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Critique de fanfanouche24


De multiples Mercis à Masse critique, Pierre Krause, ainsi qu'aux éditions de l'Atelier de l'Agneau, dont je découvre le travail pour la première fois avec ce texte, comme je découvre totalement cet écrivain-poète

Je ne peux débuter cette critique que par un extrait de Charles Pennequin, qui m'apostrophe de plein fouet….comme tous ces « persuadés », avec des idées bien arrêtées sur Charles Péguy. Pour ma part , ce poète est coincé dans des compartiments des plus restrictifs : les souvenirs de mes années en institution catholique, et son texte consacré à Jeanne d'Arc. J'avoue avec « honte »… ne jamais avoir fait l'effort de le lire et de me faire ainsi ma propre appréciation !! Alors les imprécations et la « suggestion impérative » de l'auteur sont plus que justifiées…
« Mais relisez le donc ! (Péguy) ou plutôt : lisez-le ! car vous ne l'avez même pas lu. Vous l'avez condamné illico du fond de votre esprit. du fin fond de votre pensée libérée vous l'avez déjà condamné, sans même l'avoir jamais lu ! Lisez donc la Deuxième Elégie XXX, ou lisez donc Notre Jeunesse, pour vous persuader de votre erreur. Vous êtes déjà des persuadés, mais avec Péguy vous apprendrez que votre persuasion a fait de votre esprit tout serré, a fait de votre pensée un cachot à idées reçues. Lisez-donc le Porche de la vertu et vous mourrez sur place ! (p.27)

Un hommage étonnant de par sa forme…. Des phrases sans verbe, le plus souvent, qui s'enchaînent en reprenant les derniers mots de la phrase précédente. Ce qui donne au texte un rythme particulier…comme une litanie qui se déroule sans fin. En réfléchissant et lisant des extraits de Charles Péguy, on retrouve comme une même petite musique…répétitive, qui creuse son sillon…..On peut tour à tour en être agacé ou se laisser prendre, bercer ….
Je suis toutefois reconnaissante envers deux auteurs, qui dans des styles singuliers, des points de vue différents ont fortement attiré mon attention et réactiver ma curiosité pour l'oeuvre de Charles Péguy. Je voulais citer Charles Pennequin, avec ce « Charles Péguy dans nos lignes » mais aussi Jean-Luc Seigle, avec son magnifique « Cheval Péguy »…Deux textes à lire vraiment…pour découvrir ou « redécouvrir » à sa juste valeur un « mal-aimé des Lettres françaises »… Il aura fallu le centenaire de sa mort (5 septembre 2014) pour que des éditeurs et écrivains nous offrent des écrits singuliers et passionnants….comme celuic-ci

« Que faut-il croire alors ? il faut croire en la tête à Péguy, la bobine à Péguy qui court tête nue à travers ses lignes d'écrits. Ses lignes où ça éclate de partout, où ça se trompe de toute part et où ça se réécrit, redit, approfondit, jusqu'à faire des trous. Il faut croire en sa bonté et en sa colère. Il faut croire en sa guerre, comme véritable rédemption pour notre monde moderne et postmoderne. (p.65) »

Je suis vraiment très heureuse de cette lecture qui interroge, questionne, explose, vitupère, admire…se disperse en mille salves qui saluent, rendent une image autre de ce poète méconnu, ou mal connu.
Appris différents éléments, et qu'ainsi parmi son oeuvre iconoclaste, il a rédigé un texte, toujours d'une brûlante actualité sur « L'Argent »que je vais m'empresser de « dénicher » et de lire ! et tant d'autres textes de Péguy m'attendent...pour cette fois, un véritable élan pour apprendre à apprécier ce poète....

J'achève ce billet par ces lignes de Charles Pennequin " Les Rimbaud- Artaud se sont extirpés du troupeau. Les Rimbaud-Artaud ont déployé leurs cris. le cri de Péguy est proféré aussi, mais dans le flot du troupeau, dans le fracas de la masse. Il taillait dans la masse, Péguy. Il se frayait un chemin dans les fourrés, mais il le frayait avec la communauté. Il avait ce sens inné. Ce sens communautaire. Car il avait le sens de la vie à profusion. (...) Péguy n'est pas reconnu comme tous les autres grands poètes du XXe siècle, car il semble peut-être confus. Et c'est tant mieux ! C'est là qu'il est fort. Il est inutilisable. (p.20)


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