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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
«Quand la mort frappe, la vie fait son baroud d'honneur»

Dans ce premier roman très touchant Mathieu Persan rend hommage à sa mère, emportée par un cancer à 68 ans. Une évocation bouleversante, pleine de tendresse et d'humour.

«Nous marchions donc, mon père, au milieu, escorté par ses fils, mon frère et moi, d'un pas rapide et franc. Maman est morte au moment où nous passions devant le Toutou Shop, dont le petit chiot vert lumineux qui lui servait d'enseigne tremblotait légèrement.» La première scène du roman qui a du reste inspiré l'auteur-illustrateur pour la couverture de son livre, en donne bien le ton. À l'aide de jolies descriptions teintées d'humour, le narrateur va raconter le combat de sa mère face à la maladie, le jour où elle est morte et ceux qui ont suivi avant de revenir sur sa vie et celle de la famille.
Si le titre peut paraître énigmatique, il résume à lui tout seul ce que fut cette mère-louve, s'exclamant à la naissance de son premier fils «Il ne doit plus rien m'arriver» et scellant ainsi sa conduite à tenir. Désormais, elle sera là exclusivement pour ses enfants et mettra en parenthèse toute autre ambition. Elle était pourtant une brillante scientifique, mais n'hésitera pas à mettre sa carrière entre parenthèses pour jouer à fond son rôle de mère, aimante et dévouée, accueillante et attentive. Si l'auteur en fait un portrait plein de tendresse, il raconte aussi avec pudeur son combat contre la maladie et les derniers jours d'une vie qui s'est définitivement arrêtée trop vite, laissant mari et enfant totalement désorientés.
Les jours qui suivent le décès forment sans aucun doute la pièce-maîtresse de cette tragi-comédie. Car la peine et la perte confèrent aux hommes de la famille une sorte d'hypersensibilité qui les rend attentifs à de détails incongrus, à des paroles maladroites, à des conseils qui dans ce contexte sont totalement absurdes. Cela nous vaut des éclats de rire libérateurs, soulageant une très forte douleur. L'employé de la société d'assurances, celui des pompes funèbres ou encore les ouvriers chargés de sceller la tombe avec leur drôle de machine qui couine devenant, sans qu'ils s'en rendent compte, de formidables acteurs comiques. Car «c'est quand la mort frappe que la vie fait son baroud d'honneur.»
On retrouve dans ce premier roman les mêmes qualités que dans un autre premier roman, celui d'Anne Pauly qui avait rendu en 2019 avec Avant que j'oublie un hommage à son père disparu avec cette même tonalité aussi émouvante que drôle et mettait, elle aussi, le doigt sur tous ces détails absurdes qui suivent le décès.
Mathieu Persan a indéniablement trouvé un style, un ton, qui accroche le lecteur dès les premières pages. Il réussit le tour de force de rendre réjouissante l'épreuve du deuil et, ce faisant, donne aussi à son livre un prix inestimable, puisqu'il aidera tous ceux qui sont frappés par un deuil, à les accompagner et à les soulager dans leur malheur. Quand vous l'aurez lu, je gage que vous aurez comme moi l'envie de le retrouver bien vite dans de nouvelles aventures.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Après deux ans de combat, avec des hauts, des bas, des rires, des doutes, des cris, des souffrances, le cancer a gagné. Il a mis chaos cette femme forte, courageuse, qui aimait blaguer, et qui prenait soin des siens. A 68 ans, son corps a lâché, laissant derrière elle une famille qui oscille entre sourires et larmes…

Le premier roman de Mathieu Persan offre une rare émotion. Il a su trouver les mots parfait, la mélodie singulière, le ton juste, pour évoquer la perte d'une mère. Tout en pudeur, avec des pointes d'humour, il tisse le lien indestructible qui illumine cette famille.

Autour de cette femme qui vient de disparaître, ce sont des souvenirs, et le livre d'une vie qui s'ouvre à nos yeux embués. C'est la chaleur d'un été, l'odeur d'un plat cuisiné, tous les exercices de mathématique épluchés, les vacances en camping… C'est aussi cette femme, ce pilier, qui ne vit que pour eux, pour les rendre heureux.

Rien de triste, de pathétique, de tragique, dans ces pages. C'est juste de l'amour, de la lumière, une douce chaleur.

Et puis cette façon parfaitement réussie d'envelopper la mort par la vie, et d'accepter que la vie, parfois, grandisse sur un vide, un silence, une absence…
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Une histoire sobre, un recueillement.
Le départ d'une personne chère à l'auteur, celui de sa mère.
Un condensé de sentiments profonds, un exutoire certainement de coucher des mots sur une personne chère à son coeur.
Des mots justes, des réflexions, les derniers instants face à la maladie du cancer. Combien de temps encore …
Une bien belle famille décrite avec beaucoup d'humour…. Quand les paroles sont trop dures à dire, il l'évoque par une pirouette, par des comparaisons souvent drôles.

L'enterrement, la préparation, les détails, les questions du conseiller funéraire ou maître de cérémonie !
Mathieu Persan nous offre un cadeau unique, très personnel. Et pourtant, à bien des détails, on retrouve certaines situations ou ressenties dans notre propre vie.

Je suis un grand fan de ce graphiste qui illustre des couvertures de romans, des affiches et ses points de vue sur le monde, font toujours mouche !
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Mathieu Persan est illustrateur. Il a réalisé de nombreuses couvertures d'ouvrages et d'albums de musique. Ce livre est le premier qu'il publie, et la couverture est bien entendu de lui. Et c'est ce qui m'a attiré je crois vers ce récit, cette image intrigante en couverture, et son titre qui l'est tout autant… Mathieu Persan raconte sa mère, le cancer qui a commencé sournoisement dans son bas ventre, et l'amour qui régnait dans cette famille de trois enfants, baignée d'une double culture. Avec beaucoup d'humour et de tendresse, il est question du combat contre la maladie, mais aussi des derniers jours, de la mort et des jours d'après. La vie, pour autant, reprend rapidement ses droits via tous les souvenirs d'enfance du narrateur, la luminosité que dégageait sa mère, mais aussi les secrets qu'elle conservait en elle. C'est elle, alors qu'elle donnait naissance à sa fille aînée, qui a lancé cette phrase : « il ne doit plus jamais rien m'arriver », et qui a ensuite tout fait pour ne pas se mettre en danger et s'occuper de ses enfants. Mais pourquoi a-t-elle donc autrefois refusé ce poste en mathématiques à l'université ? Je ne suis pas très friande de sentimentalisme, et Mathieu Persan a su en éviter ici l'écueil, par son humour, et sans doute aussi grâce à son regard d'illustrateur, qui sait prendre du recul et embrasser d'un peu plus loin une scène. Je suis ressortie de son histoire avec l'impression d'avoir été invitée dans le cocon d'un brouhaha familial plutôt joyeux et bienveillant. Et je dois reconnaître que ce texte m'a cueillie, m'a touchée. Je n'avais pas vu venir la poésie qui s'invite et met du baume sur les coeurs.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Il ne doit plus jamais rien m'arriver
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Ils sont trois par une douce nuit de printemps à marcher dans une rue de Paris, le narrateur, son père et son frère . Mais c'est le coeur lourd qu'ils pressent le pas, appelés par l'hôpital où leur mère et épouse est en train de rendre son dernier souffle, issue funeste d'un cancer qui lui a laissé peu de chances.
Pourtant à la naissance de son premier enfant elle l'avait bien dit, « il ne doit plus jamais rien m'arriver! », tant lui importait d'être toujours là pour les siens. Un serment qu'elle aura tenu pendant près de 40 ans avant de s'éteindre, seule, laissant sa famille désemparée. Récit d'une vie de famille ordinaire, récit de deuil, mais surtout récit débordant de vie.
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Un livre qui commence par un cancer et un décès, en ces temps de morosité ambiante, on serait vite tenté de le reposer, j'ai failli le faire. Mais surtout ne faites pas cette erreur, faites moi confiance et je suis sure que vous le refermerez le sourire aux lèvres, apaisés et réconfortés par ce roman lumineux.
Perdre un parent, être confronté à la maladie, même si on sait que cela peut arriver un jour, pour s'en protéger, on en repousse l'idée et on pose un voile pudique sur les implications immédiate de cette disparition. Pour y faire face le narrateur fait lui le choix d'un ton léger et décalé pour nous conter le récit de ces jours douloureux qui suivent le décès. Sans trop en dévoiler, il réussit le tour de force de nous faire sourire au récit ubuesque et pourtant hautement réaliste de la visite à la morgue, du choix du cercueil ou encore de la perplexité dans laquelle le plonge le choix de la tenue de sa mère. Il y a une drôlerie touchante dans la description de ces moments, mais, pour autant, jamais il ne tombe dans la caricature et toujours affleure une grande douceur et une pudeur émouvante. Face à l'immensité de sa peine, le narrateur, que l'on imagine l'auteur lui même, use de la dérision pour cacher sa tristesse, ou de l'ironie pour mettre à distance son chagrin comme une carapace pour résister à l'effondrement.
Mais plus que tout ce roman rayonne aussi d'amour. Un amour infini et une admiration sans borne pour cette mère simple et dévouée. Une tendresse et une affection poignante pour ce père perdu et désemparé. Un amour pur mais jamais mièvre, qui rend cette lecture lumineuse et réconfortante en dépit d'un sujet douloureux et universel.
Un roman profondément sensible et un hommage attendrissant et sincère d'un homme redevenu un enfant face à la perte de sa maman.
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Mince me suis-je dit au début de la lecture, je n'avais pas saisi qu'il s'agissait du récit d'un cancer... Je retourne mon bouquin et vérifie ma quatrième de couverture... Non en effet, il n'est pas fait mention de cancer. Je continue et j'ai bien fait, ce cancer dont souffre jeune, la mère du narrateur, et dont on sait de suite qu'elle va en mourir assez vite, n'est pas le sujet du livre, mais son déclencheur.

C'est un récit très tendre, délicat, par un fils, sur sa mère ,mais aussi sur ses parents , sur une époque où des classes moyennes pouvaient vivre décemment, sauf qu'il y a une faille.
J'ai beaucoup apprécié l'écriture légère, avec un humour jamais sarcastique, qui met du sourire sur les blessures ou évite le sens du drame.
Mais surtout j'aime cette balance entre ombre et lumière : La luminosité des souvenirs d'enfance avec un père si généreux, un méditerranéen au grand coeur, l'appartement aux portes ouvertes, les parents qui aident tous les gosses toutes classes sociales confondues, les repas table ouverte, cette période vécue joyeusement par le benjamin, et les vacances avec le van, entre insouciance et apprentissages permanents, une vie pleine ...

Et l'ombre, aussi, une femme qui peu à peu on le comprend a décidé de n'être que mère ( et prof) mais plus de vie de femme.

C'est un secret bien gardé, dans un coin sombre, que sa mort avec le récit du fils va peu à peu révéler , mettre au jour, c'est toujours pareil, la lumière ce n'est pas toujours le plus confortable, certes, mais même si ça déchire un coup, ça permet tellement de vivre pleinement...

Quoiqu'il en soit, c'est ainsi et une femme pour survivre, a dû se taire et rogner sa vie, et lire ce roman est une lecture qui oscille entre tendresse et humour & dégâts et non-dits...
Et c'est pourtant toute une vie de famille apparemment heureuse qui a été construite dessus , une histoire familiale vraiment bien évoquée , où l'on comprend qu'une femme a dû vivre à travers ses enfants pour ne pas sombrer.
Beaucoup d'amour, un vrai brin d'humour et une histoire touchante que j'ai lue rapidement.



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Lorsqu'elle accouche de son premier enfant, la mère de Mathieu Persan s'exclame "Il ne doit plus jamais rien m'arriver". Dorénavant, elle vivra à travers ses enfants, se dévouant à eux corps et âme. Mathieu est le petit dernier, le plus drôle, le plus fusionnel aussi. Il grandit, devient père de deux enfants, mais lorsque sa mère atteint l'âge de la retraite, elle lui annone l'arrivée d'un intrus : le cancer.

Mathieu Persan raconte les combats de sa mère contre la maladie, jusqu'à ses derniers jours ainsi que les siens et ceux de sa famille, après sa disparition.

Mathieu Persan nous brosse le portrait d'une femme qui ne manquait pas d'humour et qui a vécu pour les autres, qui s'est donné comme but de protéger ses enfants de craintes parfois irrationnelles se transformant en louve, une femme à la forte personnalité. Il décrit sa famille assez originale et très sympathique dotée d'une belle philosophie de vie et fait le récit d'une vie ordinaire et d'une une relation d'amour fusionnel entre un fils et sa mère.
Ce roman n'est absolument pas triste, il est très vivant et lumineux. Ecrit à la bonne distance, c'est un récit plein de tendresse, de poésie et d'humour parsemé des paroles souvent drôles et du rire de sa mère qui accompagnent l'auteur dans sa tête. Mathieu Persan a réussi à imprégner d'amour et de vie toutes les pages de ce récit.
A noter la très belle couverture réalisée par l'auteur illustrateur.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Le portrait tendre d'une famille et de ses mystères.

" Il ne doit plus jamais rien m'arriver. " C'est ce qu'elle a dit quand elle est devenue mère.

Dans ce roman, Mathieu Persan nous fait remonter le fil du temps à travers la vie de sa maman. Celle-ci vient de les quitter et il nous relate les débuts de sa maladie avec pudeur et nostalgie.

Un invité surprise est venu s'immiscer dans leur routine. Ça a commencé au même endroit où Mathieu était né, presque de la même façon, trente-sept ans plus tard.

Il relate des petites anecdotes et partage des instants de vie, présent et passé, avec beaucoup d'humour.

Je me suis beaucoup reconnue dans ce récit, à la fois dans les pensées du narrateur mais aussi dans les réactions de la maman. La plume est belle et fluide, je serais là pour le prochain roman 🥰

Par contre il faut savoir que ce livre traite de la mort et du deuil et que ça réveille des choses même si c'est abordé avec humour et amour. Mais c'est une histoire poignante et lumineuse que je ne peux vous recommander de découvrir à votre tour.
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"Il ne doit plus jamais rien m'arriver" voici les quelques mots qu'elle a dit quand elle est devenue mère. Alors tout son être s'est concentré autour d'une seule chose, ses enfants au point de ne plus vivre que pour eux. Seulement des dizaines d'années plus tard la vie en a décidé autrement et le pire va tout de même lui arriver.

Mathieu Persan, connu pour ses brillantes illustrations a écrit ce premier roman pour sa mère, sur sa mère, sur celle qu'elle a été et sur sa bataille contre un cancer qui s'est logé là où elle avait pourtant porté la vie.

Un roman sur le deuil et sur la maladie semble toujours effrayant, on s'attend à lire la souffrance, la tristesse inévitablement et l'injustice, c'est évidemment le cas ici, comment en être autrement alors qu'une mère disparaît? C'est pourtant bien loin d'être seulement cela, on lit dans ces lignes tout l'amour et la tendresse que porte l'auteur pour sa mère, qui n'a jamais vraiment trouvé les mots pour lui dire mais qui a pourtant dédié sa vie à sa famille.

Une tendresse que l'on lit dans de petites phrases que l'on se plaît à lire et à relire tant elles sont lourdes de sens. Mais la véritable prouesse de l'auteur est d'écrire sur son deuil avec un humour désopilant, racontant ces moments de vie pourtant dramatiques lorsque l'on perd un proche et qui se révèlent parfois tellement absurdes que raconté avec un tel talent elles en deviennent drôles.

Un premier roman prometteur, que je garderai en mémoire, que je lis peu de temps après Il est juste que les forts soient frappés, qui ont ce point commun d'écrire sur la noirceur avec beaucoup de lumière et ça ce n'est pas donné à tout le monde c'est certain!
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Si Mathieu Persan côtoyait déjà le monde de la littérature, ce n'était pas à titre d'auteur mais en tant qu'illustrateur. Souvenez vous de la superbe couverture de la vie est un roman de @guillaume_musso chez @calmann.levy ! C'était lui !

Avec Il ne doit plus jamais rien m'arriver, il publie un premier roman autobiographique tout en émotions.

Cette phrase, c'est sa mère qui la prononcera à la naissance de son premier enfant. Dès lors, la femme s'effacera au profit de cette mère qui doit tout prévoir, tout anticiper pour assurer le bonheur de sa progéniture.

Mais on ne peut pas tout régenter et quand un quatrième embryon se loge dans son utérus, là même où la vie a pris forme quelques dizaines d'années en arrière, c'est malheureusement la mort qui va s'installer pour y faire son nid.

Vous l'aurez compris, dans ce livre, Mathieu raconte la perte d'un être cher, mais il raconte surtout l'amour inconditionnel et réciproque d'une mère et de son fils.

D'une thématique difficile, il réalise l'exploit de nous livrer un roman lumineux, tendre et souvent drôle.

J'ai aimé me faire toute petite pour vivre aux côtés de cette famille, connaître l'avant, tenir la main de Mathieu pour l'accompagner dans son deuil et enfin, les regarder construire l'après car malgré tout, la vie doit continuer.

🖋️J'étais déjà conquise par le coup de crayon du dessinateur, je le suis tout autant par la plume de l'auteur !

Vous laisserez vous tenter ?
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