il n’y avait pas de divan où j’aurais pu dormir. Le
fauteuil n’était pas assez grand. Sinon le mobilier de la
cabine se résumait à un petit bureau d’angle et à une
chaise en bois.

Une salle de bain minuscule quoique complète
occupait tout un coin. Lorsqu’on prenait une douche,
la cuvette des toilettes et le lavabo se retrouvaient inondés, mais cette économie d’espace était bien imaginée.
Puisqu’il s’agissait d’une cabine de luxe, le lit était
haut et épais d’une trentaine de centimètres. Henri a
déclaré que nous allions le séparer. Il allait dormir en
haut, sur le sommier, et moi, au sol, sur le matelas. Je
serais la plus gâtée des deux.
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Si toute ma jeunesse s’était déroulée dans le lieu A
et que ma famille y vivait toujours, pouvais-je m’abandonner à un amour dans un monde parallèle? Je me
sentais de plus en plus chez moi dans ce Kébec, mais
pour combien de temps? Est-ce qu’un jour viendrait
où je ne pourrais plus supporter mon exil?
En attendant de faire le bilan de mes émotions, il
me fallait trouver les mots qui calmeraient Armand.
Je devais penser à notre sécurité, à Henri et à moi, et
convaincre le prince héritier qu’il n’avait pas à intervenir.
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Pour la première fois, l’affection d’Armand m’inquiétait. De quoi avais-je peur exactement? Le prince
m’aimait et il m’avait toujours témoigné de la gentillesse. Ce qui me troublait, tout à coup, c’était l’étendue de son pouvoir. Il pouvait décider de mon retour, de mon destin, de ma vie.
Même si j’avais passé des moments très heureux
avec Armand, je ne savais toujours pas qui il était
vraiment. Il s’agissait d’un jeune homme tendre et
affectueux, qui dégageait beaucoup de charme. Il
m’avait même sauvé la vie. Par contre, ce qu’il aimait,
ce dont il rêvait, je n’en avais aucune idée.
Quel homme deviendrait-il maintenant qu’il détenait tous les pouvoirs? Difficile à évaluer pour l’instant.
De toute façon, selon moi, les sentiments qui nous
unissaient ne l’autorisaient pas à décider de mon avenir.
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Je n’ai pas analysé les risques et les conséquences,
je voulais simplement continuer. J’avais le sentiment
de me trouver exactement là où je désirais être.
En plus, j’étais déterminée à me rendre utile. Si les
documents qu’Henri cherchait pouvaient contribuer
à améliorer le sort de mes amis des tunnels ou du camp
des républicains, je devais absolument poursuivre
cette aventure !
Quelle belle excuse ! Je voulais croire que ma décision reposait sur l’altruisme et venait de mon désir
d’aider mes amis, alors qu’en réalité je souhaitais passer du temps auprès d’Henri. Je n’étais tout simplement pas encore prête à l’admettre.
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Je ne disposais d’aucun bagage, seulement de mon
petit sac qui ne contenait presque rien : mes papiers,
un rouge à lèvres, une brosse et quelques trucs que
j’avais glissés dedans sans trop y réfléchir.

Heureusement, comme Henri connaissait le capitaine du navire, ils ont pu arriver rapidement à une entente. Henri s’est occupé de mon billet. Sans lui,
je ne sais pas ce que l’équipage aurait décidé à mon sujet.
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« Il s’agit d’un geste manqué », me répétait Henri en se
moquant gentiment de moi. Il affirmait qu’au fond de
moi je souhaitais effectuer ce voyage. J’étais montée à
bord, au risque de ne pas pouvoir redescendre avant
que le bateau quitte le quai, parce que j’avais écouté la
petite voix de mon subconscient qui avait décidé à ma
place.
Je ne savais pas s’il avait raison ou si ma promesse
faite à Cécile m’avait guidée. Elle m’avait donné une
clé à remettre sans faute à Henri, une clé d’une importance capitale. De toute façon, il ne servait à rien de
trouver des raisons de ma présence sur le bateau puis-
que maintenant je voguais bel et bien vers les Antilles
avec Henri.
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Je lisais ces messages alors qu’il était déjà trop tard. Je
ne savais pas que les deux frères s’écrivaient toujours.
Si je l’avais appris plus tôt, j’aurais pu essayer d’empêcher le drame.

Pourtant, j’aurais dû me douter que les princes discutaient entre eux, mais j’ai préféré croire que tout se déroulait sans encombre.

Je n’ai pas su poser les questions importantes quand je l’aurais dû. Je n’avais manifestement pas choisi les bonnes priorités, sinon j’aurais compris bien avant que le chemin que nous avions emprunté
nous conduisait vers un précipice
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