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Citations sur Les Lieux et la poussière : Sur la beauté de l'imperfection (23)

Les vitres

S'il est vrai, comme le disent les anciens, que les yeux sont les fenêtres de l'âme, les fenêtres sont le regard d'une maison. Elles sont la fine membrane qui relie et sépare l'intérieur de l'extérieur, elles nous protègent du dehors tout en nous laissant voir ce qui s'y passe, le cours des saisons, les variations du climat, l'alternance du jour et de la nuit.

(p. 29)
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Les vitres

(* La fenêtre) Elle invitait au regard.
La " volonté de puissance" du désir de tout voir aboutit à son contraire, la terreur d'être vu.Le regard ravisseur, anonyme, ne saisit rien.Nous ne voyons même plus ce que nous avons devant nous, la beauté d'un détail, la ligne d'un visage.Nous regardons tout, nous avons tout sous les yeux, et nous sommes aveugles.


( p.39)
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Les façades

La façade d'une maison est comme le visage d'une personne. Souriante, sombre, marquée, vieillie.Le temps a déposé à sa surface le poids des années.

( p.17)
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Les Ruines

Il existe dans les villes, les pays, les campagnes, des " ruines" modestes, pas nécessairement imposantes. De petites fermes abandonnées, un mur sans ouvertures, une usine oubliée sur un terrain vague, une vieille cheminée branlante, une route qui ne finit pas, des églises, des mausolées, des tumulus abandonnés à leur destin, traversés par le temps .Des lieux qui en apparence ne disent rien de plus que leur solitude et dont les raisons d'être ne sont plus lisibles dans les plis de l'architecture. (...)
Cette fragilité est leur force. Elles nous fascinent parce qu'elles nous ressemblent.Elles ressemblent à notre être éphémère , à notre normalité, à la soif de nos instants de bonheur.

( p.89-91)
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Les Musées

Plus de poussière, plus de patine, plus d'ombre.Adieu à la chair dont nous sommes faits.Tout est aseptisé. En supprimant la mortalité de la vie, le lieu meurt éternellement.


( p.144)
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Les vitres

Mais la maison est précisément le contraire d'un bateau.Être chez soi, c'est goûter le plaisir de savoir qu'il y a, dehors, un paysage merveilleux et qu'au moment où on le veut on ouvre une porte ou une fenêtre pour le regarder.Faire ce geste relève d'un effort.Pour être profond, le désir doit être savouré.


( p.40)
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Les Reconstructions

En regardant la Sagrada Familia de Gaudi, architecte singulier qui est entré et sorti de scène comme par hasard, finissant sous un tram un matin de 1926, on avait, jusqu'à ces dernières années, l'impression de se trouver face à un temple inachevé, peut-être la dernière oeuvre sacrée et digne d'intérêt de notre époque; sur une place résidentielle de Barcelone, il se découpait sur le ciel, comme un château de sable un peu effondré, avec le charme mystérieux de ses flèches fragmentées, un San Galgano devenu fou.
Ce monument est aujourd'hui dans sa dernière phase d'achèvement. Et sa magie profonde alors disparaîtra; Il deviendra un objet gigantesque, chacune des parties sera achevée, mais sans âme. Il est vrai que Gaudi l'avait conçu fini. Cependant, le fait qu'il soit mort avant d'être allé au bout de son projet, ce qui a préservé pendant tant d'années une lumière mystérieuse émanant précisément de cet inachèvement, et même cette mort si étrange, est un signe du destin de l'oeuvre.Et c'est cela qu'il faut préserver.

(p. 102)
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Les Musées.

Le recueillement silencieux devant l'oeuvre. C'est un lien très fort avec le passé, avec le temps.Les oeuvres sont déposées dans un lieu qui les accueille pour toujours.C'est un temple du souvenir.C'est la contemplation de la Mémoire.


( p.133)
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La Patine

La patine, comme la poussière, se dépose sur les choses.Elle leur donne vie.Elle les inscrit dans le temps.Une table, une chaise, un verre parlent du passé des mains qui les ont touchés, à travers la peau du temps qui les enrobe doucement. Cela vaut pour les objets et pour les lieux.
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"Notre époque ne tolère pas la fragilité de la vie, la beauté qui ne repose sur rien. On songe à l'Istanbul de Pamuk, ses palais fascinants et vétustes, la majesté du passé qui se dévoile dans l'enchantement du temps. La beauté qui s'incarne dans le pauvre vieillissement des choses. Les rues, avec l'odeur de la mer traversant les maisons, la superposition de différents styles qui subissent la dégradation du temps avec noblesse, le mystère de ces lieux qui n'ont pas de noms, mais qui dans la quiétude de leurs lignes font affleurer les souvenirs, les halls, les escaliers, l'odeur du temps et de la vie, les saisons, les générations. Tout passe; reste l'empreinte, le signe.

Partout sur la planète, on démolit et on reconstruit sans cesse. Nous ne laissons rien en paix. Nous voulons intervenir sur les lieux comme sur les personnes, les coloniser, en réduire le sens à une stratégie de bien être éphémère. Nous reconstruisons au nom d'une morale qui veut ôter le voile de l'apparence, ignorant que derrière, peut-être, ne reste que le néant."
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