Citations sur Les hommes sans futur, tome 1 : Les mangeurs d'argile (33)
L'unimamelue s'éloigna sur ses hauts talons ; elle avait conservé ses deux fesses. (p.69)
On disait que les humains "normaux" s'éteignaient petit à petit par cette extrémité-là aussi : non seulement il en naissait de moins en moins, mais, de plus, la longévité baissait. En revanche, on disait que les Autres étaient peut-être immortels. On disait… (p.53)
Un quart d'heure de marche rapide - beaucoup plus avec Rough Nandura qui ne tenait debout que pour sacrifier à la mode. (p.25)
Les Supérieurs, en règle générale, les laissaient en paix, comme en règle générale et à quelques exceptions près les hommes intelligents avaient laissé en paix les singes. (p.9)
Ils étaient des monstres, puisqu'ils étaient différents. (p.9)
Il inventa une foule de choses inutiles qu'il persista longtemps à croire indispensables : les classes sociales, les généraux, la publicité, la bombe atomique, l'énergie nucléaire et le petit jésus dans la crèche, les fusils, le napalm et les ouvre-boîtes électriques ; il rangea au rang du superflu des choses éminemment indispensables telles que les confettis, les dessins animés, les farce et attrapes, les calembours idiots, les poignées de main, l'amour de soi et du même coup des autres… (p.8)
Il devint l'homme, mais les singes continuaient d'être singes. La cassure ne fut pas nette, ni la bifurcation évidente. Il y avait le temps. (p.7)
« Je ne pense pas qu'elle était partie ailleurs. Alors j'attendais. Mais voilà : ils ne reviennent pas, jamais. Ils restent entre eux. Voilà. Les hommes devenus hommes ne sont jamais retournés parmi les singes, hein ? Ils ont laissé les singes vivre leur vie de singes, c'est tout, et petit à petit ils ont pris le dessus. C'est pas plus compliqué. »
Sur l'écran se succédaient des représentations graphiques totalement hermétiques, des paysages, des personnages silencieux, seuls ou en groupes, qui se regardaient dans le blanc des yeux sans même entrouvrir les lèvres, comme des potiches posées sur la même commode. Des sons bizarres planaient, sur un registre très étendu, parfois très graves, parfois aigus à la limite du supportable. Il y avait aussi, ponctuellement, des images blanches, des temps vides pendant lesquels il ne se passait rien pour les hommes de l'ancienne espèce - pour les Supérieurs, cela devait signifier quelque chose...
Plus d'une fois, Caïne s'était demandé à quoi pouvait ressembler ce pays auparavant. Restaient bien sûr, pour se faire une idée, de vieilles revues, des livres, toutes sortes de documents photographiques - tout ce que les Supérieurs n'avaient pas utilisé. Mais il fallait pouvoir y accéder ; en règle générale, ces documents étaient conservés à l'abri. Les bibliothécaires manquaient de moyens et essayaient de faire durer au maximum ce qu'ils avaient pu sauver ; ils préféraient ne rien prêter, ne rien montrer même, sauf sans doute à ceux qui détenaient l'autorité.