Lilith était venue. Elle apportait des phrases gentilles, et puis du café qui coulait chaud d’une cafetière noircie. Elle avait son sourire calme et tranquille que l’on buvait des yeux avec autant de plaisir que le café dans la tasse. Elle était repartie.
Août 1865
De retour au pays natal, à Jaspéro, en Arkansass, il ne retrouve que ruines et deuil. Il ne songe d'abord qu'à venger son frère disparu et ses parents dénoncés et tués par des guérilléros mais il s'interroge bientôt sur "La couleur de Dieu".
Est-elle blanche ou noire puisqu'on peut empêcher un petit enfant noir de fréquenter l'école ?
Pour "ce petit garçon...aux yeux d'oiseau perdu...cette petite main crispée sur la cuisse de l'homme...ces quelques cahiers serrés sous le bras comme un vrai trésor à défendre", avec l'instituteur Dashiell Manton, Dylan se laisse embarquer corps et âme dans l'affaire d'un noir courageux qui, fort de son bon droit, s'entête à conduire son fils à l'école, au mépris de sa propre vie.
C'est pour lui qu'il accepte de différer le temps de sa vengeance.
Le vieux Rakael, défenseur lui aussi, de l'enfant, ne se relèvera pas mais il aura le temps de donner son fouet au métis qui, lorsque justice sera faite, part définitivement vers le nord avec le noir et sa famille.
Maintenant, c'est avec cette arme qu'il défendra les plus faibles et cet accessoire lui devient aussi indispensable que l'était la winchester à canon scié de Joss Randall, le héros interprété par Steve Mac Queen dans "Au nom de la loi", la célèbre série télévisée des années 50.
(extrait de l'introduction du recueil "Dylan Stark Intégral 2" paru aux édition "Lefrancq littérature" en 1998)