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Critique de andras


Comparaisons loufoques à gogo (un exemple parmi mille : "Toutes les têtes étaient tournées vers moi comme une troupe de Turcs seldjoukides qui ont repéré un chrétien solitaire ayant pris un raccourci par leur camp pour atteindre Jérusalem.", références éclectiques à tout type d'oeuvres littéraires, universitaires, philosophiques, pratiques ou cinématographiques (telles que : "Il suffit de consulter l'édition 2002 de Statistiques et comparaisons parlantes entre les époques, chapitre « Deuil » de R. Stanbury. On y apprend que se sentir brisé, misérable, triste et désespéré n'est plus à la mode...", citations innombrables de son admirable père et brillant universitaire Gareth van Meer ("Bien entendu, papa mettait un point d'honneur à lutter contre cette « anesthésie culturelle », ce « repassage des sentiments humains qui ne laisse qu'une surface lisse, sans le moindre faux pli »"), ces trois éléments constituent les modes d'expression privilégiés de Bleue van Meer, agée de 16 ans, dans le récit qu'elle fait de ses aventures lors de sa dernière année de lycée au St Gallway School de Stockton (Caroline du Nord) et on peut dire qu'elle en use sans compter.

Ce copieux roman de plus de 800 pages (dans l'édition Folio) se situe à la croisée du roman universitaire (campus novel) et du roman d'enquête et, par l'accumulation volontairement exagérée de références, on peut y voir aussi quelque lointaine parenté avec les romans oulipiens tels que "La vie mode d'emploi" de Georges Pérec. Est-ce que la forme n'accapare pas tout l'espace de ce livre, le laissant sans profondeur, comme s'il s'agissait de concourir pour le Guinness Book dans la catégorie du roman comportant le plus de références à d'autres ouvrages ? Les dernières pages du livre, avec leur côté potache, viennent renforcer ce sentiment qui m'a, je l'avoue, habité pendant une bonne moitié de ma lecture. Mais au final, même si La physique des catastrophes reste pour moi avant tout un roman de divertissement, je trouve que c'est un divertissement de qualité et que le soin que met Marisha Pessl à peindre – et à grimer ! – ses personnages est assez remarquable. Je me plais à penser que le personnage du professeur Hannah Schneider, mais aussi le passé africain du papa de Bleue, constituent une sorte d'hommage à Hannah Musgrave, le personnage central d'American Darling de Russel Banks, au passé très mouvementé .

Laissez-vous donc porter par les obsessions de Bleue, vous ne le regretterez pas et vous en garderez peut-être un peu de "Bleue" à l'âme...
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