AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ravi


Corine Pelluchon donne dans "Les Lumières à l'âge du vivant" les éléments philosophiques nécessaires pour comprendre la nécessité d'une "transition écologique" telle que l'Union européenne a engagée depuis son "Green Deal" lancé en décembre 2019.
Elle nous offre un exposé global des motifs proprement philosophiques pour lesquels il est indispensable d'opérer des changements "systémiques" radicaux de l'organisation de notre société et de son fonctionnement qui ne pourront s'opérer que si les individus eux-mêmes changent leur mode de vie.
Il y a pratiquement unanimité pour reconnaître cette nécessité d'un changement de système, mais les motifs profonds de cette nécessité restent souvent inexprimés, ce qui nous fait actuellement flotter dans une société indécise, tentée de ne rien changer en fin de compte, car notre confort est en cause, ainsi que le maintien de nos privilèges.
Cet exposé est partisan, en ce sens qu'il considère comme une évidence que l'organisation capitaliste, conquérante et concurrentielle du monde - qui est à l'origine de notre prospérité sans précédent (mais qui est peut-être sans avenir, c'est une question) - est destructrice de la vie sur terre.
Partant de la critique des Lumières par l'école de Francfort (Adorno, Horkheimer, ...), elle identifie une faute des Lumières du XVIIIè siècle pour ne pas avoir inclus dans leur promotion de la rationalité et de la liberté le sens de la mesure, pourtant identifié par Socrate comme une nécessité absolue.
Reprenant ses propres réflexions sur l' "éthique de la considération", elle conceptualise de nouvelles Lumières, les "Lumières à l'âge du vivant", qui doivent promouvoir l'attention aux autres, le souci du vivant et la conscience de n'être un individu qu'en tant que partie indissociable d'un tout à la santé duquel chacun d'entre nous est appelé à contribuer sans s'y fondre. Car reconnaître son interrelation avec un tout ou une transcendance ne signifie pas être soumis à cette transcendance ou à ce tout, mais y participer, au sens démocratique de ce terme (pour les relation sociales) et au sens naturel du terme (veiller à la préservation du vivant).
Nous devons passer d'un "Schème de la domination" (sur la nature, sur les autres, par la technique) qui caractérise notre société, à un "Schème de la considération".
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}