Je commencerai par dire que la lecture a été laborieuse.
Pour avoir la mauvaise habitude de regarder les critiques Babelio des livres que je démarre à peine, j'étais sacrément étonnée voire agacée de lire certaines critiques massacrantes sur un
Matthew Perry qualifié de détestable, chouineur, dans la victimisation constante de sa personne. Sur les quelques 100-150 premières pages, j'étais totalement en empathie avec lui et son dur parcours de vie (honnêtement, c'est juste dingue ce qu'il a vécu). Et puis continuant la lecture, j'ai commencé à comprendre les critiques négatives. Je pense que je n'irais pas jusqu'à employer le terme de « détestable », mais oui, disons-le,
Matthew Perry n'est pas simplement la formidable personne altruiste, hilarante et touchante que la légende encense. J'aimerais pouvoir dire qu'il ne faudrait juger que la qualité du bouquin et non son auteur, mais c'est bel et bien une autobiographie. Et si je dois faire un saut sur ladite qualité du bouquin : une structure narrative aussi chaotique que l'esprit de son auteur (on s'accroche les 200 premières pages puis on accepte juste de ne rien piger à la chronologie, de prendre tels quels ces moments de sa vie sans réfléchir à les placer dans le temps), une plume très difficile (bon, c'est pas un écrivain, ok, mais y avait personne pour lui dire que certains passages sont imbitables ?), des répétitions à gogo tout le roman (et parlons du chapitre 10, où malgré la conclusion du livre on avait l'impression qu'il était sous emprise tellement il faisait un mix total des chapitres précédents mais -je le pense vraiment- sans que ce soit exprès), et enfin, mais ça c'est pas sa faute, une traduction À CH*ER et je regrette terriblement de ne pas l'avoir lu en anglais.
Bon, j'ai mis 3 étoiles : c'est quand même vachement intéressant de découvrir la vie insoupçonnée de ce mec, les épreuves qu'il a traversées les unes après les autres, les anecdotes glamour-stars-paillettes, et plus globalement ce qui se passe dans la tête et dans la vie de l'un des mecs les plus célèbres de la planète. J'ai bien aimé qu'il ne joue pas le faux modeste - oui, il est très imbu de lui-même mais au moins c'est honnête et c'est pas ce que je lui reprocherais en premier (en premier ce serait plutôt : mec, ça te dérangerait de mieux te comporter avec les femmes ???)
Bref, j'ai limite l'impression d'avoir mûri au fil de cette lecture, vu que j'ai acheté le livre en mode quasi groupie et que je l'ai refermé avec beauuuucoup plus de recul sur le monsieur. le syndrome de l'infirmière m'est passé y a un moment.
Je dirais un dernier truc, et c'est quand même très triste. Pendant les 3/4 du livre, avec une sorte de compassion prétentieuse je me suis dit « eh ben, en fait, c'est pas plus mal qu'il soit parti, il est en paix maintenant ». Et sur la fin du livre, j'ai réalisé qu'en fait non, c'est juste déchirant, parce que le mec avait absolument pas envie de mourir malgré tout ce qu'il s'est auto-infligé, qu'il avait plein de projets/objectifs notamment d'amour et de famille, qu'il avait envie que la deuxième partie de sa vie soit meilleure que la première. Bref, un énième clown triste parti trop tôt.