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Critique de Philemont


1974 est le premier tome d'une tétralogie consacrée au Yorkshire, comté au nord-est du Royaume-Uni. Dans cette première moitié des années 1970 une fillette y est enlevée. Tout le dispositif policier et médiatique se met rapidement en place, même si tout le monde est persuadé qu'elle est d'ores et déjà morte. de fait son corps est retrouvé crucifié, avec les ailes blanches d'un cygne cousues dans le dos. le sang faisant vendre, un tel acte est une aubaine pour les journalistes, et notamment Edward Dunford, qui voit là l'opportunité de prendre l'ascendant sur son rival Jack Whitehead. C'est ainsi que son enquête le conduit à faire le lien avec d'autres disparitions et à l'implication de notables locaux véreux...

Ce qui frappe dès les premières lignes de 1974 c'est le style. La prose de David PEACE est brute, voire brutale, et sans fioritures. Il nous plonge littéralement dans l'esprit d'Edward Dunford, le narrateur, et l'on remarque très vite qu'il ne contient pas grand chose de reluisant. Par ailleurs il est sous-entendu que le lecteur a une parfaite connaissance du contexte et qu'il n'ait nul besoin de présenter les personnages, de planter le décor ou encore d'expliciter certaines allusions elliptiques. A bien des égards, cette technique narrative ne sera pas sans rappeler celle que James ELLROY adoptera à partir de 1991 avec White Jazz.

Le roman n'est donc pas facile à lire et demande une attention de tous les instants. Cette difficulté est d'autant plus forte que le lecteur aura bien du mal à s'attacher à un quelconque personnage. Même Dunford n'a rien pour lui ; c'est un arriviste, froid et cynique, pour qui même l'enterrement de son père est une corvée qui vient contrecarrer son plan de carrière. PEACE n'accorde en fait aucun crédit à l'humanité dans son roman. Tout y est violent, froidement réaliste, et souvent confus. Pour les lecteurs avertis c'est incontestablement un modèle de roman noir.
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