Je préfère les gens pris individuellement : dans une foule, je trouve qu’ils calquent leur attitude sur les qualités les moins glorieuses de leur voisin. L’instinct grégaire, j’imagine… L’odeur de la peur, du sang…
Le jugement et l’art de la diplomatie ne sont jamais superflus dans une famille nombreuse. Ce sont ces qualités-là qui font la différence entre le bonheur et la morosité.
Seulement, la vérité n'est pas toujours bonne à dire. Peut-être qu'au fond de soi chacun a conscience de la réalité, mais on se comporte tellement mieux quand les autres ne vous obligent pas à la garder à l'esprit !
Je préfère les gens pris individuellement : dans une foule, je trouve qu'ils calquent leur attitude sur les qualités les moins glorieuses de leur voisin. L'instinct grégaire, j'imagine...
« Faites comprendre aux gens qu’Hester était une héroïne, une femme qui a quitté sa famille et renoncé au bonheur simple pour porter assistance aux blessés et aux malades. Racontez-leur ce qu’elle faisait à Scutari, parlez-leur de ses longues nuits de veille où elle passait d’un malade à l’autre, sa lampe à la main, essuyant la sueur sur les fronts, réconfortant les mourants, priant… Enfin, dites-leur tout ce que vous voudrez. Décrivez-la bravant le tir ennemi pour ramener des blessés, insouciante du danger, puis rentrant au pays pour agir auprès des autorités médicales dans le but d’améliorer les conditions de vie des malades… Dites-leur que son impertinence lui a coûté son poste à l’hôpital et l’a obligée à exercer à son compte, auprès de particuliers qui l’engageaient pour de courtes périodes, dans la plus grande précarité d’emploi…
- Est-ce vraiment ainsi que vous voyez Hester ? interrogea Rathbone, médusé.
- Mais non, bien sûr que non ! protesta Monk, tandis que le rouge lui montait aux joues. Mais ce que je pense d’elle n’a aucune importance ! »