Demeuré à l’écart car inexpérimenté dans les travaux en cours, Matthew s’enivrait du spectacle l’environnant. Jamais il n’aurait songé marcher un jour sur le satellite naturel de la Terre. Tout lui paraissait merveilleux, du sol couvert de poussière grisâtre, à la voûte céleste où les étoiles brillaient de leur éclat fixe en entourant le ballon bleuté terrestre, en passant par l’horizon légèrement surélevé puisque le module avait aluni dans la grande cavité d’une antique météorite ayant frappé la surface. À quelques dizaines de mètres de distance, il apercevait l’entrée de la première base lunaire construite par l’homme. Il ne pouvait encore savoir ce qui les attendait à l’intérieur, pourtant, il appréciait d’être présent. Bien que le fait même de sa venue tînt d’un vulgaire concours de circonstance.