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Critique de Cigale17


Michèle Pedinielli délocalise, si on peut dire. La dernière enquête de Ghjulia Boccanera (prononcez Diou, comme tout le monde), détective privée, se déroule en Corse, dans l'île où elle a vécu avec le commandant Joseph Santucci, maintenant son ex. C'est lui qui est venu la voir, au petit matin, pour lui annoncer un vrai drame : Letizia est morte. On a retrouvé son corps carbonisé dans le coffre d'une voiture. Letizia, c'est la nièce de Jo, celle que Diou a pris dans ses bras quand c'était encore un bébé, celle qui venait sur ses genoux pour écouter des histoires. Letizia avait vingt-six ans, elle était journaliste, elle avait épousé Jean Noël, un journaliste sportif. Jo ne peut pas enquêter sur place, il aura les mains liées, et en plus, il craint des tiraillements entre les gendarmes et les policiers. Diou peut-elle faire quelque chose ? Bien sûr, il est évident qu'elle ne sera pas toujours bien reçue…
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Amateurs de thrillers trépidants, ce bon polar n'est pas pour vous. L'enquête prend son temps, l'ambiance se construit petit à petit. Il faut apprivoiser les habitants, d'autant que les questions de Diou dérangent parfois. Et puis on est en Corse, une terre de taiseux. Diou connaît bien pourtant : elle y a vécu avec Jo, et sa famille est originaire d'une vallée voisine, mais il y a longtemps qu'elle n'est pas venue. Elle a perdu certaines manières de se comporter, elle a parfois l'impression d'être une intruse, mais elle saura s'attirer les sympathies et se faire accepter.
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J'ai retrouvé Diou avec beaucoup de plaisir. J'aime vraiment son ton, son humour, sa lucidité envers elle-même, et le regard critique et clairvoyant qu'elle pose sur les gens et sur les événements. C'est valable pour l'image qu'elle nous donne de la Corse, de ses paysages d'hiver, de cette île désertée par les touristes, mais pas par les spéculateurs ni les trafiquants d'oliviers millénaires. On ne retrouve Dan, le coloc gay de Diou, qu'au téléphone, et j'avoue qu'il m'a manqué ! En revanche, on rencontre un octogénaire fort sympathique, amateur de poésie, qui amène une vraie respiration dans cette sombre histoire. La Patience de l'immortelle est un bon roman, avec un final déroutant qui laisse Diou aux prises avec un terrible dilemme.
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