Il y a la beauté du monde. Mais il y a aussi son extrême fragilité. Je m'y attendais : elle est criante de vue ici ... A ce titre, il me paraît logique que chacun revienne de l'espace avec une conscience accrue des déréglements climatiques et des périls qui menacent notre planète : on le voit bien mieux d'ici que depuis la Terre. [...]
C'est maintenant une évidence pour moi : nous sommes trop peu faits pour appréhender les problèmes à des échelles ( temporelles, géographiques) qui nous dépassent : nous les approchons intellectuellement, certes, mais ils ne nous touchent pas, nous ne ressentons rien. Tel saint Thomas, nous avons besoin de voir ( ou de toucher) pour y croire.
Je recommande à tous les passionnés de livre de lire cette oeuvre d'art !
Ne te demande pas quand tu voleras, mais avec qui.
J'avoue : je flotte maintenant comme un as. Au début, c'est curieux : on se surprend à avoir le réflexe de nager. Ça ne sert absolument à rien, sinon à s'agiter sans avancer d'un pouce.
Visage gonflé, petits yeux et jambes de poulet : voilà à quoi on peut ressembler les premiers temps d'une mission.
Les mots de Peggy me reviennent : "Ton prochain lever de soleil, tu voleras vers lui ...".
S'astreindre à ces tâches qui maintiennent la possibilité de la vie à bord me rend d'autant plus conscient que tout ça nous est donné sur Terre et que nous détruisons cet incroyable miracle sans vergogne.
Quand on se donne tant de mal dans le vide spatial, il apparaît d'autant plus incroyable et indécent qu'on se comporte parfois de façon si désinvolte sur Terre. J'y pense assez souvent.
Comme le dit si bien Oleg, il n'y a que deux choses certaines dans le spatial : "La date de ton départ, après le départ, et la date de ton retour ... après le retour".
Nominal rocket behaviour !
Pour la salade, on achète du thon, des concombres... et toutes ces matières !