Les mômes sont le négatif des anges, de petits diables sans pitié
Des coulées de lumière illuminent ses yeux. L’espoir écarquillé souffle sur l’enfant une force nouvelle, irradie la pièce, une force inouïe avec laquelle, en une seconde, je suis en harmonie.
Je ne m’en fiche plus.
Je ne m’en fiche plus, non pas pour des raisons morales, le sens du devoir et toutes ces hypocrisies me font chier, je ne me fiche plus de Mine parce que je l’aime bien.
Je vais répondre à Mine. Au même instant le soleil se cache. Le ciel si bleu tout à l’heure a blanchi et même noirci. Un orage d’août en mai se prépare. Je ferme les yeux pour tenter de mieux comprendre ma décision. Puis je renonce à comprendre. Je ne vois rien, ne trouve rien d’autre qu’une envie gaie de lui répondre, c’est tout. La gaieté.
OK, je veux bien payer. Financièrement. Mais pas de ma vie ! Pas de ma vie avec Lena ! Et si tu ne me comprends pas je ne te retiens pas. Bruno blêmit. Il se lève sans un mot. En oublie presque Pipeau. Il referme ma porte sans bruit.
Je viens de perdre mon meilleur ami.
À cet instant la sonnerie du téléphone fixe retentit. Une petite voix claire chantonne : « Allô ? T’es mon papa ? »Je débranche la prise téléphonique comme un fou.