La forêt amazonienne
La zone énorme fanait
Mines antipersonnel
Sentinelles sans besoins, dans les labours afghans, elles attendent. Une enfant, un passant, un soldat. Elles laisseront une tache brune dans le lœss. Avec de la chance, la victime clopinera sur des béquilles fournies par une ONG démocrate.
Parfois, les démineurs détectent un engin. Un sapeur se couche sur le sol et, lentement, avec des gestes d'archéologue, il déblaie la terre de sa truelle. Il fait chaud sous la visière de plexiglas. Il la relève, essuie la sueur de son front, recommence à gratter. L'objet apparait: une mine russe, iranienne, chinoise. Posée sous la fleur de sol par les moudjahidin de Massoud, les commandos de l'armée rouge, les Ouzbeks de Domstom, ou les talibans du mollah Omar. Il ne reste plus qu'à la détruire avec une charge de plastic et un mètre cinquante de mèche lente. Les paysannes pachtounes pourront recommencer à vaquer vers les champs de pavot, sans crainte des anémones mortelles semées sous les chemins. Il y a de l'espoir en ce monde: ces femmes finiront sous les coups de leur mari, brulées dans le nylon des burqas, jetées au fond d'un puits ou vidées de leur sang par une septième fausse couche mais
les tripes en main, non!
Vertiges de l'amour
Vol de marguerites
Le baiser, Rodin
Libre déraison
LES SUCETTES À L'ANIS
Des oeufs de saumon sauvage,
Un vin tannique (de Calabre)
Des poèmes tantriques (d'Abhinavagupta, par exemple),
"Les tribulations d'un opiomane" de James S. Lee,
Le "Pybrach" de Pierre Louÿs et quelques "Fleurs du mal",
Un tube des t.A.T.u. russes ("Ya Soshla s'uma") ou une pièce de Jâlal Eddine au qânun,
Un chandelier à cinq branches, de l'encens yéménite (et du qat, à mâcher),
Un tapis (de Boukhara, en soie, à motifs abstraits que le qat animera selon le bon principe de Henry James),
Ma femme aux yeux noirs, calibre 9 mm.
Voilà ma liste pour les jours alanguis
ET LES NUITS SALACES.
Louis Ferdinand Céline
Noir dans un ciel de fiel
Les Anges de la téléréalité
L'étalage de telles âneries
LE CAPITALISME
J'ai inventé l'obsolescence,
Je vide les eaux de leurs poissons,
Et je vendrai des bouées quand le niveau de la mer montera.
Je vends l'air du ciel, le sable du désert, l'idée du bonheur, Dieu même s'il le faut.
Je flambe la forêt vierge.
Je cote en Bourse le cul des filles et ferai bientôt payer leurs larmes aux inconsolables. Je prends les paris, rafle toujours la mise car je n'ai rien à perdre qui ne vienne de vous.
Je suce les dividendes d'un sang qui n'est pas mien.
Et je remets ça,
SI CELA ME PLAÎT.
anagrammes p 94 et 95
le Charme masculin ou Cher animal musclé
La beauté féminine ou Une feinte aimable
Un anagramme mathématique original (à double tiroir) :
Cent un moins soixante plus quinze
=
Cinquante et un plus onze moins six