Citations sur Les chroniques de Siala, Tome 1 : Le rôdeur d'ombre (13)
Un maître-cambrioleur n'est pas du genre à trancher la gorge d'un veilleur de nuit ; c'est un homme qui pénètre en catimini chez les gens, prend ce qui l'intéresse et repart tout aussi discrètement, en laissant derrière lui un minimum d'indices, cadavres inclus.
A moins d'être un bouffon gobelin, il est toujours malvenu de contester les ordres d'un monarque. Une telle attitude nuit gravement à la santé.
- Auriez-vous des affaires urgentes à régler à une heure si tardive ? fit le baron. J'espère que cela ne consiste pas à pénétrer par effraction dans la demeure d'un riche innocent ?
- On ne trouve de riche innocent que dans les contes de fées, messire.
Je me raclai la gorge et me levai, bien décidé à aller vaquer à mes occupations.
Par chance, je n'ai encore croisé la route d'aucune des abominations qui infestent la cité depuis que l'Innomable fait de nouveau parler de lui après des siècles d'exil dans les Terres de la Désolation. Et c'est la raison pour laquelle je suis toujours en vie.
Les suppôts de l'Innommable risquaient de faire tomber à n'importe quel moment les pires calamités sur nos têtes. Il est bien connu que les lois de la malignité universelle s'appliquent toujours quand on s'y attend le moins.
L'ombre est porteuse de vie, de liberté, de richesse et de renommée. Harold l'Ombre le sait par expérience.
Le Grand Maître de l'Ordre venait d'admettre que les magiciens avaient bénéficié de mon aide, allant jusqu'à me remercier. Je venais d'obtenir la preuve que le monde était en équilibre précaire au bord du gouffre, et que le ciel risquait à tout instant de me tomber sur la tête.
De l'orque ancien. J'ai dû consulter un dictionnaire pour le traduire, et bon nombre de choses m'ont échappé car le langage des orgues est plutôt amphigourique, mais j'ai transcrit l'essentiel même si mon texte manque d'élégance. L'original est en vers.
L'obscurité est mon alliée, ma maitresse, ma compagne. Elle me dissimule et est bien la seule à ne jamais rechigner à m'offrir un abri, à me protéger des flèches, des épées dont l'acier a des reflets menaçants sous le clair de lune , et des yeux dorés des démons assoiffés de sang.
Le vent dispersa les nuages et le ciel fut transmué en nappe noire sur laquelle un nanti avait éparpillé des poignées de pièces rutilantes. Des centaines et des milliers d'étoiles m'adressaient des clins d’œil, dans les hauteurs de cette froide nuit d'été.