La mort est ma servante

Ce n'est donc plus une seule guerre qui se déroule aujourd'hui en Syrie,mais trois, quatre, dix : entre le régime et l'opposition, entre l'opposition modérée et les islamistes les plus radicaux, entre jihadistes sunnites et chiites, entre jihadistes et Kurdes, au sein même des groupes jihadistes pour le contrôle des armes et des villages...

Avant de détruire la Syrie, le système Hassad avait déjà brisé le Liban, qui ne sera jamais plus ce qu'il fut. Et saboté la cause palestinienne, en se faisant le meilleur allié d'Israël qu'il prétendait combattre.

« Si elle résulte d’abord du déficit démocratique, la montée de l’islam politique ne saurait être une réponse à l’impasse des États et des sociétés arabes. Résistance à l’oppression, elle naît aussi de l’échec de l’État moderne et de l’égalitarisme des idéologies de progrès et, en ce sens, s’apparente à la montée des fascismes en Europe. De fait, les comportements sociétaux des mouvements islamistes révèlent bien des analogies avec les dictatures fascistes, une fois ôté le voile religieux qui les habille.

Un des jeunes reporters-activistes vient d’ailleurs de rentrer en disant négligemment : « Je me suis fait tirer dessus par un sniper près de la mosquée. C’est passé pas loin. » Personne ne lui prête attention, pas plus que s’il avait dit : « Tiens, il va encore pleuvoir. »

la torture,la communauté internationale la dénonce dans certains pays,l'ignore dans d'autres. Et il est difficile de savoir pourquoi.
On torture dans tout le monde arabe.
De fait, les comportements sociétaux des mouvements islamistes révèlent bien des analogies avec les dictatures fascistes,une fois ôté le voile religieux qui les habillent.

La société syrienne étant profondément musulmane, il est naturel que l’insurrection ait pris cette coloration, tout comme il était dans l’ordre des choses que le catholicisme imprégnât la révolte des sidérurgistes polonais contre la dictature de Jaruzelski et que le bouddhisme de la Voie de diamant nourrisse les rêves d’indépendance des courageux Tibétains. Dans ces trois pays, Dieu ou son représentant a été convoqué pour accompagner les révoltes. Mais la spécificité de l’islam, c’est que plus la lutte perdure, plus remontent à la surface ceux qui font la lecture la plus obscure, fermée, littéraliste, abrutissante des textes et traditions coraniques

Si j’étais descendu, je serais retourné visiter le petit temple que le Hezbollah a édifié à l’entrée du site et qui est consacré au culte des martyrs – les siens bien entendu, les autres n’ayant pas d’existence à ses yeux. Dans une sorte d’atrium, une fontaine de sang bien rouge ruisselle à gros bouillons, entourée de chenilles de chars israéliens détruits. Il n’existe pas de cause qui n’ait ses martyrs et ses héros, et c’est dans l’ordre des choses que le Hezbollah, qui a de belles lettres de noblesse en matière de résistance face aux occupants israéliens, aient les siens. Mais, ici, il s’agit de bien autre chose, du culte de la mort.

Ici, les frontières religieuses sont bel et bien tracées et chaque centimètre carré appartient à l’une ou l’autre des communautés. S’il existe au Liban des villages sunnites-chrétiens et chiites-chrétiens, où la coexistence est possible, il est exceptionnel de trouver une mixité analogue entre sunnites et chiites.