AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 95 notes
5
19 avis
4
22 avis
3
6 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les potes, le théâtre, les premiers émois, les Marlboro fumées en cachette... Et tout bascule, lorsqu'en 1987, alors en quatrième, son père décède brutalement. Un mauvais virage, un pylône. le voici orphelin de père. Bon an mal an, il s'accommode de cette vie auprès de sa mère qui, alors qu'elle montrait déjà des troubles mentaux suite à la mort de l'enfant Jean, s'enferme de plus en plus, accumule obsessionnellement tout et n'importe quoi et dérive peu à peu. Après un séjour à l'hôpital psychiatrique, elle a oublié jusqu'à son existence. Il se voit alors contraint de s'en éloigner... peut-être pour revenir un jour...

En deux temporalités (1987 et 2007) et en deux voix, celle de la mère et du fils (dont on ne connaîtra jamais les prénoms), Christophe Perruchas tisse un roman brut et intime. À tour de rôle, il s'immisce dans la tête de la mère, emmurée, figée dans sa maison, parlant d'elle en utilisant le « on », errant au gré de sa folie et inconsolable de la mort de l'enfant Jean. Et dans celle du fils, orphelin de père puis de mère par la force des choses. de l'adolescent au père de famille que l'on retrouve 20 ans plus tard, il n'aura de cesse, empreint au désarroi, de se questionner aussi bien sur son statut de mari, de père que de fils, surtout. Si la plume est riche et travaillée, si l'ambiance se révèle tout à la fois pesante et étouffante et la relation entre le fils et la mère singulière, si l'on ressent tout le poids sur les épaules de ce fils, l'on peine, toutefois, à s'attacher à eux. Un roman fort et original, certes, mais qui manque d'émotion...
Commenter  J’apprécie          680
Ce roman m'a plongée dans mes années de travail en psychiatrie, avec tous ces patients qui « collectionnaient » et entassaient jusqu'à ne plus avoir de place.
La narration est originale pour la première partie. Deux voix : celle du fils avec « je » et celle de la mère avec « on ».
Pour la seconde partie, 20 ans après, elle m'a parue plus longue, moins rythmée.
La fin nous offre une conclusion en forme de question.
J'ai passé un bon moment
Commenter  J’apprécie          120
1987. le fils a quinze ans, ses belles années sont devant lui quand survient le deuil qui va tout changer. L'accident du père au volant de sa 504 entraîne peu à peu la folie de la mère. Elle sombre dans une mélancolie que rien ne pourra arrêter. le choc est si intense que même la vie de son fils va s'estomper de sa mémoire. Remplacé bien étrangement par un autre fils, disparu lui aussi. Il faudra confier le fils à la famille, oncle et tante feront ce qu'ils peuvent pour l'élever.

2007. le fils devenu père éprouve le besoin de revenir fils. de retrouver cette mère qui l'a effacé de sa vie des années auparavant pour sombrer dans la folie. Atteinte de la maladie de Diogène, elle vit toujours dans la même maison, désormais envahie de toute part par les accumulations de toute sorte qui la rassurent, la confortent, l'aident à survivre. Des boites de Nesquick aux aliments frelatés, des verres inutiles aux revues qui s'amoncellent, sa vie est un équilibre instable fait d'accumulation, de saleté, de solitude.

Peu à peu, alternant ces deux époques, l'auteur nous fait pénétrer dans le monde intérieur d'une mère perdue, d'un fils orphelin, d'un homme qui se cherche et veut donner ce qu'il n'a plus jamais reçu depuis l'accident qui a transformé leurs vies.

L'auteur a su aborder des thèmes difficiles et délicats avec beaucoup de tendresse, d'émotion, de véracité. La maternité, le deuil, la famille, la maladie, celle de Diogène évoquée ici est envahissante et traumatisante autant pour ceux qui la vivent que pour ceux qui la subissent.

Difficile chemin de ce fils devenu homme, mari, père et qui devra tout oublier pour enfin devenir fils. Ce roman est dense, fort, percutant et marquant. L'alternance des époques donne du rythme et du souffle face à la difficulté d'être, de vivre, d'accepter, de comprendre, et enfin d'aimer, en étant le fils de cette mère si singulière. Car il doit en affronter des murailles, au propre comme au figuré, dans cette maison devenue une véritable décharge et le creuset des immondices récoltées avec tant d'énergie par cette mère devenue souillon. Mais aussi des silences, des frustrations, pour tenter de percer la carapace et faire émerger l'amour. Quelle énergie, quel amour, quelle tendresse dans ces gestes, ces mots, ces sentiments du fils orphelin envers celle qui lui a donné la vie.

chronique en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/03/28/revenir-fils-christophe-perruchas/
Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          120
J'ai lu ce roman qui fait partie de la sélection des @68premieresfois , mais ici, nous sommes sur le second roman de l'auteur.
.
Un roman à deux voix, d'un côté le fils, de l'autre la mère.
.
J'ai été touché par ce fils, que la vie n'a pas épargné. Il perd son père, puis quelques temps après sa mère l'efface de sa mémoire. Cet enfant qui se retrouve seul et contraint de vivre chez son oncle.
.
J'ai été ému de le voir revenir dans la maison de son enfance, le voir redécouvrir sa mère, la folie de sa mère, l'état de la maison dans laquelle elle vit…
.
Une lecture très touchante !
.
Merci aux @68premièresfois pour cette jolie découverte !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40
1987. La voix de la mère et du fils adolescent se succèdent. Il dit "la mère", elle dit "le fils". Elle pense à tout ce tri qu'elle doit faire, à l'enfant Jean parti trop tôt, à l'homme mort il y a un an. Essaie de parler à ce fils qui la tient à distance.
Lui la regarde s'enfoncer dans la maladie, entasser toujours plus, et tente de vivre sa vie d'ado sans père.
Une femme abîmée par la vie qui développe un syndrome de Diogene, un jeune homme en colère, puis les mêmes, 20 ans plus tard.
.
C'est un sujet original et intéressant, vraiment bien écrit. J'ai été bien plus touchée par la première partie, où ce garçon de 15 ans est à la lisière de la vie qui commence et du désespoir.
Difficile de parler de la seconde partie sans trop en dire, mais elle m'a semblé plus cliché.
Surtout, le traitement des personnages féminins m'a gênée, et m'a presque gâché la fin de la lecture.
Dommage, car la première moitié était bouleversante et bien menée, l'écriture belle, l'histoire prenante.
Commenter  J’apprécie          30
Sélection 68premièresfois 2022.
Quand grâce aux fées des 68, nous suivons le travail d'écrivain. J'avais déjà lu le premier texte, "sept gingembres" et avait trouvé le roman percutant, troublant, révoltant mais une sacrée lecture.
Cette fois, l'auteur fait le portrait d'un homme et d'un fils. La première partie nous parle d'un jeune garçon, orphelin de père et qui va être pris en charge par son oncle, car sa mère va "pêter" un plomb. « La mère a touché les fils, elle a fondu les plombs », (p.94). Sa mère est atteinte du syndrome de Diogène (qui consiste à garder tout et à entasser les choses) mais elle ne se remet pas surtout de la mort subite du Petit Jean et de la perte de son mari. le narrateur va alors se retrouver orphelin de père et de mère. L'enfant lui va essayer de se construire, s'installer dans la caravane qui est au fonds du jardin, se faire des copains et des copines. Mais il sera obligé de quitter la région et de vivre ailleurs. Il va devenir orphelin, bien que sa mère soit vivante.
Nous le retrouvons ensuite alors qu'il est adulte, marié et père de deux enfants. Il va décider de retourner sur ses lieux d'enfance et essayer de reprendre contact avec sa mère, qui vit seule, encombrée dans sa maison (des scènes hallucinantes dans la maison qui est devenue une vraie jungle de cartons, de tas de journaux...).
Un texte à deux voix, celle de l'enfant-homme et de la mère.
Un texte percutant, sensible et un sacré portrait d'un homme, qui essaie de comprendre sa mère et de se comprendre. L'auteur aborde avec délicatesse, poésie et humour le thème de la folie. Une "folie douce" de la mère, qui s'est créée son monde d'encombrants (attention à ce syndrome de Diogène, moi ce sont les livres que j'entasse !!).
L'auteur parle très bien aussi de la vie de province, une banlieue proche de Nantes, de la vie au lycée, les soirées entre copains, les premières amours, flirts. Il nous parle des années 80, qui semblent si loin.
Un très beau portrait de fils-père et un bel hommage à une mère, même si elle a oublié son deuxième fils, mais la vie n'a pas été tendre avec elle. Des sujets difficiles dans ce texte (mort subite d'un nourrisson, folie de la mère..) mais l'auteur a réussi à me toucher.


Commenter  J’apprécie          70
Ce roman , le deuxième de Christophe Perruchas , se déroule en deux périodes : la première , en 1987 , quand le fils est adolescent , et que son père décède à la suite d'un accident de voiture ; la deuxième en 2007 , quand il se retrouve en couple et père d'un jeune enfant .
Le fil rouge de ce roman , c'est le syndrome de Diogène qui affecte la mère . Elle conserve tout , des vieux journaux , des tubes de Smarties , des machines à écrire auxquelles il manque des pièces , des boîtes de Nesquik , etc... Elle pousse le vice jusqu'à faire les poubelles des voisins pour accumuler davantage . le décès du père est un choc fatal pour elle : elle efface de sa mémoire son fils vivant et ressuscite son fils décédé . le jeune adolescent sera élevé par son oncle et sa tante . Ce départ est préjudiciable pour lui , il doit quitter son premier amour adolescent .
Dans la deuxième partie du roman , en 2007 , alors qu'il vit une vie de famille assez normale , il décide de renouer avec sa mère , quitte à se faire passer pour le fils décédé .
La folie de sa mère n'a fait que s'aggraver , elle vit dans un taudis , dans des conditions d'hygiène absolument épouvantables ; elle se nourrit tellement mal , que l'on s'interroge sur l'inertie des services sociaux .
S'il souhaitait retrouver l'amour de sa mère , c'est un échec : elle est dans un autre monde , de manière définitive , elle est incapable de s'exprimer de façon cohérente .
L'écriture de Christophe Perruchas est complètement maîtrisée , il laisse s'exprimer successivement le fils et la mère , de manière très différente , mais toujours avec une grande efficacité .
Ceci étant dit , j'ai eu un mal fou à rentrer dans ce livre , on ressent continuellement un grand malaise , on espère toujours que les choses vont s'améliorer , et c'est tout le contraire qui se produit .
La virtuosité de l'auteur ne réussit pas à évacuer ce sentiment , au moins en ce qui me concerne . Une petite déception .
Merci au collectif des 68 premières fois qui m'a fait découvrir ce roman .
Commenter  J’apprécie          71
"Personne n'a pu éteindre cette colère, je la sens quelquefois encore, acide, tapie, tout juste endormie, prompte à escalader n'importe quel prétexte [...] pour sortir sa tête monstrueuse et mordre, déchirer, mâcher ceux qui passent à sa portée,  les proches, ceux qui aiment et qu'elle lacère sans retenue. Personne n'a réussi..."

Dans la première partie, deux voix alternent. Celle de la mère qui ne parle jamais en utilisant le "je" mais uniquement "on". D'abord la perte d'un bébé,  l'enfant Jean, puis la mort du père, vont la faire progressivement glisser dans la folie et un jour elle en oubliera qu'elle a un autre fils, de 15 ans, vivant lui, le second narrateur. Au point qu'il sera confié à son oncle et sa tante et qu'il devra tout quitter,  lycée, petite amie, copains, cours de théâtre... Sa mère l'a "orpheliné de son vivant".

Vingt après, marié et père de famille, il éprouve le besoin de re(de)venir un fils pour sa mère, de retrouver une place auprès d'elle, de faire le deuil impossible de cette enfance brisée pour pouvoir enfin avancer et cesser de jouer la comédie de celui sur qui tout glisse... Mais à quel prix ?

"L'espace où vit ma mère n'est constitué que de minutes arrêtées,  d'époques qu'elle a traversées autant qu'elles l'ont traversée.  Ma mère immobile au centre de son univers,  dans son big-bang à l'envers,  les murs toujours plus proches,  toujours moins de place où circuler.  Son univers est en contraction,  il s'effondre sur lui-même.  Il arrivera un moment où il l'engloutira  Fatalement. Quand elle ne pourra plus accumuler, et plus encore, quand elle ne pourra plus bouger, enkystée dans son sarcophage. "

Un roman déstabilisant, tour à tour bouleversant et trivial, porté par une plume très efficace pour immerger le lecteur dans une ambiance oppressante,  voire délétère. Au point de me faire manquer d'air dans la seconde partie terrible. Déroutant, entre tendresse et hargne, un roman d'amour filial hors norme.

Dans la sélection 2022 des 68 premières fois
Commenter  J’apprécie          70
Revenir fils de Christophe Perruchas
Editions La Brune

Sur un ton faussement drôle, le fils traverse l'adolescence, 14 ans, premiers émois, premier amour, les cours, le théâtre, les filles et les copains. Jacques martin dans le poste de télévision le dimanche, les Anastases aux pieds et les Camels dans la poche arrière du pantalon. Voilà, pour situer... nous sommes en 1987, exactement.
Il y a eu un grain de sable dans les rouages de la routine. Un stupide accident de voiture, le père a perdu la vie et la mère commence à perdre les pédales. Elle se souvient nettement du premier fils Paul, emporté par la mort subite du nourrisson tandis que le second fils s'efface de sa mémoire.
20 ans plus tard, 2007, le fils revient. Il parait qu'on revient toujours sur les traces de l'enfance.
La mère mène une vie presque normale…dans un capharnaüm fait de collections et d'accumulations, boites, journaux, papiers, vêtements, cadavre de bestiole.
Malheureux en amour, malheureux dans sa vie, malheureux fils dont le nom est toujours tu.
La mère croit au retour de Paul, l'autre, celui qui n'a pas vécu, le fils idéal, jamais remplacé !
Jusqu'au drame...inéluctable.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de ce roman, une touche personnelle qui se joue de l'association de mots comme des associations d'idées. Ce sujet le syndrome de Diogène n'a que rarement (ou peut-être jamais ?) été abordé dans la littérature.
Et à la fin du livre, je n'ai eu qu'une envie, me débarrasser de toutes mes collections, de tous mes cabinets de curiosité divers et variés...
Commenter  J’apprécie          60
Revenir fils, quel drôle de titre ? Fils on l'est et on le reste tant que survivent les parents et on perd ce statut à leur départ, de façon irrémédiable. Sauf si, comme le narrateur, on est « orpheliné de son vivant » par sa mère, effacé du disque dur de sa mémoire de façon irréversible par un traumatisme de trop.
Lorsqu'il perd son père a l'âge de quatorze, il assiste impuissant, et un peu négligemment au lent glissement de sa mère dans une douce démence. Peu à peu elle se met à accumuler maintes choses inutiles, comme pour combler le vide béant laissé par les décès d'un premier fils et d'un époux.
Trop occupé à survivre lui aussi il laisse faire,jusqu'au jour où elle défaille.
C'est un roman bien inclassable que nous livre @christophe_perruchas. Roman à deux voix, il nous entraîne dans deux monologues, l'un venant de cet esprit qui déraille et l'autre de celui d'un adolescent bouillonnant, débordant de vie. Roman en deux temps aussi, quand, vingt ans plus tard, l'adolescent devenu père à son tour, essaie de renouer le fil brisé, tel un archéologue à la recherche de son passé dans la maison familiale qui a englouti toute trace de son existence.
C'est à la fois ironique et savoureux, avec des saillies mordantes, des passages absurdes et drôles, mais c'est aussi tendre et terriblement bouleversant. Triste et nostalgique, mais empreint de sensibilité et jamais plombant. Un voyage entre rire et larmes, puissant et vibrant.
Merci aux @68premieresfois pour cette belle découverte.
Commenter  J’apprécie          90



Autres livres de Christophe Perruchas (1) Voir plus

Lecteurs (236) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1435 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}