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Critique de Takalirsa


Qu'elle soit professionnelle, amicale ou amoureuse, la rencontre, en nous ouvrant aux autres et au monde, nous révèle à nous-mêmes. Dans cet ouvrage qui se lit comme un roman, Charles Pépin en analyse les conditions (sortir de soi et « des habitudes qui engourdissent », tomber le masque social pour un échange plus sincère) et les signes (effet de surprise, trouble, sentiment d'évidence, curiosité) en s'appuyant sur de nombreux exemples puisés dans la littérature, le cinéma, la musique, l'art et la philosophie. C'est rempli d'anecdotes et on apprend plein de choses, tout en suivant une réflexion tout-à-fait accessible (du moins dans les deux premières parties).

Charles Pépin explique comment une amitié, une lecture ou même de simples conversations peuvent nous amener à changer, contribuent à nous construire, en nous donnant accès à une autre façon de voir le monde. La rencontre peut aussi marquer la naissance d'un projet en jouant le rôle de déclencheur : elle ouvre parfois un champ de possibles inédit. Elle donne alors accès à un dépassement de soi (« le pouvoir de l'un accroît le pouvoir de l'autre »).

Mais faire une rencontre demande un certain état d'esprit : une disponibilité à l'autre, une ouverture à l'inattendu, du temps pour instaurer l'échange, sans idées préconçues et sans craindre d'être jugé. C'est peut-être le plus difficile : arrêter de jouer un rôle et oser se montrer comme on est (« Nous sommes imparfaits et nous nous épuisons pour le cacher »).

J'ai trouvé la dernière partie un peu rébarbative. D'une part parce qu'elle nous donne des explications sur ce dont l'auteur nous a convaincu précédemment : peut-être aurait-il été plus logique de les placer en début d'ouvrage. D'un autre côté elle est beaucoup plus ardue car remplie de notions et références philosophiques (Hegel, Sartre, Kierkegaard, Freud, ou encore Martin Buber que je ne connaissais pas). J'ai néanmoins été sensible à l'idée, très belle, que rien n'est jamais figé chez l'Homme, que nous sommes des êtres en constant devenir, des êtres libres que les rencontres, tout au long de l'existence, peuvent contribuer à maintenir « dans un mouvement de constante création de soi ». C'est ce que je m'évertue à faire, en tout cas !
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