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Critique de fanfanouche24


Acquis en 2017 - lu en avril 2019

"Qu'est-ce donc qui me lie à mon frère, au point que je ne puisse aller sans lui ?
Nous n'étions pas des jumeaux, nous étions même incapables de vivre entre les mêmes murs ! (...) Mais sans lui à portée de mots, je perds l'équilibre. Une moitié de moi est vide." (p. 78)

J'ai acquis en livre de poche ce texte attractif... m'intéressant depuis presque toujours à Van Gogh; l'astuce narrative de Edith Perrignon de narrer la vie de Vincent par la bouche de Théo... m'a intriguée...

J'ai eu l'occasion d'apprécier la plume très fluide et poétique de cette auteure par sa collaboration avec Gérard Garouste dans le récit de son parcours "L'Intranquille" puis en seul nom, "Victor Hugo vient de mourir"...

"À cette première exposition de Vincent, on ne chemine pas de toile en toile, en observant là les courbes et les grâces féminines, là les harmonies de gris, les subtilités du ciel, ici le puits de la lumière, ou encore, la patte de l'artiste.
C'est un assaut, c'est brutal c'est bouillant comme le feu du soleil, la sève impatiente de la nature, les rêves et les émotions d'un peintre sans école dont la main était une torche, qui trouvait plus de lumière dans les yeux des hommes que dans les cathédrales."

Un petit livre émouvant...où l'on revisite autrement le parcours terrible de van Gogh, le mal-aimé, l'incompris, l'artiste absolu, exigeant et perfectionniste à l'extrême... Tant de souffrances, de solitude pour défendre "son Art"...
Même si il a eu des amis fidèles , présents et admiratifs comme Emile Bernard, Camille Pissaro, Toulouse-Lautrec...


Subsiste ce chemin d'épines, encore et encore... Et cette fusion unique entre les deux frères; le cadet protégeant, soutenant de toutes les manières, son aîné... Il ne résistera malheureusement pas à la mort de Vincent; il survivra péniblement 6 mois...et mourra dans un état pitoyable, l'esprit et le corps absents, complètement abîmés...

L'auteure s'est déplacée à Amsterdam et a pu consulter et lire des archives... dont le rapport médical de Théo... qui ne peut que laisser abasourdi, "sonné"...puisque Judith Perrignon nous adjoint des passages à la fin de son texte. Nous constatons également la confirmation des batailles de la veuve de Théo, grâce à qui un grand nombre de toiles de Vincent furent sauvées, sans omettre le travail considérable qu'elle entreprit pour faire connaître la correspondance et la plume incroyable de son beau-frère ... Ce qui permit la publication de toutes ces Lettres . ...On ne peut que l'en remercier abondamment, encore aujourd'hui et pour toutes les générations à venir...

Même si je lis grand nombre d'ouvrages [ depuis très jeune] sur Van Gogh et Théo...je reste aussi bouleversée par cette fusion et cet amour fraternel intense...que rend fort bien la plume de Judith Perrignon !!

"Un jour viendra où l'on ne distinguera plus la tombe de Vincent de celle de Théo. Un manteau de lierre les recouvrira , increvable, d'un vert sombre au pied des stèles, parfois brillant les nuits d'été, sous des étoiles très grandes. Il les enveloppera et dira pour eux : c'était mon meilleur ami, c'était mon frère". (p. 135)

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