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EAN : 9782080423030
380 pages
Flammarion (18/10/2023)
4.45/5   348 notes
Résumé :
Comment devient-on le plus jeune Français à partir vers la Station spatiale ? Comment passer de sa Normandie natale aux pas de tir de Baïkonour et de Cap Canaveral ? Pour la première fois, Thomas Pesquet se raconte sans détour, dans un récit très personnel aussi drôle que surprenant. Il nous entraîne des coulisses de l'école des astronautes jusqu'au frisson du décollage, partage le quotidien de ses 396 jours à bord de l'ISS et l'émerveillement de découvrir, flottant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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"Je veux pas y aller ( Pardon Benabar)
Dans cette fusée"

La veille du décollage de Thomas Pesquet, Anne sa compagne et ses amis font la fête. Anne, la voix tremblante au micro; ( Ils n'avaient pas encore fait leur... lune de miel?)
- "Laisse moi partir. Je ne suis pas un héros
Je te laisse partir. Mais tu n'as pas besoin d'être un héros"
(Chanson Héro du groupe Family of the Year)
Thomas avait des étoiles dans les yeux, en l'écoutant...

Heureux qui comme.. Thomas Pesquet va faire un beau voyage... en laissant derrière lui sa Pénélope. Il y a des photos de notre héros dans le livre, mais une seule du couple au Maroc, en 2003...

"J'veux pas monter là-haut
Fini l'Etoffe des héros"
Thomas Pesquet avait mis le paquet lors de la sélection, à l'ESA.
- 8413 candidats et 6 élus par l'Agence Spatiale Européenne, Bonsoir Thomas Pesquet, ( Journal de 20H sur TF1) Vous êtes pilote de ligne, félicitations. Que faut-il savoir pour aller dans l'espace?

- Eh bien, il y a la technologie spatiale, les langues à maîtriser, notamment le russe; Et toutes ces matières..;
Ses amis ne cesseront de se moquer de Thomas:
- Alors pour la salade, on achète du thon, des concombres et toutes ces matières!:)

"Ces filles qui s'inquiètent
Ces mamans qui perdent la tête"
Maman Pesquet ne voulait pas que son fils devienne pilote de ligne:
- Un avion, ça peut tomber par terre...

Thomas Pesquet emmène "De la terre à la lune" de Jules Verne, des médailles et des écussons de " Proxima" ( Thomas a suggéré Proxima pour sa mission ainsi que le graphisme et le logo) à bord de l'ISS.

Mais, pas "Dans la combi de Thomas Pesquet" de Marion Montaigne, il avait sollicité la dessinatrice et participé à la BD...
"Dans la combi de Thomas Pesquet" @https://www.babelio.com/livres/Montaigne-Dans-la-combi-de-Thomas-Pesquet/988612/critiques/2335481
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Je me suis tout simplement régalée, et j'ai l'impression d'être allée dans l'Espace avec un ami bienveillant, qui m'aurait tout expliqué de A à Z en se mettant parfaitement à mon niveau pour que je comprenne l'essentiel, lui le surdiplômé hyperactif hypercompétent et au charisme absolu ! Vous l'avez compris, je suis conquise !

Je ne savais pas grand-chose de lui sauf ce que j'avais vu au journal télévisé, je ne le suivais pas sur les réseaux sociaux, j'ai sûrement raté le partage de ses missions spatiales en temps réel ou presque !
Je recommande cette aventure à tout le monde, impossible de lâcher le livre avant le retour sur Terre...et j'ai adoré ses précisions : la Terre est bien ronde et non plate, et oui, on est déjà allé sur la Lune ! (Ah les théories complotistes et autres Fake News) !

Je vais revoir le film Gravity sans tarder, et découvrir Proxima, pour un peu plus d'imprégnation !



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Une couverture qui va immédiatement m'évoquer la renaissance italienne - Lèvre ourlée, la paupière haute, l'oeil symétrique, le sourcil esquissé, la narine discrète… Il s'agit d'un portrait d'une régularité esthétique incomparable - Rien n'encombre la douceur, la sérénité figée et déjà mythologique de ce visage - C'est « La naissance de Vénus », sans le coquillage, mais avec un casque de cosmonaute (4e de couverture) dans lequel Thomas apparaît impassible, ou plutôt dans l'attente d'un décollage devenu addictif.
Ce type est un mystère terrestre. « Ma vie sans gravité » aurait pu être la biographie d'une intelligence artificielle dotée d'émotion, de conscience, celle d'une hypothétique I.A forte, mais contre toute attente, Thomas apprécie la poitrine fumée et le boeuf bourguignon - une ingestion qui validera sa complète appartenance au genre humain du XXIe siècle avec encore toute sa panoplie de fragilité, de paradoxe, de crainte et d'émerveillement. Thomas s'engage pour le climat, mais sait-il qu'en révélant la nature de ses plats embarqués, il cautionne indirectement l'élevage et les pets bovins qui sont en grande partie responsables du réchauffement climatique ? Il aurait sans doute été plus moderne et cohérent de choisir un chef comme Claire Vallée… Mais enfin, nous ne sommes pas à un défaut de communication près, et je ne mentionnerai pas le nombre hallucinant d'invitations à tous ses proches et amis qui traverseront le globe en avion pour venir assister à ses décollages, ni les débris laissés dans l'espace… sinon on ne fait plus rien et on ne fabrique plus de héros. J'ai appelé mon chien « Thomas », car dès le départ, j'aspirais à ce qu'il se faisait de mieux pour lui - Ma boule de poils d'amour, mon ange merveilleux représente toute la beauté, toute la perfection à mes yeux… pourtant je ne peux pas lui reprocher de se jeter sur ses croquettes au poulet - Même si je me suis récemment découvert une aversion pour les poules et les cochons dont la capacité démoniaque à s'entretuer et à se dévorer entre eux m'autorise à les inclure dans une alimentation plutôt saine et sans culpabilité aucune.
En fait, Thomas (l'astronaute) aurait idéalement dû promouvoir le Bucket Tenders de chez KFC et cela m'aurait évité de partir dans une digression de créationniste incompris.
Lire cette aventure finalement si humaine et si extraordinairement spatiale n'a fait que renforcer l'admiration que j'éprouve pour le surhomme… qui, en définitive « n'est qu'une » intelligence parmi tant d'autre, qu'il a suffi d'alimenter, de stimuler ou de provoquer.
Car Thomas (comme mon toutou adoré) ne tient pas en place, il n'a de cesse de vouloir s'activer, jouer, explorer - Tout ce qu'il entreprend est réalisé avec une passion, une volonté et une confiance absolument déconcertantes pour le pleutre névrosé que je suis - Mais là où il diffère des autres gros cerveaux et de la population en général, est que Thomas (tenez-vous bien) n'a jamais eu de caries ! Après tout, peut-être faut-il chercher l'origine de ce destin sans fautes, non pas dans ce cocon familial gluant de jolis principes et de beaux sentiments à faire pâlir de jalousie Caroline Ingalls, mais dans l'absence totale de bactérie buccale ?
On apprend certes beaucoup de choses sur notre héros national, comme cette facilité à nous exposer ses capacités physiques et cognitives d'exception. Il ne cache pas son attrait pour sa propre perfection et refuse l'idée de renoncement, de défaite, hormis une certaine erreur humaine… mais pas trop grosse quand même. Il faut que cette dernière reste pardonnable, voire insignifiante, invisible.
Ce qui va apparaître plus étrangement visible concerne Anne, sa compagne - C'est comme s'il éprouvait également le besoin de louer sa carrière forcément brillante et prestigieuse - plutôt que de l'admiration (même s'il y en a aussi), j'ai ressenti une espèce d'obligation à saluer la force, le courage, l'indépendance, l'abnégation et l'intelligence de dingue de celle qu'il a su choisir. L'insistance avec laquelle il s'efforce de lui donner de la valeur, de la rassurer sur son potentiel intellectuel et de lui démontrer « qu'elle le vaut bien » ou qu'elle le mérite « lui » commence très vite à devenir gênant.
C'est d'ailleurs l'une des excentricités du livre : donner à voir ce qu'on n'osait pas voir soi-même.
Le lecteur (et sans doute encore plus la lectrice secrètement amoureuse de l'auteur et sans doute encore beaucoup, beaucoup et beaucoup plus si je m'étais prénommée Géraldine) devient le témoin d'une autre apesanteur (« pesanteur » serait plus approprié). Un coeur flottant, parfois dans l'incertitude, la crainte, semble vouloir déclencher un signal d'alarme.
Anne ne veut plus supporter l'angoisse d'un deuxième départ en fusée - « tu me laisses une fois de plus tomber » - « Tu me laisses toute seule à tout gérer » - « Tu préfères les inaugurations et les journalistes à moi » - « Tu as changé » … et autres reproches plus invraisemblablement puérils les uns que les autres.
De sagace, on passe à l'agacement - « Enfin ma petite chérie, merde quoi ! » se dit la lectrice (ou Géraldine) déjà affaiblie par la convoitise - Ressaisis-toi ma belle ! Tu es maquée avec le mec le plus charismatique, le plus balaise et le plus ambitieux de la planète et tu oses la jouer Drama queen ?! - Moi, à ta place, je le nourrirais essentiellement d'encouragements et de pâtisseries faites maison. Je collectionnerais toutes les guêpières Wish - Je passerais ma vie à le surprendre, à être reconnaissante, admirative, constamment excitée… et qu'importe si je suis responsable du rayon luminaires chez Leroy Merlin, je ferais tout pour être sa lumière et sa reine.
Cette tournure « confession galactique à Gala » ainsi que le folklore et les petites combines russes auront l'avantage de graviter autour d'un récit à caractère tout de même très technique. J'avais espéré une vulgarisation d'un niveau CM1, mais force est de constater que ce lexique s'adresse à ceux du premier rang.
L'ouvrage reste une aventure fabuleuse parce qu'on se prépare à partir vers les étoiles, à décoller avec lui - Et pour autant, je ne peux que regretter une parole, une description et une émotion plus intimes et spirituelles. Il y a bel et bien une ébauche de retranscription, avec parfois de petites prouesses poétiques, mais j'aurais vraiment aimé qu'elles envahissent un peu plus l'espace, qu'il exprime son silence, que l'on observe avec lui l'immensité, le vide, le mystère pendant plusieurs pages - Que l'on pense ensemble, à rien comme à tout, que je puisse tenter de situer, de comprendre ma vulnérabilité, ma place, mes croyances, à travers l'immense hublot de l'ISS.
Une secousse émotionnelle que je n'ai pas non plus complètement ressentie lors des décollages successifs. Je pensais revivre ce qu'avait parfaitement su imaginer J.R DOS Santos dans son roman « Signe de vie » dont le chapitre sur le départ en fusée m'avait procuré des sensations uniques, une expérience de lecteur absolument démente, irrationnelle!
Mais encore une fois Thomas va trop vite, et le partage de réactions est bien trop frugal - J'avais espéré une virtualité livresque, une mise à feu aussi percutante de réalisme que celle du romancier portugais.
Peut-être qu'un jour, un artiste pourra rejoindre le milieu interstellaire et nous restituer les conquêtes orbitales de son âme.
À moins que Thomas décide de rédiger son prochain livre lui-même (« Ma vie sans Anne » ou « Ma vie avec Géraldine »), à prendre le temps, depuis son vaisseau à destination de mars et de sa seule liberté.
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Ce livre est une autobiographie de Thomas Pesquet, racontée avec beaucoup de simplicité par celui qui est "une des personnalités préférées des Français" comme dit la 4ème de couverture. Et à juste titre.
L'auteur raconte son parcours en commençant par son enfance, ses études, et les différentes étapes qui l'ont conduit à travailler pour L'Agence Spatiale Européenne. Ce n'est pas la partie la plus passionnante, mais ensuite Thomas Pesquet nous raconte les séances d'entrainement dont certaines sont pour le moins surprenantes. On connait le travail en scaphandre dans une piscine pour appréhender l'impesenteur, mais apprendre à poser des collets pour attraper des lapins, c'est assez inattendu. Ça peut servir au cas où la capsule se poserait accidentellement dans un endroit désert et ça fait partie du programme, comme les stages de survie en radeau pneumatique.

Puis l'auteur nous raconte son premier voyage spatial, envoyé par les Russes. Il nous décrit toutes les étapes du voyage, les émotions et la vie quotidienne à bord de la station spatiale internationale qui a un côté russe et un côté américain (Il faut dire que c'est un des seuls endroits où les Russes et les Américains arrivent à s'entendre, ça mérite d'être signalé). Thomas a beau avoir quelques plats préparés par un grand chef cuisinier, les repas, les toilettes, tous ces petites choses insignifiantes sur terre deviennent des problèmes dans l'espace. Il y a des navettes pour apporter le ravitaillement et évacuer les déchets, tout est prévu mais ça ne veut pas dire que tout est facile. J'ai appris qu'on leur infligeait un lavement avant le décollage, histoire qu'ils ne soient pas perturbés pendant le vol. Pas très glamour ... Heureusement les astronautes ont droit à un coup de téléphone tous les jours pour prendre des nouvelles et surtout rassurer la famille.
Ensuite c'est le retour, les sensations perdues, les examens médicaux à n'en plus finir, les sollicitations multiples et la difficulté de vivre normalement quand on est célèbre. Puis la lancinante question : quand vais-je repartir ???

Thomas Pesquet va vivre une deuxième aventure spatiale, envoyé par les Américains cette fois avec le programme SpaceX. Là aussi il nous fournit force détails sur la préparation, le vol, le séjour et les sorties spatiales auxquelles il va participer. Ces sorties sont d'une complexité extrême à cause de l'énorme scaphandre qui gêne les mouvements mais est indispensable pour ne pas mourir de froid. Chaque geste est compliqué, la lecture de ces interventions m'a fait penser à Raymond Devos qui jouait du violon avec des gants de boxe.

Un point qui m'a particulièrement intéressé dans cette partie est la comparaison que fait l'auteur entre les méthodes de travail américaine et russe. Il y a des différences liées à l'histoire, Soyouz est ancien, SpaceX vient d'être construit, mais on en trouve aussi liées aux mentalités. Les Russes ont des cérémoniaux auxquels les Américains ne pourraient même pas penser, il faut passer dans la chambre de Youri Gagarine avant de décoller, il faut également pisser sur la roue arrière droite du bus qui les emmène au pas de tir car ce même Gagarine l'avait fait en son temps. Pas facile avec un scaphandre !
Encore une différence importante : les Américains regardent sans cesse la météo et reportent le vol si la mer est trop forte, au cas où un problème forcerait la capsule à amerrir. Les Russes partent le jour dit quel que soit le temps, et Thomas Pesquet cite un exemple de décollage en pleine tempête de neige. A noter aussi que Soyouz est équipé de commandes manuelles pour prendre la main en cas de problème, ça n'existe pas sur SpaceX ; il y a plusieurs ordinateurs de contrôle, mais aucun moyen de les contourner. On fait confiance à la technologie au pays de l'Oncle Sam. Pour finir une dernière anecdote, au moment du départ Elon Musk en personne vient chaleureusement saluer les conjoints des astronautes américains, puis passe sans s'arrêter devant la femme de Thomas et celle du Japonais qui l'accompagne. "America First" poussé à l'extrême ou juste de la muflerie ? J'aurais tendance à y voir la deuxième explication.

Dans ce livre Thomas Pesquet nous parle aussi de sa vie familiale et des sacrifices qu'implique la vie d'astronaute. Pour lui, mais aussi pour sa femme, et pas seulement pendant les six mois qu'il passe dans la station spatiale internationale. Les périodes de préparation ont lieu en Russie, aux États-Unis ou à Cologne, peu de couples pourraient résister à de telles contraintes pendant des années, le leur l'a fait, et ça rend l'histoire encore plus belle.
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Je ne suis fan d'aucun humain.
Je suis admirative de nombreuses personnes, mais fan, au sens “d'admirateur inconditionnel” d'après le Larousse, pas vraiment.
Admirative, également, de la patience de ceux capables de faire 6h de queue pour un autographe et un selfie.
Quant à savoir le plat préféré de tel acteur, vraiment, merci-mais-non-merci.
 
Parmi les gens que j'admire, il y a de nombreux scientifiques : ingénieure un jour, ingénieure toujours.
Et évidemment, il y a Thomas Pesquet.
Pas très originale quand on sait que c'est l'une des personnalités préférées des Français.
 
Pour moi, Thomas, c'est un extra-terrestre.
En visite, quand il est sur Terre, et chez lui quand il se trouve dans l'espace.
Alors, quand j'ai vu qu'il sortait “son autobiographie aux allures de roman d'aventures”, ni une, ni deux, je l'ai acheté (pour cela, ouf, pas besoin de faire 6h de queue).
 
Honnêtement ? J'ai dévoré son livre.
On y apprend énormément. Sur Thomas forcément (et même son plat préféré, rapport aux repas à choisir pour l'ISS).
Mais aussi sur les missions spatiales et tout ce qui gravite (vous avez saisi le jeu de mots ?) autour. C'est un formidable pédagogue, même pour les non-férus de l'espace comme moi.
 
Grâce à ce livre, j'ai pu noter que j'avais au moins trois points communs avec notre astronaute préféré : j'ai fait une prépa scientifique, je n'ai jamais eu de carie, j'ai regardé la série the Office (mais depuis mon canapé, pas depuis l'ISS).
Et finalement, c'est toute la beauté de ce livre : l'extraordinaire à portée de main. L'impression de moi aussi avoir décollé pour me rendre sur l'ISS. 
Je m'attendais à apprécier ce livre, mais pas à que ce soit un de mes coups de coeur de l'année.
 
Je ne suis fan d'aucun humain.
Mais d'un extra-terrestre, fan, je le concède, je le suis peut-être !
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critiques presse (2)
OuestFrance
11 décembre 2023
De son enfance jusqu’à la Station spatiale internationale, Thomas Pesquet se livre dans une autobiographie qui rend l’homme encore plus admirable.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
SudOuestPresse
18 octobre 2023
L’astronaute Thomas Pesquet, l’une des personnalités préférées des Français, livre dans « Ma vie sans gravité » son premier récit autobiographique, de son premier vaisseau en carton, à l’âge de deux ans, jusqu’à ses séjours dans la Station spatiale.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Vous êtes en sortie extra-véhiculaire avec un collègue sur l’ISS, beaucoup plus expérimenté que vous. D'un coup de pied malencontreux, il casse une antenne. Vous êtes le seul à le voir Faire. Vous ne tardez pas à recevoir un message du centre de contrôle qui vous informe qu'ils ont perdu la communication avec tel et tel système. Ils vous demandent si vous avez remarqué quelque chose. Votre collègue (conscient ou non d'être à l'origine de l'incident) répond : « Rien à signaler de mon côté. » C'est à vous de parler, et tout le monde entend systématiquement toutes les communications (pas moyen de lui parler seul à seul). Que dites-vous ?
Je prends quelques secondes pour réfléchir.
— Soit je suis solidaire et je ne dis rien. Seulement, c'est un vrai problème que les gars au sol n'aient pas l'information. Ils sont peut-être 200 à s'échiner... Si je ne leur dis pas la vérité, ils vont y passer des heures, ou faire des réunions pendant des semaines pour expliquer une panne qui n'en est pas une. Sans compter qu'ils connaissent sans doute des répercussions dont nous n'avons pas idée nous-mêmes ici. Autre option... je
dénonce mon collègue. Ce qui est toujours extrêmement désagréable. Et puis, surtout, c'est kamikaze car nous sommes enfermés ensemble pour plusieurs mois. Même si on s'explique une fois revenus à l'intérieur de la Station, ça risque de lui inspirer du ressentiment et c'est toute la dynamique d'équipe qui va en pâtir.
— Alors que faites-vous ? lance l'un des psychologues qui me pense peut-être coincé.
— Je ne vois qu'une solution : je dis au centre de contrôle que c'est moi qui ai cassé l'antenne et que je suis désolé.
— Merci à vous, me dit-on en guise de conclusion.
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À contempler l’horizon d’en bas, on a systématiquement l’impression qu’il y aura toujours quelque chose au-delà : après l’océan, encore de l’océan. Que la Terre est trop vaste pour que nous l’abîmions vraiment.

De l’ISS, je vois une boule qui est la finitude en soi. Ça a beau être grand, c’est quand même fini, contenu.

D’où le parallèle qui m’est venu très tôt : quelle différence entre la Terre et la Station spatiale, toutes deux lancées dans le vide inhospitalier de l’espace ? Aucune. Nous séjournons avec des gens que nous n’avons pas forcément choisis, avec des ressources limitées à utiliser avec parcimonie, sur un vaisseau dont il faut prendre soin si on veut qu’il vole encore longtemps…

L’exemple le plus frappant est sans doute l’atmosphère : une bulle de savon si peu épaisse (quelques dizaines de kilomètres, pour une planète de 6 371 kilomètres de rayon !), une si mince cornée qui contient toute la vie, qui rend à elle seule la vie possible. Et autour de nous ? Du vide, du noir, du rien. À des années-lumière à la ronde.

La Terre est une incroyable oasis au milieu du plus hostile et immense des déserts, grâce à une bulle de savon qui semble pouvoir exploser en un rien.
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Nous déployons pièges et collets dans l'espoir de capturer une proie. Luca, victime d'une insolation, vomit dans mes chaussures au cours de la première nuit(glaciale). Au matin, relevant nos pièges, nous trouvons deux lapins, extase et satisfaction, que nous vidons, découpons et cuissons (nous apprendrons plus tard qu'il n'y a aucun lapin à l'état sauvage en Sardaigne ; les forces spéciales ont juste eu pitié de nous et ont glissé les deux bêtes dans nos collets).
...
Puis, l'hélicoptère balance un radeau de survie - sorte de boudin hexagonal qui se gonfle tout seul - et disparait... Pas vraiment prévu au programme.
...
Evidemment, notre embarcation ne tarde pas à fuir, nous pompons à la main comme des Shadoks.
...
Une fois la réparation effectuée ("Ca n'était pas prévou, ma c'est oune buon esercizio"), nous apprenons à manier les fumigènes et les fusées de détresse. La mienne est défectueuse, elle tombe à l'intérieur du canot, je réagis vite, l'empoigne et la jette à l'eau avant que quiconque ait esquissé un geste, sans lui laisser le temps de trouer l'embarcation ou de me brûler les mains. Mes collègues en rient et déformeront un peu l'histoire chaque fois qu'ils la raconteront : si vous leur demandez aujourd'hui, ils vous diront que je l'ai tirée vers l'intérieur en la tenant à l'envers, ou pire !
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C'est de la couture en gants de boxe, et pas d'aspérité où attacher les fils. Je "Macgyvere" de mon mieux et je m'y reprends 5 ou 6 fois. Ca finit par tenir. De quoi terminer l'EVA. C'est aujourd'hui une des choses dont je suis le plus fier en sortie : avoir improvisé seul une solution inventive avec les moyens du bord, tout au bout de l'ISS.
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J'avoue : je flotte maintenant comme un as. Au début, c'est curieux : on se surprend à avoir le réflexe de nager. Ça ne sert absolument à rien, sinon à s'agiter sans avancer d'un pouce.
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