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Citations sur L'Argent (35)

Je leur dis : pourquoi voulez-vous exercer un gouvernement des esprits. Et comme tous les autres pourquoi voulez-vous exercer un gouvernement temporel des esprits. Pourquoi voulez-vous avoir une politique, et l'imposer. Pourquoi voulez-vous avoir une métaphysique, et l'imposer. Pourquoi voulez-vous avoir un système quelconque, et l'imposer.
Vous êtes faits pour apprendre à lire, à écrire et à compter. Apprenez-leur donc à lire, à écrire et à compter. Ce n'est pas seulement très utile. Ce n'est pas seulement très honorable. C'est la base de tout. Il sait ses quatre règles, disait-on de quelqu'un quand j'étais petit. Qu'ils nous apprennent donc nos quatre règles. Je ne veux pas jouer sur les mots, mais sans parler d'écrire ce serait déjà un grand progrès, (puisque nous sommes dans un système du progrès), que d'avoir, que d'être un peuple qui saurait lire et qui saurait compter.
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Je ne comprends pas qu'il y ait une question des instituteurs. D'abord, s'ils étaient restés des maîtres d'école tout ça ne serait pas arrivé. Qu'ils fassent donc l'école, il n'y a rien de plus beau au monde.
Qu'ils ne s'y trompent pas, ils ont le plus beau métier du monde. Eux seuls ont des élèves. (Eux et les professeurs de l'enseignement secondaire.) Les autres ont des disciples. Les autres, c'est les professeurs de l'enseignement supérieur. Et c'est, hélas, l'écrivain.
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Et ce bonheur, ce climat de bonheur. Évidemment on ne vivait point encore dans l'égalité. On n'y pensait même pas, à l'égalité, j'entends à une égalité sociale. Une inégalité commune, communément acceptée, une inégalité générale, un ordre, une hiérarchie qui paraissait naturelle ne faisait qu'étager les différents niveaux d'un commun bonheur. On ne parle aujourd'hui que de l'égalité. Et nous vivons dans la plus monstrueuse inégalité économique que l'on n'ait jamais vue dans l'histoire du monde. On vivait alors. On avait des enfants. Ils n'avaient aucunement cette impression que nous avons d'être au bagne. Ils n'avaient pas comme nous cette impression d'un étranglement économique, d'un collier de fer qui tient à la gorge et qui se serre tous les jours d'un cran.
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Ils disaient en riant, et pour embêter les curés, que travailler c'est prier, et ils ne croyaient pas si bien dire.
Tant leur travail était une prière. Et l'atelier un oratoire.
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Car on ne saurait trop le redire. Tout le mal est venu de la bourgeoisie. Toute l'aberration, tout le crime. C'est la bourgeoisie capitaliste qui a infecté le peuple. Et elle l'a précisément infecté d'esprit bourgeois et capitaliste.
Je dis expressément la bourgeoisie capitaliste et la grosse bourgeoisie. La bourgeoisie laborieuse au contraire, la petite bourgeoisie est devenue la classe la plus malheureuse de toutes les classes sociales, la seule aujourd'hui qui travaille réellement, la seule qui par suite ait conservé intactes les vertus ouvrières, et pour sa récompense la seule enfin qui vive réellement dans la misère. Elle seule a tenu le coup, on se demande par quel miracle, elle seule tient encore le coup, et s'il y a quelque rétablissement, c'est que c'est elle qui aura conservé le statut.
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La République et l'Église nous distribuaient des enseignements diamétralement opposés. Qu'importait, pourvu que ce fussent des enseignements. Il y a dans l'enseignement et dans l'enfance quelque chose de si sacré, il y a dans cette première ouverture des yeux de l'enfant sur le monde, il y a dans ce premier regard quelque chose de si religieux que ces deux enseignements se liaient dans nos cœurs et que nous savons bien qu'ils y resteront éternellement liés. Nous aimions l'Église et la République ensemble, et nous les aimions d'un même cœur, et c'était un cœur d'enfant, et pour nous c'était le vaste monde, et nos deux amours, la gloire et la foi, et pour nous c'était le nouveau monde.
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Encore un mot que je n'aime pas, mais enfin la vie même requiert la liberté. Une revue n'est vivante que si elle mécontente chaque fois un bon cinquième de ses abonnés. La justice consiste seulement à ce que ce ne soient pas toujours les mêmes, qui soient dans le cinquième. Autrement, je veux dire quand on s'applique à ne mécontenter personne, on tombe dans le système de ces énormes revues qui perdent des millions, ou qui en gagnent, pour ne rien dire. Ou plutôt à ne rien dire.
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C'est dire par conséquent que le plus beau métier du monde, après le métier de parent, (et d'ailleurs c'est le métier le plus apparenté au métier de parent), c'est le métier de maître d'école et c'est le métier de professeur de lycée. Ou si vous préférez c'est le métier d'instituteur et c'est le métier de professeur de l'enseignement secondaire. Mais alors que les instituteurs se contentent donc de ce qu'il y a de plus beau. Et qu'ils ne cherchent point à leur tour à expliquer, à inventer, à exercer un gouvernement spirituel ; et un gouvernement temporel des esprits. Ce serait aspirer à descendre. C'est à ce jeu précisément que les curés ont perdu la France. Il n'est peut-être pas très indiqué que par le même jeu les instituteurs la perdent à leur tour. Il faut se faire à cette idée que nous sommes un peuple libre. Si les curés s'étaient astreints, et limités, à leur ministère, le peuple des paroisses serait encore serré autour d'eux. Tant que les instituteurs enseigneront à nos enfants la règle de trois, et surtout la preuve par neuf, ils seront des citoyens considérés.
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Il n'y a un peu d'aisance, dans le monde moderne, que pour ceux qui ne travaillent pas.
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Monsieur Naudy me rattrapa si je puis dire par la peau du cou et avec une bourse municipale me fit entrer en sixième à Pâques, dans l'excellente sixième de Monsieur Guerrier. Il faut qu'il fasse du latin, avait-il dit [...] Ce que fut pour moi cette entrée dans cette sixième à Pâques, l'étonnement, la nouveauté devant rosa, rosae, l'ouverture de tout un monde, tout autre, de tout un nouveau monde, voilà ce qu'il faudrait dire, mais voilà ce qui m'entraînerait dans des tendresses. Le grammairien qui une fois la première ouvrit la grammaire latine sur la déclinaison de rosa, rosae n'a jamais su sur quels parterres de fleurs il ouvrait l'âme de l'enfant.
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